AYUKAWA, 26 avril 2014 (AFP) - 10H30 samedi matin. Au port d'Ayukawa, sur la côte est du Japon, c'est l'effervescence et l'émotion: une flottille baleinière a levé l'ancre pour la première campagne de chasse côtière depuis la décision de la Cour Internationale de Justice de La Haye (CIJ) d'interdire à Tokyo cette pêche en Antarctique.
Quatre navires ont largué les amarres pour aller chasser le cétacé, mais seulement le long des côtes, a constaté l'AFP.
Après une brève cérémonie rassemblant une centaine de personnes et les équipages sur le quai, les quatre baleiniers ont pris la mer sous le soleil et toutes sirènes hurlantes, escortés par trois navires des garde-côtes japonais.
Aucun militant anti-pêche n'est venu perturber ce départ visiblement chargé d'émotion, marquant le début de la saison.
Cette pêche côtière n'est pas concernée par la décision prise le 31 mars dernier par la CIJ, plus haute instance judiciaire de l'ONU.
La Cour, saisie en 2010 par l'Australie, avait alors estimé que le Japon déguisait une activité commerciale en programme scientifique, détournant ainsi un moratoire de la Commission baleinière internationale (CBI) datant de 1986 et n'autorisant la chasse à la baleine qu'à des fins de recherche.
Alors que les groupes écologistes saluaient "une décision fantastique", le Japon avait assuré que, bien que "profondément déçu", il respecterait la décision.
Mais trois semaines plus tard, confirmant les craintes de certains groupes écologistes, le gouvernement japonais avait annoncé qu'il allait revoir son plan de chasse à la baleine dans l'Antarctique en tenant compte du verdict de la CIJ, dans le but de lui donner une tournure plus scientifique compatible avec les règles mondiales.
La prochaine expédition dans l'Antarctique qui devait débuter l'hiver prochain a bien été annulée, mais les autorités japonaises ont indiqué qu'elles n'avaient pas encore pris de décision quant à une éventuelle campagne en 2015-2016.
Et malgré le fait que de moins en moins de Japonais mangent de la viande de baleine, un sondage a révélé cette semaine qu'environ 60% sont pour la poursuite de la chasse à la baleine.
D'après cette enquête d'opinion publiée mardi par l'Asahi Shimbun, seulement 23% des 1.756 personnes interrogées les 19 et 20 avril y sont opposées, les 17% restantes ne se prononçant pas.
- "on n'a que ça" -
"Quel que soit le verdict de cette cour (la CIJ, ndlr), tout ce qu'on peut faire c'est montrer aux gens qu'on est là et bien là", lance avec détermination Koji Kato, un marin-pêcheur de 22 ans, juste avant d'embarquer.
"A l'étranger, les gens peuvent dire un tas de choses, nous on veut seulement qu'ils nous comprennent le plus possible. Pour moi, la pêche à la baleine c'est le plus beau des métiers", poursuit-il.
"On l'a attendu longtemps ce jour. Je suis si heureux que ça redémarre!", acquiesce Yuki Inomata en voyant la flottille s'éloigner. Lui travaille dans une petite usine de traitement de la viande de baleine d'Ayukawa, une localité d'environ 1.500 habitants durement touchée par le tsunami de mars 2011.
La commune, où l'on pêche la baleine depuis les années 1900, porte encore les cicatrices de l'immense vague qui a déferlé sur la côte et emporté plus de 18.000 vies dans toute la région.
Dans le quartier du port, un restaurant à moitié détruit n'a pas été reconstruit, et quelques sacs de sable toujours empilés rappellent le dérisoire rempart que les villageois avaient érigé il y a trois ans.
Et l'avenir? "Je ne sais pas, tout ce que j'espère c'est que nous pourrons continuer. Ca fait tellement longtemps qu'on chasse la baleine. C'est triste que les gens ne nous comprennent pas. On n'y peut rien et on continuera", dit encore Yuki Inomata.
"De toute façon cette ville mourra sans la pêche à la baleine, on n'a que ça ici! Et puis on n'a pas besoin d'aller jusqu'en Antarctique, Il y a assez de baleines le long de nos côtes", lâche Masayoshi Takahashi, un septuagénaire retraité d'une usine de traitement de la viande de cétacé.
Au temps de sa splendeur, Ayukawa en comptait quatre. Il n'en reste qu'une aujourd'hui, Ayukawa Whaling.
Quatre navires ont largué les amarres pour aller chasser le cétacé, mais seulement le long des côtes, a constaté l'AFP.
Après une brève cérémonie rassemblant une centaine de personnes et les équipages sur le quai, les quatre baleiniers ont pris la mer sous le soleil et toutes sirènes hurlantes, escortés par trois navires des garde-côtes japonais.
Aucun militant anti-pêche n'est venu perturber ce départ visiblement chargé d'émotion, marquant le début de la saison.
Cette pêche côtière n'est pas concernée par la décision prise le 31 mars dernier par la CIJ, plus haute instance judiciaire de l'ONU.
La Cour, saisie en 2010 par l'Australie, avait alors estimé que le Japon déguisait une activité commerciale en programme scientifique, détournant ainsi un moratoire de la Commission baleinière internationale (CBI) datant de 1986 et n'autorisant la chasse à la baleine qu'à des fins de recherche.
Alors que les groupes écologistes saluaient "une décision fantastique", le Japon avait assuré que, bien que "profondément déçu", il respecterait la décision.
Mais trois semaines plus tard, confirmant les craintes de certains groupes écologistes, le gouvernement japonais avait annoncé qu'il allait revoir son plan de chasse à la baleine dans l'Antarctique en tenant compte du verdict de la CIJ, dans le but de lui donner une tournure plus scientifique compatible avec les règles mondiales.
La prochaine expédition dans l'Antarctique qui devait débuter l'hiver prochain a bien été annulée, mais les autorités japonaises ont indiqué qu'elles n'avaient pas encore pris de décision quant à une éventuelle campagne en 2015-2016.
Et malgré le fait que de moins en moins de Japonais mangent de la viande de baleine, un sondage a révélé cette semaine qu'environ 60% sont pour la poursuite de la chasse à la baleine.
D'après cette enquête d'opinion publiée mardi par l'Asahi Shimbun, seulement 23% des 1.756 personnes interrogées les 19 et 20 avril y sont opposées, les 17% restantes ne se prononçant pas.
- "on n'a que ça" -
"Quel que soit le verdict de cette cour (la CIJ, ndlr), tout ce qu'on peut faire c'est montrer aux gens qu'on est là et bien là", lance avec détermination Koji Kato, un marin-pêcheur de 22 ans, juste avant d'embarquer.
"A l'étranger, les gens peuvent dire un tas de choses, nous on veut seulement qu'ils nous comprennent le plus possible. Pour moi, la pêche à la baleine c'est le plus beau des métiers", poursuit-il.
"On l'a attendu longtemps ce jour. Je suis si heureux que ça redémarre!", acquiesce Yuki Inomata en voyant la flottille s'éloigner. Lui travaille dans une petite usine de traitement de la viande de baleine d'Ayukawa, une localité d'environ 1.500 habitants durement touchée par le tsunami de mars 2011.
La commune, où l'on pêche la baleine depuis les années 1900, porte encore les cicatrices de l'immense vague qui a déferlé sur la côte et emporté plus de 18.000 vies dans toute la région.
Dans le quartier du port, un restaurant à moitié détruit n'a pas été reconstruit, et quelques sacs de sable toujours empilés rappellent le dérisoire rempart que les villageois avaient érigé il y a trois ans.
Et l'avenir? "Je ne sais pas, tout ce que j'espère c'est que nous pourrons continuer. Ca fait tellement longtemps qu'on chasse la baleine. C'est triste que les gens ne nous comprennent pas. On n'y peut rien et on continuera", dit encore Yuki Inomata.
"De toute façon cette ville mourra sans la pêche à la baleine, on n'a que ça ici! Et puis on n'a pas besoin d'aller jusqu'en Antarctique, Il y a assez de baleines le long de nos côtes", lâche Masayoshi Takahashi, un septuagénaire retraité d'une usine de traitement de la viande de cétacé.
Au temps de sa splendeur, Ayukawa en comptait quatre. Il n'en reste qu'une aujourd'hui, Ayukawa Whaling.