Tahiti Infos

Vahine Orama appelle à une mobilisation contre les violences faites aux femmes


Vahine Orama appelle à une mobilisation contre les violences faites aux femmes
Vahine Orama est une fédération d’associations féminines apolitiques de type loi 1901 qui a pour objectif la défense de tous les intérêts liés à la femme:
La défense de sa position sociale, au sein de sa famille, au sein de sa commune, au sein de son Eglise, et plus globalement au sein de la société polynésienne,
La promotion de la femme dans le cadre de ses actions économiques sociales et culturelles,
Le soutien aux femmes porteuses de projets de société, de femmes développant un esprit d’entreprise,
La participation et l’organisation de manifestations destinées à réunir et à promouvoir la place de la femme dans la société polynésienne,
La réflexion sur le devenir de la femme en Polynésie, sur son rôle de mère, d’épouse, de femme au foyer, de femme active,
L’information aux femmes quant à leurs droits et à leurs obligations.

Vahine Orama organise une journée contre la violence faite aux femmes et appelle à une mobilisation massive pour lutter contre ce fléau qui a fait six victimes encore récemment.
JOURNEE : « VAHINE ITO ITO ! » à Moorea Samedi 26 novembre 2011 (départ de Vaiare vers Temae) de 08H30 à 15H30


La problématique générale de la violence faite aux femmes

Vahine Orama appelle à une mobilisation contre les violences faites aux femmes
Qu’est ce qui tue plus que le cancer ? Qu’est ce qui tue plus que les accidents de la route ?
C’est la violence conjugale !

En France métropolitaine,

- 1 femme meurt tous les 4 jours sous les coups de son conjoint
- 60% des interventions des services de police de Paris concernent des violences conjugales

En Polynésie Française,
4 suicides ces 6 derniers mois
1 femme sur 4 a déjà subi des violences (Rapport du Ministère de la santé de 2002)

LUI
- est saoul
- est jaloux
- ne supporte pas « sa bouche »
il la frappe

ELLE
- sa grand-mère, sa mère étaient battues, alors elle accepte les coups et ne dit rien
- l'aime, c'est le père de ses enfants, elle ne peut pas porter plainte
- pense qu'elle ne vaut rien, et que c'est de sa faute et c'est elle qui a honte

EUX (les enfants)
- sont trop souvent témoins des violences, ils voient, ne disent rien mais souffrent (et plus tard reproduiront bien couvent le même schéma)

« Vahine ito ito ! », brisons le silence, luttons contre la banalisation de la violence !

EUX (la famille, les amis, les collègues, les voisins)
- n’ont jamais rien dit car ce n’est pas leur problème
- n’ont jamais appelé la police ou la gendarmerie
- sont responsables pour non-assistance à personne en danger et devront vivre avec ce poids sur leur conscience toute leur vie

5 PREJUGES / 5 REALITES

1 IL EST FAUX DE DIRE QUE la violence dans le couple ne concerne que peu de personnes.
EN RÉALITÉ, Les études récentes montrent que
• au cours de sa vie, plus d'une femme sur cinq (21 %) a subi de la violence physique et/ou sexuelle dans le cadre d'une relation de couple
• chez les femmes qui se sont séparées de leur partenaire pendant cette période, le pourcentage de femmes violentées s'élève à 20%.
• plus d'une femme sur cinq connaît au moins une femme frappée actuellement par son mari ou ami.


2 IL EST FAUX DE DIRE QUE la violence n'a cours que dans les milieux sociaux défavorisés ou chez les étrangers et étrangères. Il n'est pas vrai non plus qu'il y ait un lien direct entre chômage et violence.
EN RÉALITÉ, la violence contre les femmes dans le couple traverse les clivages sociaux.
• Elle touche des femmes de tous les milieux, de toutes les cultures, de tous les âges et niveaux de formation.
• Elle se manifeste dans les villes comme à la campagne. Exercée par leur époux, ami, amant, compagnon.

3 IL EST FAUX DE DIRE QUE la violence est due à une perte momentanée de contrôle de l'homme. Il n'est pas exact non plus que l'alcool en soit la cause.
EN REALITÉ, le recours à la violence est un moyen pour contrôler et soumettre la femme:
• Environ 80% des femmes qui ont subi des violences importantes de la part de leur conjoint vivent dans une relation où l'homme est dominant.
• Contrairement à l'image répandue de l'homme violent qui a perdu momentanément le contrôle de lui-même sous l'influence de l'alcool. L’'alcool n'est pas la cause de la violence mais l'accompagne dans un certain nombre de cas.
• Pour établir son contrôle, l'homme use de différentes formes de violence. Il n'a souvent même pas besoin de recourir à la violence physique et peut se contenter d'intimider la femme par des menaces incessantes. Si elle ne se soumet pas, l'homme recourt alors à la violence physique.

4 IL EST FAUX DE DIRE QUE la violence dans le couple se résume à une gifle ou un coup. Il n'est pas vrai non plus que la femme en ressort indemne.
EN REALITÉ, la violence physique de l'homme contre la femme, inclut les actes suivants
• pousser / empoigner / bousculer / gifler / jeter un objet sur elle / donner un coup de pied / un coup de poing / mordre / battre / étrangler / menacer de mort / menacer ou blesser avec un couteau ou une arme à feu.
• Sur quatre femmes violentées physiquement, une est blessée.
• Un tiers des femmes blessées l'a été à plusieurs reprises.

5 IL EST FAUX DE DIRE QUE les femmes violentées peuvent facilement quitter leur agresseur.
EN REALITÉ, de nombreuses difficultés empêchent les femmes de quitter un mari ou un compagnon violent :
• Elles ne savent pas où aller.
• Elles n'ont pas d'argent ou ne voient pas comment concilier leur travail avec la garde des enfants.
• Elles ont peur pour leur vie ou pour celle de leurs enfants.
• Elles ont perdu toute confiance en elles, leur estime de soi, et ne trouvent donc pas la force nécessaire pour s'en aller.
• Elles craignent de perdre leur permis de séjour.
• Elles aiment encore leur compagnon.
• Selon une recommandation du Parlement européen, chaque pays devrait disposer d'une place en foyer d'hébergement pour femmes violentées pour 10'000 habitants

JOURNEE : « VAHINE ITO ITO ! » Samedi 26 novembre 2011 (départ de Vaiare vers Temae) de 08H30 à 15H30

La Fédération Vahine Orama Polynésie française s'est fixée 3 objectifs pour cette journée.

Le premier est d'informer :
Organisée sous forme de stands infos, cette manifestation propose un parcours d'information aux femmes victimes, mais aussi à l'ensemble des citoyens. Il s'agit en effet d'expliquer les démarches possibles pour les premières et de reconnaître les signes de violences pas toujours perceptibles au premier abord pour les autres.

Le second est de renforcer les partenariats :
En effet, un certain nombre de structures existent en Polynésie française, il s'agit de mette en commun ces compétences pour renforcer le réseau de soutien et d'aide aux victimes de violences.

Le troisième est d’actionner de façon plus efficiente :
L’action concrète contre la violence faite aux femmes est l’objectif à continuellement atteindre. Ce type de manifestation à vocation à faire bouger les pouvoir publics (Gouvernement de la Polynésie française et l’Etat) pour que des moyens soient déployés pour la prévention de la violence intrafamiliale et pour la sanction de tels agissements.

Des solutions sont possibles

• . en sensibilisant la population à la problématique de la violence à l’égard des femmes en tant que violation de leurs droits fondamentaux ;

• . en faisant connaître les lois et les directives novatrices afin que d’autres puissent les utiliser comme exemples ;

• . en participant à l’élaboration de procédures favorisant l’alerte des incidents violents, contribuant à briser le silence et ainsi porter assistance aux personnes en danger.

• . en organisant des campagnes de sensibilisation et de prévention sur les violences à l’égard des femmes ;

Prospectus disponible en téléchargement ci-dessous:
Vahine Orama appelle à une mobilisation contre les violences faites aux femmes

Rédigé par Vahine Orama le Lundi 21 Novembre 2011 à 13:24 | Lu 2212 fois