La “super équipe” de France vit au rythme des entraînements quotidiens (Crédit : Anne-Charlotte Lehartel).
Tahiti, le 22 juillet 2024 – Lors d’une ultime conférence de presse organisée lundi après-midi, au domicile de l’équipe de France, Vahine Fierro, Kauli Vaast, Johanne Defay et Joan Duru ont livré un aperçu de leur quotidien, entre préparation, émotion et détermination, à cinq jours du coup d’envoi des épreuves de surf des Jeux olympiques de Paris 2024, à Teahupo’o. Tous ont “hâte” de se jeter à l’eau pour “la plus belle compétition” de leur carrière. Interviews.
Vahine Fierro : “J’essaie d’apprécier chaque moment et de donner le meilleur de moi-même”
“J’ai ressenti un peu de stress à mon arrivée, il y a quelques jours, mais une fois que je suis entrée dans la maison de l’équipe de France et que j’ai repris mes petites habitudes, ça m’a tout de suite calmée et apaisée. Je suis hyper contente d’être là ! Ça fait des années que je rêve d’être dans ces derniers jours avant les Jeux, donc j’essaie d’apprécier chaque moment et de profiter, et de donner le meilleur de moi-même à chaque entraînement. Les deux premiers jours, c’était une fois par jour pendant deux heures et demie, et à partir de demain (mardi, NDLR), on aura deux sessions de deux heures et d’une heure. On est cinq équipes par entraînement : on est avec l’Australie, le Maroc, le Canada et l’Allemagne. (…) On s’entraîne physiquement, mais ça fait deux ans maintenant que je suis suivie par une psychologue sportive pour pouvoir parler et évacuer avec quelqu’un d’extérieur. Ça me fait du bien : elle me permet de voir certaines situations stressantes sous un angle plus positif et d’avoir des outils pour gérer tout ça. Être en équipe, ça permet aussi de se soutenir. Je me sens sereine ! (…) J’ai l’impression que les Jeux, c’est une compétition tellement différente que je ne peux pas comparer avec ma victoire dans un CT. Je le prends vraiment comme une expérience nouvelle avec des règles et des formats différents. C’est sûr que j’ai cette pression de vouloir bien réussir : je suis chez moi, j’ai envie de le faire pour moi, pour ma famille, pour mon pays, mais en même temps, je n’ai rien à perdre et je donnerai tout pour pouvoir être satisfaite de mon parcours pendant ces Jeux.”
Kauli Vaast : “On est à quelques jours de la plus belle compétition de notre vie”
“Je me sens bien, j’ai de bonnes planches et il y a de bonnes vagues. Et surtout, on s’entend super bien avec la team : on rigole et tout se passe bien. On a hâte que les Jeux commencent et qu’on puisse s’exprimer et surfer ! Nos concurrents sont tous forts et ils se sont tous qualifiés pour une bonne raison. (...) Surfer à domicile, c’est beaucoup de pression, c’est sûr, mais il faut réussir à la tourner en bonne pression. Ça va être le plus dur, car, forcément, tu as envie de bien faire pour toi-même et pour tous ceux qui te soutiennent. C’est le but de cette compétition-là, de faire le mieux possible à la maison et de profiter du moment, car c’est quand même une chance incroyable ! (…) Ça fait plusieurs fois qu’on checke les conditions et à chaque fois, ça change. Je surfe au jour le jour, mais il y en a toujours un dans la team qui checke la météo et qui nous tient un peu au courant. De la maison où nous sommes, on peut checker tôt le matin comment sont les vagues, donc c’est top. (…) On se connaît très bien en tant qu’athlètes et c’est cool d’être réunis en équipe. Ça change de ce qu’on a l’habitude de faire tout au long de l’année, avec des compétitions où on est assez seul. Mais on en a fait plusieurs regroupés, notamment aux championnats du monde, où on s’est un peu tous qualifiés, donc c’est comme un remake. (…) Joan est un athlète incroyable, Johanne est une légende et elle fait une année incroyable. Avec Vahine, on a pratiquement le même âge, même si je suis plus jeune de deux ans. Chacun essaie de trouver sa place. (…) Je me suis beaucoup préparé. Ça a été compliqué avec le circuit mondial, mais j’ai réussi à faire les deux. On est à quelques jours de la plus belle compétition de notre vie et de notre carrière. L’objectif, c’est de monter sur la plus belle marche du podium et de remporter la médaille d’or !”
Johanne Defay : “Physiquement et mentalement, je me sens bien”
“Je suis arrivée il y a une semaine. Je me sens bien à l’approche de la compétition. Physiquement, il n’y a pas de blessure, donc les voyants sont au vert. Mentalement aussi, vu que je suis dans une bonne saison sur le tour et que je n’ai pas que les Jeux olympiques comme objectif cette année. Je suis contente d’être ici et j’ai envie d’en profiter. (…) Plus tu prends de l’expérience, plus la relation avec l’océan et les vagues évolue. Les émotions qu’on peut vivre sur certains spots varient selon les conditions. Je me sens plutôt bien à Teahupo’o. Je suis contente de mes progrès, avec les efforts que j’ai faits pour être à l’aise sur cette vague. Elle est tellement magnifique ! (…) On se connaît pratiquement toutes avec les filles en compétition, mais il y en a certaines que je n’ai pas encore eu l’occasion de voir surfer ici (…). Regarder les Tahitiens à l’eau, tout comme les très bons surfeurs des autres nations, c’est toujours intéressant pour progresser. (…) On voyage beaucoup en tant que surfeur, mais avoir la chance de participer à une cérémonie culturelle (samedi dernier, NDLR) avec des gens qui honorent leurs traditions, c’était fort ! C’était vraiment un beau moment.”
Joan Duru : “On est une super équipe avec Johanne, Kauli et Vahine”
“Je suis prêt ! J’ai passé pas mal de temps ici. Maintenant, on a les entraînements programmés. Il me tarde que ça arrive le plus vite possible. (…) Je voulais être là, donc je profite à fond. Il y a moins de pression que la qualification. Je me suis préparé comme d’habitude, mais je suis beaucoup venu ici : deux fois trois semaines ces derniers temps, parce que j’adore et pour apprendre encore mieux la vague. J’ai eu toutes les conditions, de très gros à petit, venté et parfait. C’était un super moment ! (…) J’ai toujours adoré être en équipe pour défendre son pays, donc je suis super fier. On passe un super moment et on est une super équipe avec Johanne, Kauli et Vahine. (…) Les jeunes sont toujours motivés, donc on fait des séries ensemble. Chacun se motive à sa manière : Kauli nous fait rire tous les matins, midis et soirs, et Vahine est plus calme. Il y a une super ambiance. (…) Les Jeux olympiques, c’est la plus grosse compétition de sport au monde, donc maintenant qu’il y a le surf, c’est incroyable qu’on puisse y participer. J’espère qu’on va avoir de super belles vagues ! C’est top que ce soit ici, parce que c’est la plus belle vague au monde, donc j’espère que ça va bien représenter le surf dans le monde. (…) On a la meilleure équipe, maintenant on va voir comment on s’adapte sur cette compétition.”