WASHINGTON, 17 avril 2014 (AFP) - Un antivirus expérimental testé sur des animaux s'est avéré très efficace contre un virus proche de celui de la rougeole et pourrait à l'avenir contribuer avec la vaccination à l'éradication de cette infection responsable de dizaines de milliers de morts par an.
Malgré des progrès majeurs pour contenir la rougeole dans le monde, cette maladie très contagieuse fait encore quelque 150.000 décès chaque année depuis 2007, expliquent les auteurs de cette étude américano-allemande publiée mercredi dans la revue américaine Science Translational Medicine.
En outre, on observe une résurgence du virus responsable de cette infection, le morbillivirus, dans des pays européens où la maladie était considérée comme contenue --un phénomène dû à un taux de vaccination insuffisant.
Le nouvel antivirus appelé ERDRP-0519l a été mis au point par le Dr Richard Plemper, de l'Institut de sciences biomédicales de l'Université de l'Etat de Géorgie (sud-est) ainsi que par des chercheurs de l'Institut Emory et du Paul-Ehrlich Institute en Allemagne. Cette molécule a bloqué la multiplication du virus de la maladie de Carré, qui touche notamment les chiens, chez des furets infectés. Ce virus est très similaire à celui responsable de la rougeole chez les humains.
L'antiviral, administré oralement à ces animaux, a permis de réduire fortement leur charge virale et d'empêcher leur mort, expliquent les chercheurs. Tous les furets traités ont survécu à l'infection qui leur est souvent fatale et ont guéri. De plus, ils ont développé une forte immunité au virus.
- "Pas une alternative au vaccin" -
"L'émergence d'une puissante immunité antivirale chez ces furets est particulièrement encourageante et suggère que ce traitement peut non seulement sauver un sujet infecté mais aussi contribuer à combler les carences immunitaires dans une population donnée", explique le Dr Plemper.
Ce traitement, qui peut être produit à bas coût et stocké aisément, pourrait ainsi doper les efforts d'éradication de la rougeole en permettant d'arrêter la propagation du virus lors d'épidémies locales, estime-t-il. Il pourrait ainsi être utilisé pour traiter des proches d'une personne infectée ne présentant pas encore de symptômes, explique-t-il.
Le Dr Plemper a par ailleurs souligné lors d'une conférence de presse téléphonique que cet antiviral ne viserait pas à se substituer à la vaccination quand une version sera développée pour les humains. "Ce médicament n'a pas été créé pour être une alternative au vaccin": il s'agit "d'une arme complémentaire dans les efforts pour éliminer la rougeole", a insisté le chercheur.
Il a rappelé qu'il fallait un taux de vaccination d'au moins 90% dans une population pour empêcher une transmission endémique du virus. Or en Europe ce taux varie de 60 à 90% selon les pays. Aux Etats-Unis, il dépasse les 90%.
Le virologue a également noté que le virus pouvait développer une résistance à cet antiviral comme cela est le cas pour tous ces médicaments. Mais cette étude a montré que les agents pathogènes devenus résistants étaient les moins virulents et les moins transmissibles.
La prochaine étape dans cette recherche consistera à tester cette nouvelle molécule contre le virus de la rougeole chez des singes avant de procéder à des essais cliniques chez des humains --probablement des adolescents et des jeunes adultes-- d'ici quelques années, a dit le Dr Plemper.
Une personne sur trois qui contracte la rougeole et n'est pas vaccinée développe une pneumonie ou une inflammation du cerveau, selon ces chercheurs.
Malgré des progrès majeurs pour contenir la rougeole dans le monde, cette maladie très contagieuse fait encore quelque 150.000 décès chaque année depuis 2007, expliquent les auteurs de cette étude américano-allemande publiée mercredi dans la revue américaine Science Translational Medicine.
En outre, on observe une résurgence du virus responsable de cette infection, le morbillivirus, dans des pays européens où la maladie était considérée comme contenue --un phénomène dû à un taux de vaccination insuffisant.
Le nouvel antivirus appelé ERDRP-0519l a été mis au point par le Dr Richard Plemper, de l'Institut de sciences biomédicales de l'Université de l'Etat de Géorgie (sud-est) ainsi que par des chercheurs de l'Institut Emory et du Paul-Ehrlich Institute en Allemagne. Cette molécule a bloqué la multiplication du virus de la maladie de Carré, qui touche notamment les chiens, chez des furets infectés. Ce virus est très similaire à celui responsable de la rougeole chez les humains.
L'antiviral, administré oralement à ces animaux, a permis de réduire fortement leur charge virale et d'empêcher leur mort, expliquent les chercheurs. Tous les furets traités ont survécu à l'infection qui leur est souvent fatale et ont guéri. De plus, ils ont développé une forte immunité au virus.
- "Pas une alternative au vaccin" -
"L'émergence d'une puissante immunité antivirale chez ces furets est particulièrement encourageante et suggère que ce traitement peut non seulement sauver un sujet infecté mais aussi contribuer à combler les carences immunitaires dans une population donnée", explique le Dr Plemper.
Ce traitement, qui peut être produit à bas coût et stocké aisément, pourrait ainsi doper les efforts d'éradication de la rougeole en permettant d'arrêter la propagation du virus lors d'épidémies locales, estime-t-il. Il pourrait ainsi être utilisé pour traiter des proches d'une personne infectée ne présentant pas encore de symptômes, explique-t-il.
Le Dr Plemper a par ailleurs souligné lors d'une conférence de presse téléphonique que cet antiviral ne viserait pas à se substituer à la vaccination quand une version sera développée pour les humains. "Ce médicament n'a pas été créé pour être une alternative au vaccin": il s'agit "d'une arme complémentaire dans les efforts pour éliminer la rougeole", a insisté le chercheur.
Il a rappelé qu'il fallait un taux de vaccination d'au moins 90% dans une population pour empêcher une transmission endémique du virus. Or en Europe ce taux varie de 60 à 90% selon les pays. Aux Etats-Unis, il dépasse les 90%.
Le virologue a également noté que le virus pouvait développer une résistance à cet antiviral comme cela est le cas pour tous ces médicaments. Mais cette étude a montré que les agents pathogènes devenus résistants étaient les moins virulents et les moins transmissibles.
La prochaine étape dans cette recherche consistera à tester cette nouvelle molécule contre le virus de la rougeole chez des singes avant de procéder à des essais cliniques chez des humains --probablement des adolescents et des jeunes adultes-- d'ici quelques années, a dit le Dr Plemper.
Une personne sur trois qui contracte la rougeole et n'est pas vaccinée développe une pneumonie ou une inflammation du cerveau, selon ces chercheurs.