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Une nouvelle régie télé à l’Assemblée


Jacqui Drollet avec Christine Giraudel.
Jacqui Drollet avec Christine Giraudel.
Alors que la séance plénière de l’Assemblée de Polynésie française reprend jeudi prochain, le 20 septembre, avec en autre les discussions sur le budget, son président Jacqui Drollet présentait ce lundi 17 septembre la nouvelle régie audiovisuelle de l’assemblée, à la presse locale. Un bond en avant culturel dans la modernité technologique, puisque les trois anciennes caméras de surveillance de magasins, utilisées depuis 2005 pour la retransmission des débats, ont été remplacées par quatre caméras haute définition. Le tout, avec en plus, l’installation d’une véritable régie audiovisuelle à proximité avec quatre personnes à bord, capables non seulement de zoomer vers l’orateur en train de s’exprimer, mais aussi de faire de la réalisation audiovisuelle en direct à l’aide des quatre caméras, ou de faire des incrustations d’écran pour intégrer des bancs-titres avec les noms et fonctions des orateurs, avec enfin, la possibilité pour l’internaute qui voudrait suivre les débats en direct par exemple sur le site de l’Assemblée, d’écouter ceux-ci, soit en tahitien, soit en français, grâce à la traduction simultanée.

Cela pourrait apparaître comme une coquetterie de politique, soucieux de son image et de sa communication, mais pour Jacqui Drollet, ce passage à la modernité, qui a coûté 18 millions de Fcfp, était une nécessité. «Nous tenons à démontrer aux internautes ou aux téléspectateurs que les élus travaillent. Pour l’instant ces débats retransmis en direct ne sont que les séances dans l’hémicycle. A terme nous pourrions, pourquoi pas, élargir cette retransmission aux commissions législatives ou aux commissions d’enquête comme cela se fait à l’Assemblée nationale Les gens ont trop tendance à ne retenir que les échanges où l’on s’écharpe, où un silence vaut mieux qu’un long discours. Mais c’est oublier que les élus siègent aussi dans de nombreuses commissions ou encore à des Conseils d’administration d’établissements extérieurs à l’Assemblée».

Pour Christine Giraudel de la société Creative.tv qui accompagne depuis six mois cette mise en place d’une vraie régie audiovisuelle à l’assemblée de Polynésie «le matériel précédent était obsolète et inadapté. Avec les caméras HD d’aujourd’hui en liaison avec une connexion en fibre optique dédiée, on est plus proche d’une qualité professionnelle». L’intérêt est également patrimonial et archivistique. Tous les débats enregistrés seront disponibles en direct via les télévisions locales ou le site Internet de l’assemblée, mais également sous la forme de vidéos à la demande (VOD) après avoir été découpés en séquences et référencés par des mots clés. Toute personne, tout citoyen, à la recherche d’informations sur un sujet traité à l’assemblée, sera capable de le retrouver en ligne, avec sa retranscription textuelle.

Quant aux traductions des débats, du tahitien au français, elles sont désormais entrées dans les pratiques de l’assemblée de Polynésie française. A tel point que deux traducteurs interprètes, après un diplôme dûment validé, seront très prochainement embauchés, en CDI, dès le début de l’année prochaine, par l’assemblée de Polynésie française. «Les postes sont actés» précise Jacqui Drollet. Mais cette traduction simultanée par des professionnels perturbe visiblement certains élus. Jeudi, deux discours sont très attendus à l’ouverture de la session de l’assemblée : celui de Jacqui Drollet, son président et celui d’Oscar Temaru, le président du Pays. Exceptionnellement ces deux discours-là ne seront pas traduits en direct. «Moi je ferai mon discours successivement en tahitien et en français, l’un à la suite de l’autre. Le discours ne sera donc pas traduit directement, sauf par celui qui l’a fait. Pour ne pas qu’il y ait d’erreurs» explique Jacqui Drollet. En espérant justement, que les deux discours soient bien similaires dans les deux versions, parce que sans traduction simultanée, ce sera difficile à apprécier. Sauf pour ceux qui maîtrisent parfaitement les deux langues.






A gauche, l'ancienne qualité d'image. A droite, l'arrivée de la HD.
A gauche, l'ancienne qualité d'image. A droite, l'arrivée de la HD.

Rédigé par Mireille Loubet le Lundi 17 Septembre 2012 à 12:07 | Lu 1213 fois