Paris, France | AFP | lundi 18/06/2018 - Une mère de famille de 28 ans sans casier judiciaire: ce profil "original" dirigeait l'une des plus importantes plateformes illégales en France, démantelée mardi, sur le "dark web", partie cachée d'internet propice aux trafics divers.
Le forum "Black Hand" (la main noire), qui proposait à la vente depuis plus de deux ans de nombreux produits et services illicites (drogues, armes, faux papiers, données bancaires volées...), a été "démantelé" mardi avec l'interpellation de quatre personnes et la saisie de près de 4.000 euros en liquide et environ 25.000 euros dans diverses monnaies virtuelles.
L'administratrice, arrêtée dans la région de Lille, était "connue sous le pseudonyme d'Anouchka, mais elle en a eu plusieurs autres, comme Hadès", détaille sous couvert d'anonymat Nicolas, responsable de l'opération menée par la Direction nationale du renseignement et des enquêtes douanières (DNRED).
"Une femme active à ce niveau-là, c'est assez original", commente-t-il, ajoutant qu'elle avait deux enfants et était sans emploi.
Anouchka n'était pas la créatrice de Black Hand, elle en avait récupéré la gestion, mais elle n'en était pas à sa première expérience sur le dark net -dont le contenu n'est pas indexé par les moteurs de recherche classiques-, même si elle n'avait pas un "profil d'ingénieur informaticien "geek", commente encore le responsable.
Après une enquête d'environ un an, deux modérateurs-vendeurs ont été également arrêtés et mis en examen, ainsi qu'un "simple vendeur", parmi "des dizaines" sur le forum qui comptait 3.000 membres.
"Pour qu'ils ne s'avertissent pas les uns les autres, car même s'ils ne se connaissaient pas +in real life+ (en chair et en os), ils échangeaient par messagerie cryptée", les interpellations ont eu lieu lors d'une opération "simultanée" dans les régions de Lille, Montpellier et Marseille.
Lors des perquisitions, les enquêteurs ont pu accéder au contenu du serveur de "Black Hand" et procéder à la saisie massive des données.
S'il est "très difficile" d'évaluer le volume du chiffre d'affaires du forum, Nicolas jauge à "plusieurs dizaines de milliers d'euros par an" de revenus pour l’administratrice.
Elle et les deux modérateurs se rémunéraient de diverses manières: d'abord via les inscriptions (entre 25 et 50 euros), mais également grâce à un système de garantie dans les transactions, appelé "Escrow", sur lequel ils percevaient entre 2 à 5% de commission environ. Enfin, les vendeurs pouvaient payer "des cotisations pour avoir un référencement de qualité sur le site".
Au-delà de ces flux d'argent, il y a "une tout autre économie pour les vendeurs, qui, eux, touchaient beaucoup d'argent", ajoute le responsable de la DNRED.
"On a pas pu avoir tout le monde", reconnaît-il, mais "on continue de s'intéresser aux acheteurs" de ce forum qui existait au moins depuis 2015, "ce qui est long pour le dark net, les plateformes y étant souvent volatiles, car les escrocs partent souvent avec la caisse".
Une quarantaine d'agents de la DNRED ont été mobilisés sur l'opération, "première du genre en France" selon le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin.
Nicolas ne veut pas livrer les "secrets de fabrique" de la section de la DNRED qui traque les fraudeurs sur le net, ni les détails de l'enquête qui a permis le démantèlement de la plateforme, les utilisateurs du dark web étant, selon lui, extrêmement attentifs à tout ce qui pourrait être divulgué.
"On n'a pas fait tomber une inconnue", souligne-t-il, "on voit les réactions, les inquiétudes sur les forums du dark net: ça réagit, ça s'inquiète. Et ils ont raison de s'inquiéter. C'est ce qu'on recherchait".
L'enquête, qui se poursuit, a été confiée à l'Office central de la lutte contre la criminalité liée aux technologies de l'information et de la communication (OCLCTIC).
Le forum "Black Hand" (la main noire), qui proposait à la vente depuis plus de deux ans de nombreux produits et services illicites (drogues, armes, faux papiers, données bancaires volées...), a été "démantelé" mardi avec l'interpellation de quatre personnes et la saisie de près de 4.000 euros en liquide et environ 25.000 euros dans diverses monnaies virtuelles.
L'administratrice, arrêtée dans la région de Lille, était "connue sous le pseudonyme d'Anouchka, mais elle en a eu plusieurs autres, comme Hadès", détaille sous couvert d'anonymat Nicolas, responsable de l'opération menée par la Direction nationale du renseignement et des enquêtes douanières (DNRED).
"Une femme active à ce niveau-là, c'est assez original", commente-t-il, ajoutant qu'elle avait deux enfants et était sans emploi.
Anouchka n'était pas la créatrice de Black Hand, elle en avait récupéré la gestion, mais elle n'en était pas à sa première expérience sur le dark net -dont le contenu n'est pas indexé par les moteurs de recherche classiques-, même si elle n'avait pas un "profil d'ingénieur informaticien "geek", commente encore le responsable.
Après une enquête d'environ un an, deux modérateurs-vendeurs ont été également arrêtés et mis en examen, ainsi qu'un "simple vendeur", parmi "des dizaines" sur le forum qui comptait 3.000 membres.
"Pour qu'ils ne s'avertissent pas les uns les autres, car même s'ils ne se connaissaient pas +in real life+ (en chair et en os), ils échangeaient par messagerie cryptée", les interpellations ont eu lieu lors d'une opération "simultanée" dans les régions de Lille, Montpellier et Marseille.
Lors des perquisitions, les enquêteurs ont pu accéder au contenu du serveur de "Black Hand" et procéder à la saisie massive des données.
- "Pas une inconnue" -
S'il est "très difficile" d'évaluer le volume du chiffre d'affaires du forum, Nicolas jauge à "plusieurs dizaines de milliers d'euros par an" de revenus pour l’administratrice.
Elle et les deux modérateurs se rémunéraient de diverses manières: d'abord via les inscriptions (entre 25 et 50 euros), mais également grâce à un système de garantie dans les transactions, appelé "Escrow", sur lequel ils percevaient entre 2 à 5% de commission environ. Enfin, les vendeurs pouvaient payer "des cotisations pour avoir un référencement de qualité sur le site".
Au-delà de ces flux d'argent, il y a "une tout autre économie pour les vendeurs, qui, eux, touchaient beaucoup d'argent", ajoute le responsable de la DNRED.
"On a pas pu avoir tout le monde", reconnaît-il, mais "on continue de s'intéresser aux acheteurs" de ce forum qui existait au moins depuis 2015, "ce qui est long pour le dark net, les plateformes y étant souvent volatiles, car les escrocs partent souvent avec la caisse".
Une quarantaine d'agents de la DNRED ont été mobilisés sur l'opération, "première du genre en France" selon le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin.
Nicolas ne veut pas livrer les "secrets de fabrique" de la section de la DNRED qui traque les fraudeurs sur le net, ni les détails de l'enquête qui a permis le démantèlement de la plateforme, les utilisateurs du dark web étant, selon lui, extrêmement attentifs à tout ce qui pourrait être divulgué.
"On n'a pas fait tomber une inconnue", souligne-t-il, "on voit les réactions, les inquiétudes sur les forums du dark net: ça réagit, ça s'inquiète. Et ils ont raison de s'inquiéter. C'est ce qu'on recherchait".
L'enquête, qui se poursuit, a été confiée à l'Office central de la lutte contre la criminalité liée aux technologies de l'information et de la communication (OCLCTIC).