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Une saison El Niño atypique


Médias et autorités publiques étaient invités ce mardi 31 octobre dans les locaux de Météo France pour l'annonce d'un saison El Niño atypique.
Médias et autorités publiques étaient invités ce mardi 31 octobre dans les locaux de Météo France pour l'annonce d'un saison El Niño atypique.
Tahiti, le 31 octobre 2023 – À l'approche de la saison chaude 2023-2024, s'étalant de novembre à avril, les services de Météo France annoncent d’ores et déjà un phénomène El Niño fort et atypique. Car si aujourd'hui, les risques semblent modérés, la hausse globale des températures rend l'activité cyclonique imprévisible.
 
“Il faut se préparer !”, prévient la direction interrégionale de la Polynésie française (DIRPF) de Météo France. En effet, tous les modèles climatiques s'accordent à dire que le risque cyclonique est plus élevé cette année en raison d'un phénomène El Niño modéré à fort. Et si fort heureusement, sa structure océanique et atmosphérique montre qu'il a peu de chance de ressembler aux deux derniers El Niño mémorables de 2015 et 1997, Météo France insiste sur son caractère atypique et encourage vivement les autorités, ainsi que la population, à “entretenir une culture du risque”.
 
Un pic en décembre-janvier
 
“Nous sommes en octobre et le phénomène est déjà installé”, déclare Victoire Laurent, cheffe de la division études et climatologie au sein de la DIRPF de Météo France, qui prévient également : “Selon les prévisions, nous devrions obtenir un pic du phénomène aux alentours de décembre-janvier. Ce qui se traduira par une hausse du risque cyclonique à cette période.” Un risque qui menace en premier lieu les archipels des Australes, de la Société et des Tuamotu, où la probabilité d'être touché par un phénomène dépressionnaire est modérée, donc inférieure ou égale à 50%.
 
“C'est un risque qu'il faut prendre au sérieux et qui se prépare”, défend Météo France, qui a appris à ne pas sous-estimer le phénomène : “Si nous avons toujours été sûrs de nous par le passé, concernant la compréhension d'El Niño et notre aptitude à l'anticiper, la saison chaude de 2015-2016 a été une véritable claque. Car tout comme aujourd'hui, il s'agissait d'un El Niño à caractère atypique.” Une forme unique du phénomène expliquée par un réchauffement climatique généralisé, rendant l'exercice de prévision très compliqué, notamment concernant l'intensité attendue.
 
Les pluies attendues en deuxième partie de saison
 
Selon Météo France, en Polynésie française, la pluviométrie de novembre à janvier est prévue déficitaire sur tous les archipels, en dehors des Australes, où le cumul des pluies devrait être proche des normales de saison. En revanche, les modèles de prévision s'accordent sur une pleine saison des pluies attendue pour le mois de février, avec des pluies excédentaires pouvant être bien au-dessus des normales de saison au niveau de la Société et des Tuamotu.
 
“Ce qui est difficile à anticiper, ce sont les chroniques de précipitation”, précise Victoire Laurent. “Il est facile de savoir s'il va pleuvoir plus, ou s'il va pleuvoir moins d'une saison à l'autre. Il n'y a pas de soucis quant à savoir la quantité de pluie attendue. Par contre, nous ne savons pas comment ces pluies seront distribuées dans la saison. Elle est là, la réelle difficulté de la prévision à l'échelle saisonnière.”

Rédigé par Wendy Cowan le Mardi 31 Octobre 2023 à 17:03 | Lu 4065 fois