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Une rentrée sans contraintes sanitaires


Tahiti, le 9 août 2022 – Les élèves du second degré ont retrouvé le chemin de l'école, ce mardi. Une rentrée scolaire notamment marquée par l'absence du port du masque. Un retour à la normale apprécié de tous.
 
Les élèves du second degré ont fait leur rentrée scolaire ce mardi. Une rentrée sans contraintes sanitaires, après deux années et demie marquées par le Covid et le port du masque en classe. “C'est une rentrée relativement sereine”, estime la cheffe d'établissement du collège-lycée La Mennais, Valérie Faua. “Toutefois, on reste quand même très vigilant puisqu'on sait que le Covid est toujours là. On demande quand même de maintenir quelques gestes de bon sens, comme se laver les mains, être un peu prudent. On a quelques élèves et quelques enseignants qui portent le masque par mesure de précaution, et ça aussi c'est accepté.” La ministre de l'Éducation, Christelle Lehartel, parle de “rentrée scolaire normale” et précise qu'elle continue d'échanger régulièrement avec le ministre de la Santé. “Si toutefois l'épidémie revenait –ce que nous n'espérons pas du tout– nous remettrons en place le vade-mecum qui a déjà été mis en place les années précédentes. Et nos équipes maintenant ont l'habitude et ont assimilé les protocoles.”

Voir enfin les gens

De leur côté, les élèves semblent apprécier de reprendre des habitudes de vie normales. “Je trouve ça cool de pouvoir découvrir les gens dans leur "entièreté" et de ne pas avoir à se cacher derrière un masque, même si c'était pour notre protection. Mais je suis contente de pouvoir faire une vraie rentrée en voyant les gens”, confie Marianne, élève de seconde au lycée Paul Gauguin. “C'était sympa de ne pas voir les profs avec les masques. C'est plutôt agréable de voir les expressions du visage”, estime, quant à lui, Ethan, lui aussi élève de seconde. Mais pour eux, le soulagement s'est surtout fait ressentir l'année dernière, le port du masque ayant déjà été abandonné en fin d'année scolaire. Ce mardi, les préoccupations étaient surtout celles de tout élève au début d'une nouvelle année. “Je suis super content de cette rentrée”, confie Martin, en classe de seconde. “Le passage en seconde, t'as l'impression d'être le petit dans la cour des grands !”“J'étais un peu stressée, parce que c'est une nouvelle rentrée, au lycée en plus”, poursuit Marianne. “Mais ça se passe bien et je suis contente de mon choix de filière.” Mais il n'y a pas que les élèves de seconde qui ont eu leur lot de stress pour cette rentrée. “C'est stressant, surtout quand tu passes en première. Il y a le bac de français”, confie Keheilani, élève de première. “Et je crois que pour les terminales, ça doit être encore plus stressant !”

Les effectifs en baisse

Haumata, mère d'une élève en classe de 5e au collège Anne-Marie Javouhey et d'une étudiante de BTS au lycée Diadème, se dit quant à elle soulagée par l'absence des restrictions sanitaires à l'école. “Mes filles seront moins pointées du doigt car elles ne sont pas vaccinées contre la Covid. Il faut savoir qu’un des professeurs de ma petite (en 6e l’année dernière) lui faisait des remarques par rapport à son statut vaccinal. Le problème a été vite résolu lors d’un entretien avec le directeur, le professeur et nous, parents.”
 
Les effectifs prévisionnels pour cette rentrée sont en baisse. La direction générale de l'Éducation et des enseignements prévoit un peu plus de 49 200 élèves dans le second degré. C'est plus de 700 élèves de moins par rapport à l'année dernière. Dans le premier degré, les effectifs sont également en baisse. Plus de 26 600 élèves sont attendus, soit 500 de moins par rapport à la rentrée 2021. Une décroissance continue depuis plusieurs années qui s'explique notamment baisse de la natalité. Côté professeurs, la ministre de l'Éducation assure qu'il y a de moins en moins de postes vacants. “Mon objectif principal pour la rentrée des classes, c'est un enseignant par classe. Et continuer la formation de nos enseignants, donc une brigade de formation spécifique est toujours en place, et nous avons davantage de Polynésiens qui reviennent en Polynésie pour y travailler.” Mercredi, ce sera au tour des élèves du premier degré de retrouver le chemin de l'école.

Développement du numérique

La crise sanitaire a mis en exergue des différences d'accès au numérique entre les élèves. Le développement du numérique au sein des écoles est donc un axe de travail important pour le ministère de l'Éducation. “La fracture numérique, je pense que quel que soit le temps, quels que soient les moyens, quels que soient les outils qu'on pourra mettre en place, elle existera toujours”, estime la ministre Christelle Lehartel. “Mais nous faisons en sorte de la diminuer au maximum. Donc nous continuons le développement dans les établissements scolaires pour accompagner au mieux nos équipes et nos élèves.” Ainsi, l'année 2021-2022 a été marquée par une forte progression des accès et des débits internet. 94,3% des collèges et lycées sont désormais connectés au haut débit contre 80% l'année précédente. Le projet d'environnement numérique de travail doit quant à lui entrer dans une phase de développement. Son objectif est d'offrir de nouveaux services aux élèves, à leurs parents et aux enseignants. 

Lutte contre le décrochage scolaire

Comme chaque année, la lutte contre le décrochage scolaire fait partie des priorités de cette rentrée scolaire. "On va poursuivre les efforts que nous avons faits déjà depuis plusieurs années", assure Christelle Lehartel. "Je me déplace dans les établissements scolaires pour soutenir les équipes enseignantes et non enseignantes de manière à se battre contre ce décrochage scolaire, qui s'est malheureusement accentué avec ces deux années Covid. Un de nos défis est de limiter ce décrochage et de revenir aux chiffres d'avant les années Covid." Pour accompagner cette démarche, une mission de lutte contre le décrochage scolaire a été mise en place en 2015. Un dispositif déployé à Papeete, Raiatea et Taravao qui fonctionne bien, selon la ministre. L'année dernière, 83 jeunes ont été accueillis. Il s'agit du plus petit effectif depuis la création du dispositif, qui comptait, en 2015, 92 jeunes. En 2020-2021, ils étaient 118, soit l'effectif le plus important. Le ministère indique que le nombre de retours en formation est très encourageant : 47,5 % cette même année.

Rédigé par Anne-Laure Guffroy le Mardi 9 Août 2022 à 18:53 | Lu 1015 fois