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Vague de menaces contre des lycées: Attal promet de "traquer" les auteurs


Crédit Bertrand GUAY / AFP
Crédit Bertrand GUAY / AFP
Paris, France | AFP | jeudi 21/03/2024 - Le gouvernement a promis jeudi de "traquer" les auteurs de menaces d'attentats contre les lycées franciliens, après une vague de messages envoyés, pour certains accompagnés d'une vidéo de décapitation, via les Espaces numériques de travail (ENT) piratés de ces établissements. 

"Ils pensent rester anonymes mais nous les traquons. Ils pensent être à l'abri mais nous les sanctionnons. Plusieurs dizaines d'auteurs de ces menaces, intervenues ces derniers mois, ont d'ores et déjà été judiciarisés", a déclaré le Premier ministre Gabriel Attal, à l'issue d'une réunion interministérielle sur la sécurité des établissements scolaires à Matignon.

Abordant plus largement les violences dans et en-dehors de l'école, le chef du gouvernement a annoncé l'organisation le 4 avril d'une réunion sur la sécurisation de "150 à 200" établissements qualifiés de "plus particulièrement à risque", promettant de "nettoyer les trottoirs aux abords" face aux "gangs" et aux "deals".

Après déjà une série d'alertes à la bombe survenues dans plusieurs établissements à l'automne, une "cinquantaine" d'établissements scolaires franciliens viennent de faire l'objet de nouvelles menaces, selon la région Ile-de-France. 

Ceux-ci, "essentiellement des lycées" ont reçu des "menaces" avec "apologie et provocation au terrorisme" depuis mercredi, soit "plusieurs infractions graves", a détaillé le ministère de l'Education.

La rue de Grenelle "condamne ces menaces graves", qui sont "passées par l'ENT, boîte mail interne de l'école ou encore le site Pronote". Il "s'assure, par ailleurs, qu'il n'y a pas de compromission des réseaux du fait de l'envoi de ces messages".

L'ENT est un espace numérique qui sert de lien entre enseignants, élèves et parents. Pronote est un logiciel utilisé par des établissements scolaires pour communiquer notamment les notes des élèves.

Gabriel Attal a annoncé un audit de ces ENT, notamment en Ile-de-France.

"Des services d'enquête spécialisés sont mobilisés pour identifier le ou les auteurs", a ajouté le ministère, qui "propose un accompagnement psychologique à tous les enfants ou adultes qui ont visionné malgré eux les vidéos choquantes". 

Des établissements de l'académie de Créteil (qui regroupe Seine-et-Marne, Seine-Saint-Denis et Val-de-Marne), de Paris et une vingtaine dans l'académie de Versailles (Val-d'Oise, Yvelines, Essonne et Hauts-de-Seine) ont reçu ces menaces, ont indiqué les rectorats concernés.

Selon une source policière, un message annonçant un attentat à l'explosif a été envoyé à au moins cinq lycées dans les Yvelines, mercredi soir et dans la nuit de mercredi à jeudi. "Le ou les auteurs pirataient une adresse mail d'un élève afin de diffuser le message et une vidéo de décapitation sur toutes les boîtes".

"Extrême gravité" 

Dans le Val-d'Oise, tous les élèves et le personnel du lycée Jean-Monnet de Franconville, par exemple, ont reçu un message "menaçant l’établissement d'une attaque terroriste pour le jeudi 21 mars 2024", a indiqué une source policière. Ce mail était "accompagné de liens donnant accès à une vidéo montrant des individus se faire décapiter".

En Seine-et-Marne, au lycée Jean-Moulin de Torcy, un message a été "envoyé sur les réseaux sociaux indiquant que du C4 (une variété d'explosifs, NDLR) était dissimulé dans l'ensemble de l'établissement au nom d'Allah", selon une autre source policière.

La région Ile-de-France a annoncé avoir "déposé plainte" jeudi matin "au cyber-parquet de Paris suite à la création d’un site frauduleux visant à hacker l’ENT régional". 

Suite à ce piratage, "des mails frauduleux ont été envoyés à des lycéens d’Ile-de-France avec des menaces d’attentat islamiste", a-t-elle ajouté.

La présidente de la région, Valérie Pécresse, dénonce "des faits d'une extrême gravité". L'ENT d'Ile-de-France a été suspendu.

Le parquet de Paris a confirmé à l'AFP que sa section de lutte contre la cybercriminalité avait été "avisée pour le moment de deux plaintes concernant des cyberattaques au préjudice d’ENT parisiens". 

"Une enquête a été ouverte des chefs d’accès et maintien frauduleux dans un système de traitement automatisé de données, et introduction frauduleuse de données", a-t-il ajouté. Il a dit "procéder au rapprochement avec des faits similaires dont sont saisis d’autres parquets".

Le gouvernement avait comptabilisé mi-novembre près de 800 fausses alertes à la bombe lors de la vague de menaces de l'automne. 

Elles s'étaient multipliées après l'attaque jihadiste qui a coûté la vie à l'enseignant Dominique Bernard, à Arras, le 13 octobre.

le Lundi 25 Mars 2024 à 07:04 | Lu 764 fois