Cette année, près de 35 000 bébés tortues vertes sont nés à Tetiaroa sous la protection de l'association Te mana o te moana. Crédit photo : Théo Guillaume / Te mana o te moana.
Tahiti, le 30 juillet 2024 - L'association Te mana o te moana, dédiée à la préservation des tortues vertes, a publié le bilan de la saison de ponte à Tetiaroa. Une année qualifiée d'“exceptionnelle”, avec près de 35 000 bébés tortues nés et 219 pontes observées lors de prospections nocturnes.
Lire aussi : Te mana o te moana, ange gardien des tortues marines et de leur sanctuaire à Tetiaroa.
Comme l’avait annoncé Cécile Gaspar, la cofondatrice et directrice de la stratégie l’association de Te mana o te moana, à Tahiti Infos en janvier dernier, cette saison de ponte des tortues vertes a été la deuxième meilleure enregistrée depuis la création de l'association, il y a 18 ans. Cette information a été dévoilée sur sa page Facebook. Quelques chiffres illustrent cette saison : les bénévoles, œuvrant jour et nuit, ont relevé plus de 1 400 montées de tortues et confirmé l'existence de 441 nids. Grâce à l'analyse minutieuse de chaque nid recensé, Te mana o te moana a estimé le nombre de bébés nés à 34 980, avec des pics de pontes notables en décembre et janvier, des périodes charnières, similaires à l'année précédente. Lors des prospections nocturnes, 219 femelles ont été observées, permettant l'identification de 76 individus, dont 13 avaient déjà été répertoriés lors des saisons précédentes.
Chaque année, les données récoltées par l'association viennent s'ajouter à celles déjà collectées, une composante essentielle pour le travail des scientifiques de l'association. “C'est important d'avoir des données à long terme, afin d'en savoir plus sur les durées d'inter-pontes des tortues. Avec notre dernier bilan, nous avons réussi à déterminer qu'une tortue vient pondre en moyenne tous les six ans à Tetiaroa”, nous explique Cécile Gaspar. À noter que ce programme de recherche est autorisé et en partie financé par la Direction de l'environnement (Diren). “Nous sommes vraiment heureux de ces résultats, car nous en apprenons toujours plus sur les tortues, notamment sur l'impact du changement climatique sur le sex-ratio (nombre de mâles et de femelles par ponte, NDLR).”
L'érosion, un problème qui prend de l'ampleur
Si cette année, les scientifiques et bénévoles de Te mana o te moana ont recensé un nombre de traces record, un constat malheureux est apparu malgré tout : celui du problème de l'érosion des plages, qui empêche les tortues d'accéder aux endroits de ponte. “Les tortues commencent à être dérangées par ce phénomène”, soutient en effet la scientifique. Une préoccupation de plus, alors que le site de Tetiaroa se veut être un sanctuaire pour ces reptiles marins. “Nous avions déjà réussi à éradiquer les rats grâce à un programme, nous nous occupons des petits blessés que nous retrouvons... bien sûr, il reste les prédations par les crabes, mais nous maximisons leurs chances”, explique-t-elle. Face à ce problème d'érosion, qui ne touche pas seulement l'atoll de Tetiaroa, mais toutes les îles polynésiennes, l'association va lancer en coopération avec l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) un programme de revégétalisation pour tenter de sauvegarder les littoraux. “Parmi les quatre sites pilotes, deux sont situés à Tetiaroa.”
Par ailleurs, l'association va tenter prochainement, toujours grâce à l'appui de la Diren, d'étendre son périmètre de données. En effet, Cécile Gaspar a annoncé vouloir s'implanter dans certaines îles éloignées, grâce à la participation des populations. “Nous aimerions mettre en place le même système de ronde et de surveillance que nous faisons ici à Tetiaroa, dans d'autres îles où les tortues ont l'habitude de pondre”, nous explique-t-elle. Le projet devrait être lancé prochainement par la Diren.
Lire aussi : Te mana o te moana, ange gardien des tortues marines et de leur sanctuaire à Tetiaroa.
Comme l’avait annoncé Cécile Gaspar, la cofondatrice et directrice de la stratégie l’association de Te mana o te moana, à Tahiti Infos en janvier dernier, cette saison de ponte des tortues vertes a été la deuxième meilleure enregistrée depuis la création de l'association, il y a 18 ans. Cette information a été dévoilée sur sa page Facebook. Quelques chiffres illustrent cette saison : les bénévoles, œuvrant jour et nuit, ont relevé plus de 1 400 montées de tortues et confirmé l'existence de 441 nids. Grâce à l'analyse minutieuse de chaque nid recensé, Te mana o te moana a estimé le nombre de bébés nés à 34 980, avec des pics de pontes notables en décembre et janvier, des périodes charnières, similaires à l'année précédente. Lors des prospections nocturnes, 219 femelles ont été observées, permettant l'identification de 76 individus, dont 13 avaient déjà été répertoriés lors des saisons précédentes.
Chaque année, les données récoltées par l'association viennent s'ajouter à celles déjà collectées, une composante essentielle pour le travail des scientifiques de l'association. “C'est important d'avoir des données à long terme, afin d'en savoir plus sur les durées d'inter-pontes des tortues. Avec notre dernier bilan, nous avons réussi à déterminer qu'une tortue vient pondre en moyenne tous les six ans à Tetiaroa”, nous explique Cécile Gaspar. À noter que ce programme de recherche est autorisé et en partie financé par la Direction de l'environnement (Diren). “Nous sommes vraiment heureux de ces résultats, car nous en apprenons toujours plus sur les tortues, notamment sur l'impact du changement climatique sur le sex-ratio (nombre de mâles et de femelles par ponte, NDLR).”
L'érosion, un problème qui prend de l'ampleur
Si cette année, les scientifiques et bénévoles de Te mana o te moana ont recensé un nombre de traces record, un constat malheureux est apparu malgré tout : celui du problème de l'érosion des plages, qui empêche les tortues d'accéder aux endroits de ponte. “Les tortues commencent à être dérangées par ce phénomène”, soutient en effet la scientifique. Une préoccupation de plus, alors que le site de Tetiaroa se veut être un sanctuaire pour ces reptiles marins. “Nous avions déjà réussi à éradiquer les rats grâce à un programme, nous nous occupons des petits blessés que nous retrouvons... bien sûr, il reste les prédations par les crabes, mais nous maximisons leurs chances”, explique-t-elle. Face à ce problème d'érosion, qui ne touche pas seulement l'atoll de Tetiaroa, mais toutes les îles polynésiennes, l'association va lancer en coopération avec l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) un programme de revégétalisation pour tenter de sauvegarder les littoraux. “Parmi les quatre sites pilotes, deux sont situés à Tetiaroa.”
Par ailleurs, l'association va tenter prochainement, toujours grâce à l'appui de la Diren, d'étendre son périmètre de données. En effet, Cécile Gaspar a annoncé vouloir s'implanter dans certaines îles éloignées, grâce à la participation des populations. “Nous aimerions mettre en place le même système de ronde et de surveillance que nous faisons ici à Tetiaroa, dans d'autres îles où les tortues ont l'habitude de pondre”, nous explique-t-elle. Le projet devrait être lancé prochainement par la Diren.
Selon Cécile Gaspar, cofondatrice de l'association, l'érosion commence à devenir un problème sur les plages de Polynésie. Celle-ci empêcherait les tortues d'atteindre des lieux propices à la ponte. Crédit photo : Théo Guillaume / Te mana o te moana.
Un pari gagnant qui perdure
Te mana o te moana est une association consacrée à la protection des tortues marines sur l'atoll de Tetiaroa. Fondée en 2004, son lancement coïncidait avec la construction du célèbre hôtel The Brando. “Cécile m’avait, au départ, proposé d’établir une association à Moorea pour accueillir les tortues malades ou blessées (l’association possède également un centre de soin pour tortues à l’InterContinental de Faa’a, qui était implanté à Moorea jusqu’en juin 2023, NDLR) se souvenait Richard Bailey, président et PDG de Pacific Beachcomber, la société propriétaire du Brando, au micro de Tahiti Infos en janvier dernier. Il est également cofondateur de Te mana o te moana avec Cécile Gaspar. “Entre 2004 et 2009, date du début de construction du Brando, Cécile et les bénévoles ont relevé des traces de ponte sur l’atoll.” D'un commun accord, les villas de l'hôtel ont été reculées de plusieurs mètres dans la végétation par rapport au plan initial, afin de ne pas perturber la ponte des tortues. Depuis, l'hôtel et l'association vivent en harmonie, les clients étant invités à assister aux pontes. Un souhait formulé par Marlon Brando à Richard Bailey avant la construction du complexe : “Il voulait que les visiteurs de son île apprennent et partagent des connaissances.”
Te mana o te moana est une association consacrée à la protection des tortues marines sur l'atoll de Tetiaroa. Fondée en 2004, son lancement coïncidait avec la construction du célèbre hôtel The Brando. “Cécile m’avait, au départ, proposé d’établir une association à Moorea pour accueillir les tortues malades ou blessées (l’association possède également un centre de soin pour tortues à l’InterContinental de Faa’a, qui était implanté à Moorea jusqu’en juin 2023, NDLR) se souvenait Richard Bailey, président et PDG de Pacific Beachcomber, la société propriétaire du Brando, au micro de Tahiti Infos en janvier dernier. Il est également cofondateur de Te mana o te moana avec Cécile Gaspar. “Entre 2004 et 2009, date du début de construction du Brando, Cécile et les bénévoles ont relevé des traces de ponte sur l’atoll.” D'un commun accord, les villas de l'hôtel ont été reculées de plusieurs mètres dans la végétation par rapport au plan initial, afin de ne pas perturber la ponte des tortues. Depuis, l'hôtel et l'association vivent en harmonie, les clients étant invités à assister aux pontes. Un souhait formulé par Marlon Brando à Richard Bailey avant la construction du complexe : “Il voulait que les visiteurs de son île apprennent et partagent des connaissances.”