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Une vaste étude menée pour construire la politique sectorielle de l’eau


Une vaste étude menée pour construire la politique sectorielle de l’eau
PAPEETE, lundi 18 février 2013. Depuis le début du XXe siècle en France, la distribution de l’eau est l’affaire dans une très grande majorité de communes, de grosses compagnies internationales. La preuve que l’accès à l’eau est un enjeu économique fort. En Polynésie française, l’accès à l’eau, peu onéreux ou carrément gratuit est une pratique qui va peu à peu disparaître. Ouvrir son robinet et voir l’eau couler est une pratique tellement quotidienne qu’elle est banale. Pourtant avoir de l’eau dans sa maison n’est pas si anodin que cela. Les communes polynésiennes abordent en ce moment même une mutation cruciale puisque la distribution de l’eau, jusque-là une pratique gratuite dans une très grande majorité de communes, va devenir payante.

En effet, le Code général des Collectivités territoriales impose que les dépenses liées à la gestion de l’eau (et des déchets), par exemple, ne soient supportés que par la redevance auprès de l’usager et sans aucune subvention. On est bien loin du compte en Polynésie française, mais l’application de cette réforme devra être effective dans quelques années. Pour mieux faire passer la pilule –amère- d’une eau bientôt payante, le gage d’une eau potable partout est un autre défi pour la Polynésie. C’est dans ce contexte général qu’une étude «sur la connaissance et la gestion intégrée de la ressource en eau» va être menée dans le courant de l’année 2013. Pour la réaliser, une convention entre l’Etat et le Pays a été officiellement signée le 7 janvier dernier. «Le projet porte sur un audit du secteur de l'eau. Il vise à obtenir un support complet qui sera la base de la politique sectorielle de l'eau». Il s’agira non seulement d’aborder la question de la distribution de l’eau potable mais aussi de parler de son pendant, l’assainissement, un autre vaste chantier en Polynésie. Cet audit sur l’eau permettra d’aboutir à une «gestion raisonnée et intégrée de l’eau» mais aussi à la Polynésie de rendre sa future politique en la matière, éligible aux financements européens selon une notice de ce projet datant d’octobre 2012.

Au terme d’une expertise qui devrait durer 15 mois environ, le rapport devrait proposer une étude de diagnostic et d’audit de l’eau, et la production de propositions d’orientations stratégiques pour l’élaboration de la politique de l’eau du Pays. Il convient de travailler sur la ressource initiale (en eau de surface et en eau souterraine), sur la production et la distribution de l’eau destinée à la consommation humaine (sa potabilité), de l’assainissement des eaux usées, de la gestion des eaux pluviales, du suivi du milieu naturel et de la qualité des eaux de baignade et enfin, des usages économiques de l’eau. «Au regard des enjeux multiples et transversaux de la ressource en eau et des effets observés du changement climatique, l’élaboration d’une politique sectorielle est devenue une priorité pour le gouvernement polynésien. Ainsi, un comité de la politique sectorielle de l’eau chargé d’élaborer la politique de l’eau du Pays a été constitué». Selon le calendrier établi, l’état des lieux et diagnostics devraient être en cours et ce jusqu’à mi juillet 2013, l’élaboration des propositions s d’orientations stratégiques serait proposé en septembre 2013, la synthèse globale sera effectuée un mois plus tard. Cette étude sur l’eau d’un montant total de 30 millions de Fcfp est financée par le Pays à 78%, l’Etat par la convention signée début janvier, finance les 22% restants.



Rédigé par Mireille Loubet le Lundi 18 Février 2013 à 17:50 | Lu 1415 fois