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Une nouvelle salle de musculation pour les mūto'i de la DSP


Un espace où les agents pourront s'entrainer librement
Un espace où les agents pourront s'entrainer librement
PAPEETE, le 18/11/2016 - Financée à près de 2,6 millions de francs par les policiers eux-mêmes, cette nouvelle salle de musculation leur permettra de maintenir une condition physique adéquate pour l'exercice de leur fonction. Situé à l'arrière des locaux de la Direction de la sécurité publique, ce nouvel espace accueillera l'ensemble du matériel nécessaire à cette pratique sportive. Pour l'heure, seuls quelques appareils ont été livrés.

Situé à l'arrière des locaux de la Direction de la sécurité publique (DSP), ce nouvel espace, qui a été inauguré ce vendredi matin, a été aménagé sur les fonds propres des mūto'i. "On a établi des devis et on a réparti les coûts sur les personnes qui voulaient bien investir", explique Johan Tehihipo, initiateur du projet. "On parle de musculation, bon ce n'est pas forcément pour être musclé et tout, c'est surtout pour se maintenir en bonne santé. Surtout dans les métiers comme le nôtre. Les policiers, pompiers et gendarmes doivent avoir une condition physique parfaite pour pouvoir tenir le rythme", poursuit-il.

Pour aménager et équiper les lieux, chaque agent a dû cotiser 35 000 francs pendant quatre mois. "On a monté le projet d'abord avec un collègue, nous avons eu aussi le soutien de l'association sportive de la Police Nationale. Ensuite, nous avons sondé le personnel, pour voir combien de mūto'i seraient intéressés par ce projet. Nous avons réussi à fédérer plus de 85 personnes", précise Johan Tehihipo.

"Avant, on se débrouillait comme on pouvait. Certains emmenaient les poids qu'ils avaient chez eux. D'autres s'entrainaient déjà en salle, mais il faut payer les abonnements. Donc, ce projet est de rendre accessible ce sport à tous les fonctionnaires et à moindre coût surtout", prévient le mūto'i.

"La DSP ne pouvait pas financer parce que c'est l'Association Sportive de la Police Nationale (ASPN) qui a demandé à bénéficier de cela. Normalement, ce n'est pas une obligation pour les hôtels de police d'avoir une salle de musculation. Par contre, on a une obligation d'avoir une salle de gestes et techniques professionnels d'intervention. Donc, j'ai bien sûr donné mon accord et faciliter la mise en place de la salle de sport. Mais c'est vraiment une initiative des fonctionnaires et c'est très bien comme ça", indique François Perrault, directeur de la DSP.

Pour l'heure, la salle n'est pas complètement aménagée. "Là, on a le strict minimum, mais on attend encore des vélos et des rameurs pour la partie cardio. On devrait encore recevoir trois vélos, deux rameurs et une presse pour faire travailler les jambes. On continuera à économiser pour acquérir d'autres appareils, comme des tapis de course, etc", prévient Johan.

La salle de musculation devrait être ouverte tous les jours de la semaine 24h/24.

La salle de dojo a aussi été inaugurée vendredi

L'ancien local du matériel de la DSP et le réfectoire de la section d'intervention laisse place au nouveau dojo de l'établissement. Les agents pourront s'entrainer sur une superficie de 32 m². "On aura une cinquantaine de personnes chaque semaine, sans compter les heures non ouvrables, où certains mūto'i qui pratiquent du yoga, donneront des formations entre 12 heures et 13h30", explique Aldo Tauihara, formateur.

"Dans la salle de dojo, nous avons des techniques particulières de la police nationale que nous mettons en place et que nous diffusons au sein de nos effectifs, ça n'a rien à voir avec les disciplines que l'on retrouve dans le civil. Tout est mis en œuvre parce que devant nous, il y a des délinquants. Nous devons quand même les respecter et nous devons tout faire pour ne pas les blesser", poursuit-il.

Pour l'inauguration de ce nouveau local, les agents ont fait quelques démonstrations. "Nous avons fait ce matin, une interpellation d'individu", explique Ruben Tehoiri, 29 ans, agent de police de la section d'intervention. Un environnement essentiel pour les mūto'i de la DSP, même si à Tahiti, ils n'ont pas forcément besoin d'utiliser la force. "Personnellement, les interventions ne sont pas trop difficiles, par rapport à la France, parce que les gens sont assez respectueux, même les caïds. Il suffit de bien discuter avec les personnes", commente Ruben.

Le dojo sera ouvert deux à trois fois par semaine, durant deux heures.


le Vendredi 18 Novembre 2016 à 14:42 | Lu 8675 fois