Tahiti, le 16 août 2021 - Les douanes de Polynésie française avaient retrouvé 27 grammes d'ice dans un carton appartenant à une femme de 52 ans, à son retour de Los Angeles samedi dernier. Jugée en comparution immédiate pour acquisition, importation et détention de stupéfiants, elle a été condamnée à dix huit mois de prison ferme à l'issue de l'audience.
Les douanes de l'aéroport de Tahiti Faa'a avaient opéré un contrôle minutieux d'un carton appartenant à la quinquagénaire, à son retour de Los Angeles samedi dernier. Après avoir cassé les pieds de lampes qui se trouvaient à l'intérieur les agents retrouvent 27 grammes d'ice dans des sachets imbibés de piment. Pour cette dame, qui affirme ne rien connaître au monde du narcotrafic, c'est son fournisseur qui aurait conditionné la drogue pour “tromper les chiens.”
Jugée en comparution immédiate lundi après-midi à Papeete, la mère et jeune grand-mère de 52 ans explique avoir acheté le produit pour 500 dollars à un dealer de Venice Beach, sans l'objectif d'écouler les cristaux à Tahiti .“Ici, j'ai un commerce de vente en ligne de sacs à main. Je voulais récupérer des articles et j'avais peur que les frontières ferment avec la situation sanitaire”, se justifie la quinquagénaire devant le tribunal.
La mère d'un importateur d'ice
Deux éléments viennent remettre en cause sa crédibilité pour les magistrats. En plus de détenir son commerce de vente en ligne, elle est patentée en bijouterie, et est propriétaire d'un snack/cafétéria dans le lycée de son fils cadet de 16 ans. Ses revenus sont estimés entre 200 000 et 500 000 Fcfp par mois. Par ailleurs, il s'avère qu'elle est la mère d'un des importateurs condamnés dans l'affaire Sarah Nui 2. Celui-ci purge actuellement sa peine sous bracelet électronique au domicile de sa mère, où il vit avec sa femme et son enfant de sept mois.
Pour le procureur, “ce n'est pas une simple mule aux abois financiers, mais une cheffe d'entreprise insérée qui poursuit le business de son fils aîné en donnant le mauvais exemple au cadet.” Il dénonce à la fois l'alibi du voyage d'affaires pour déjouer les contrôles et un “cercle de sociabilité malsain” qu'entretiendrait madame quand elle parle de ses amis toxicomanes.
Le tribunal suit les réquisitions du parquet et de la représentante des douanes en la condamnant à une amende douanière de 8 100 000 Fcfp (le montant du chiffre d'affaires potentiel, avec le prix du gramme à 300 000 Fcfp) et à une peine de 24 mois de prison dont six avec sursis, assortie d'un mandat de dépôt.