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Une foule digne et émue pour l'ultime adieu à Lola


FRANCOIS LO PRESTI / AFP
FRANCOIS LO PRESTI / AFP
Lillers, France | AFP | lundi 24/10/2022 - "Ma Lola, ma petite soeur adorée. Tu vas nous manquer": plusieurs centaines de personnes ont assisté lundi à Lillers (Pas-de-Calais) aux obsèques de la petite Lola, dont le meurtre sauvage à l'âge de 12 ans a bouleversé le pays.

Le cercueil blanc, orné d'un bouquet de fleurs blanches, a été porté à l'intérieur de l'église vers 13H45, suivi par les parents de la fillette, ses frères, ses proches et une foule d'anonymes dans un silence empli d'émotion, puis quelques notes de musique.

"Ma Lola, ma petite soeur adorée, j'espère que tu m'entends de là-haut. Malheureusement, tu es partie beaucoup trop tôt. Je n'ai pas pu te dire à quel point je t'aimais", a déclaré au micro l'un de ses frères, Thibault, en larmes. "J'espère que j'ai été assez présent pour toi dans ta vie. Tu vas nous manquer."

"Ton départ aujourd'hui nous dévaste et nous anéantit. Notre chagrin est immense. Sans nul doute, nous nous attacherons à honorer ta mémoire, ma petite princesse", avait livré auparavant l'une de ses proches.

La famille avait décidé d'ouvrir ces funérailles au public, tout en réaffirmant à nouveau dimanche soir sa volonté d'"honorer la mémoire" de Lola "dans la sérénité", "le respect et la dignité", loin de toute agitation politique.

L'inhumation dans le cimetière de Lillers, commune de 10.000 habitants dont est originaire sa mère, doit se dérouler "dans la plus stricte intimité".

"Partie trop tôt"

Parmi les proches figuraient des voisins de la rue Manin, à Paris, où habitait la jeune fille, ainsi que des amis du camping du Pas-de-Calais où la famille passait ses vacances.

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, la secrétaire d'Etat à l'Enfance, Charlotte Caubel, et d'autres élus, dont la députée RN de la circonscription Caroline Parmentier, étaient aussi présents dans l'église de la ville, la collégiale Saint-Omer, qui peut accueillir 500 personnes.

A l'extérieur, des dizaines de personnes étaient rassemblées pour écouter la messe, célébrée par l’évêque d'Arras, Mgr Olivier Leborgne, grâce à une sonorisation. "Lola, 12 ans, est non seulement partie trop tôt, mais dans des circonstances insupportables", a-t-il déclaré.

Parmi les anonymes venus assister aux obsèques, Sabine Vizenski, en larmes, accompagnée de ses trois petits-enfants. "Ce sont mes petits-enfants, de l'âge de Lola, qui ont demandé à venir", dit-elle. "Nous sommes là pour témoigner comme on peut de notre soutien."

"J'ai fait 30 minutes de voiture, c’était très important pour moi", confie, plus loin, Thomas Maillot, 55 ans. "Faire ça à une gamine de cet âge... il n’y a pas de mot."

Les circonstances tragiques de la mort de l'enfant, violentée, asphyxiée et retrouvée le 14 octobre dans une malle dans la cour de son immeuble, ont suscité une vive émotion dans le pays.

"Atrocité" 

Des grilles de sa résidence aux boîtes mails des communes où vivaient ses proches, des milliers de personnes ont adressé leurs condoléances. "Merci à tous pour votre soutien", a écrit la mère de Lola, dans un message Facebook partagé plus de 20.000 fois.

Devant le domicile parisien de la famille, quelques personnes continuaient à se recueillir lundi. Des dizaines d'autres avaient défilé vendredi soir à Fouquereuil (Pas-de-Calais), ville d'origine du père.

"Qu'est-ce qui nous touche tous? C'est l'atrocité de ce crime", s'est ému vendredi le président Emmanuel Macron, affirmant que la famille de la fillette avait "besoin du respect et de l'affection de la nation".

La présence en France de la suspecte, Dahbia B., Algérienne sous le coup d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF), a suscité de vives critiques à droite et à l'extrême droite, le gouvernement fustigeant "l'indécence" de cette "récupération politique".

Chez les Républicains, Eric Ciotti a tancé un "laxisme migratoire criminel" et Bruno Retailleau annoncé le futur dépôt d'une proposition de loi pour engager "la responsabilité de l'Etat" lorsqu'il "manque à ses obligations".

Eric Zemmour a lui participé jeudi à un rassemblement avec notamment Marion Maréchal, quand le RN observait une minute de silence à l'Assemblée nationale.

La famille avait appelé dès jeudi à ce que les différentes cérémonies se déroulent "loin des agitations politiques et médiatiques" et redemandé le lendemain que "cesse instamment" toute utilisation "du nom et de l'image de leur enfant à des fins politiques".

le Lundi 24 Octobre 2022 à 06:42 | Lu 446 fois