Évry, France | AFP | lundi 05/12/2016 - Manuel Valls a annoncé lundi soir qu'il était "candidat à la présidence de la République", avec la volonté de "réconcilier" la gauche, et qu'il quitterait dès mardi son poste de Premier ministre, quatre jours après le renoncement du chef de l’État à briguer un second mandat.
"Oui, je suis candidat à la présidence de la République", a lancé dès le début de son discours Manuel Valls depuis la mairie d’Évry, son fief électoral dans l'Essonne, devant un public métissé à l'image de sa ville.
"J'ai cette force en moi, cette volonté de servir mon pays, c'est au-delà des mots, c'est une conviction totale, je veux tout donner pour la France", a-t-il ajouté, dans un discours ancré à gauche, ciblant le candidat de la droite François Fillon, et aux accents parfois lyriques.
Sans surprise, le chef du gouvernement démissionnaire de 54 ans, arrivé au côté de sa femme Anne Gravoin, s'est placé sous le signe du rassemblement d'une gauche faible et explosée par plusieurs candidatures rivales.
"Ma candidature est celle de la conciliation, elle est celle de la réconciliation", "je veux rassembler" la gauche, a-t-il aussi lancé, derrière un pupitre sur lequel était écrit son nouveau slogan: "Faire gagner tout ce qui nous rassemble".
Pour tenter d'effacer son image d'homme clivant, il a admis avoir eu des "mots durs", suscité "des débats" et "des incompréhensions", en allusion à des polémiques qu'il a pu créer par le passé. Mais il a plaidé n'avoir "jamais cédé à la tentation de l'individualisme, de quitter le collectif", en allusion à son rival Emmanuel Macron, parti en solo.
C'est aussi au nom du "sens de l'Etat" que Manuel Valls a présenté sa démission. Il avait communiqué les grandes lignes de son intervention au président François Hollande qui l'a regardée à la télévision, selon son entourage.
Après son discours, les premières réactions à droite mettaient l'accent sur son inévitable solidarité avec le bilan du chef de l'Etat, à l'instar de Jean-Christophe Lagarde (UDI) ou de Bernard Accoyer (LR), pour qui il est "un candidat de substitution, le légataire universel du hollandisme".
Même tonalité du côté du Parti de gauche, pour qui le bilan qui était "inassumable" par le président, "le sera tout autant par le Premier ministre".
- Avantage Cazeneuve et Le Foll -
Parmi les noms circulant pour Matignon se trouvent ceux des ministres Bernard Cazeneuve (Intérieur), Jean-Yves Le Drian (Défense), Stéphane Le Foll (Agriculture), Marisol Touraine (Santé), Michel Sapin (Finances) ou Najat Vallaud-Belkacem (Éducation). Le futur Premier ministre battra, avec un bail de cinq mois, le record du plus bref passage à Matignon, détenu par Édith Cresson avec dix mois entre 1991 et 1992.
Concernant la bataille de la primaire (22-29 janvier), le soutien de la majorité est loin d'être gagné pour Manuel Valls.
A l'issue d'un déjeuner autour de Stéphane Le Foll, les fidèles du chef de l'Etat ont fait savoir qu'il n'y aurait pas de soutien "automatique". La maire de Lille, Martine Aubry, a aussi déclaré qu'il n'était "pas évident" qu'elle soutienne la candidature de Manuel Valls.
Sa liberté retrouvée, ce dernier s'attellera à entrer dans ses habits de candidat, avec le souci sans doute de continuer d'atténuer les aspects les plus clivants de son discours, et d'obtenir de nouveaux ralliements.
Le Premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis, qui a promis lundi d'être "impartial", lui a conseillé "d'être sur une position nouvelle de rassemblement".
Son équipe de campagne est en cours de constitution, a précisé son entourage, indiquant par exemple avoir "une piste très sérieuse" pour un quartier général dans Paris.
Mercredi, Manuel Valls devrait se rendre dans le Doubs, visiter l'usine PSA à Sochaux et une autre entreprise à Pont-de-Roide, avant de déambuler sur le marché de Noël de Montbéliard, ont indiqué des sources locales à l'AFP. Il retrouvera automatiquement son siège de député de l'Essonne dans un mois, le 6 janvier.
sl-map-bpa-chl/cam
"Oui, je suis candidat à la présidence de la République", a lancé dès le début de son discours Manuel Valls depuis la mairie d’Évry, son fief électoral dans l'Essonne, devant un public métissé à l'image de sa ville.
"J'ai cette force en moi, cette volonté de servir mon pays, c'est au-delà des mots, c'est une conviction totale, je veux tout donner pour la France", a-t-il ajouté, dans un discours ancré à gauche, ciblant le candidat de la droite François Fillon, et aux accents parfois lyriques.
Sans surprise, le chef du gouvernement démissionnaire de 54 ans, arrivé au côté de sa femme Anne Gravoin, s'est placé sous le signe du rassemblement d'une gauche faible et explosée par plusieurs candidatures rivales.
"Ma candidature est celle de la conciliation, elle est celle de la réconciliation", "je veux rassembler" la gauche, a-t-il aussi lancé, derrière un pupitre sur lequel était écrit son nouveau slogan: "Faire gagner tout ce qui nous rassemble".
Pour tenter d'effacer son image d'homme clivant, il a admis avoir eu des "mots durs", suscité "des débats" et "des incompréhensions", en allusion à des polémiques qu'il a pu créer par le passé. Mais il a plaidé n'avoir "jamais cédé à la tentation de l'individualisme, de quitter le collectif", en allusion à son rival Emmanuel Macron, parti en solo.
C'est aussi au nom du "sens de l'Etat" que Manuel Valls a présenté sa démission. Il avait communiqué les grandes lignes de son intervention au président François Hollande qui l'a regardée à la télévision, selon son entourage.
Après son discours, les premières réactions à droite mettaient l'accent sur son inévitable solidarité avec le bilan du chef de l'Etat, à l'instar de Jean-Christophe Lagarde (UDI) ou de Bernard Accoyer (LR), pour qui il est "un candidat de substitution, le légataire universel du hollandisme".
Même tonalité du côté du Parti de gauche, pour qui le bilan qui était "inassumable" par le président, "le sera tout autant par le Premier ministre".
- Avantage Cazeneuve et Le Foll -
Parmi les noms circulant pour Matignon se trouvent ceux des ministres Bernard Cazeneuve (Intérieur), Jean-Yves Le Drian (Défense), Stéphane Le Foll (Agriculture), Marisol Touraine (Santé), Michel Sapin (Finances) ou Najat Vallaud-Belkacem (Éducation). Le futur Premier ministre battra, avec un bail de cinq mois, le record du plus bref passage à Matignon, détenu par Édith Cresson avec dix mois entre 1991 et 1992.
Concernant la bataille de la primaire (22-29 janvier), le soutien de la majorité est loin d'être gagné pour Manuel Valls.
A l'issue d'un déjeuner autour de Stéphane Le Foll, les fidèles du chef de l'Etat ont fait savoir qu'il n'y aurait pas de soutien "automatique". La maire de Lille, Martine Aubry, a aussi déclaré qu'il n'était "pas évident" qu'elle soutienne la candidature de Manuel Valls.
Sa liberté retrouvée, ce dernier s'attellera à entrer dans ses habits de candidat, avec le souci sans doute de continuer d'atténuer les aspects les plus clivants de son discours, et d'obtenir de nouveaux ralliements.
Le Premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis, qui a promis lundi d'être "impartial", lui a conseillé "d'être sur une position nouvelle de rassemblement".
Son équipe de campagne est en cours de constitution, a précisé son entourage, indiquant par exemple avoir "une piste très sérieuse" pour un quartier général dans Paris.
Mercredi, Manuel Valls devrait se rendre dans le Doubs, visiter l'usine PSA à Sochaux et une autre entreprise à Pont-de-Roide, avant de déambuler sur le marché de Noël de Montbéliard, ont indiqué des sources locales à l'AFP. Il retrouvera automatiquement son siège de député de l'Essonne dans un mois, le 6 janvier.
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