PAPEETE, 8 avril 2019 - La Société d’Exploitation de Bois Marquisienne (SEBM) vient de réaliser une levée de fonds auprès de la Sofidep afin de renforcer son outil industriel pour l’exploitation de bois de sciage à Hiva Oa. La filière polynésienne du bois sera rapidement en capacité de répondre au quart du besoin local en bois d’œuvre, mais elle attend un coup de pouce de la collectivité en matière de commande publique.
La SEBM projette de se doter d’un nouvel outil de production sur un espace approprié. Cette scierie de Hiva Oa bénéficie d’une convention avec le Pays pour occuper une parcelle domaniale d’un hectare afin d’y installer son nouvel outil industriel. Elle vient de réaliser une levée de fonds de 31 millions Fcfp auprès de la Sofidep, dans le cadre d’un partenariat public-privé avec la société d’économie mixte, en vue du renouvellement de son outil industriel pour l’exploitation de bois à partir de la ressource locale en Pin des Caraïbes. A terme, SEBM prévoit un triplement de sa production.
"Depuis trois ans, la SEBM développe un réel savoir-faire dans l’exploitation du Pin des Caraïbes, qui est reconnu comme un bois de qualité supérieure, aux propriétés mécaniques exceptionnelles, compte tenu notamment de sa densité", explique David Fabre, le dirigeant de l’entreprise. "Le soutien du Pays et de la Sofidep nous permet de passer un cap et de devenir une véritable scierie industrielle, susceptible de proposer un produit fini compétitif par rapport au bois d’importation."
La SEBM s'appuie sur un parc forestier de 600 hectares à Hiva Oa. Sur cette île du Sud des Marquises, la ressource en Pin des Caraïbes est estimée à de 90 000 m3 en bois de sciage. Elle pourrait permettre une production annuelle de 2 200 m3 en bois d’œuvre, sur la base d’une exploitation durable avec replantage systématique des parcelles coupées. Un volume que la scierie de Hiva Oa sera en capacité d’atteindre dès cette année. Très rapidement, la SEBM prévoit de créer quatre emplois nouveaux. Ce qui porterait son effectif de salariés, sur place, à 10 employés en CDI.
"Nous disposons d’une ressource de grande qualité qui est arrivée à maturité, et dont l’exploitation s’inscrit dans une démarche environnementale pérenne en partenariat avec la Direction de l’Agriculture et son plan de gestion de la ressource. Ce partenariat public-privé permet d’un côté au Pays de soutenir une filière d’avenir, créatrice d’emplois, et de l’autre, à des entrepreneurs privés de bénéficier d’un soutien financier et d’un accompagnement technique indispensables", explique Gaspard Toscan du Plantier, le directeur général de la SAEM Société de financement du développement de la Polynésie.
La SEBM projette de se doter d’un nouvel outil de production sur un espace approprié. Cette scierie de Hiva Oa bénéficie d’une convention avec le Pays pour occuper une parcelle domaniale d’un hectare afin d’y installer son nouvel outil industriel. Elle vient de réaliser une levée de fonds de 31 millions Fcfp auprès de la Sofidep, dans le cadre d’un partenariat public-privé avec la société d’économie mixte, en vue du renouvellement de son outil industriel pour l’exploitation de bois à partir de la ressource locale en Pin des Caraïbes. A terme, SEBM prévoit un triplement de sa production.
"Depuis trois ans, la SEBM développe un réel savoir-faire dans l’exploitation du Pin des Caraïbes, qui est reconnu comme un bois de qualité supérieure, aux propriétés mécaniques exceptionnelles, compte tenu notamment de sa densité", explique David Fabre, le dirigeant de l’entreprise. "Le soutien du Pays et de la Sofidep nous permet de passer un cap et de devenir une véritable scierie industrielle, susceptible de proposer un produit fini compétitif par rapport au bois d’importation."
La SEBM s'appuie sur un parc forestier de 600 hectares à Hiva Oa. Sur cette île du Sud des Marquises, la ressource en Pin des Caraïbes est estimée à de 90 000 m3 en bois de sciage. Elle pourrait permettre une production annuelle de 2 200 m3 en bois d’œuvre, sur la base d’une exploitation durable avec replantage systématique des parcelles coupées. Un volume que la scierie de Hiva Oa sera en capacité d’atteindre dès cette année. Très rapidement, la SEBM prévoit de créer quatre emplois nouveaux. Ce qui porterait son effectif de salariés, sur place, à 10 employés en CDI.
"Nous disposons d’une ressource de grande qualité qui est arrivée à maturité, et dont l’exploitation s’inscrit dans une démarche environnementale pérenne en partenariat avec la Direction de l’Agriculture et son plan de gestion de la ressource. Ce partenariat public-privé permet d’un côté au Pays de soutenir une filière d’avenir, créatrice d’emplois, et de l’autre, à des entrepreneurs privés de bénéficier d’un soutien financier et d’un accompagnement technique indispensables", explique Gaspard Toscan du Plantier, le directeur général de la SAEM Société de financement du développement de la Polynésie.
Commande publique en berne
A l'instar du financement accordé en avril 2017 à la scierie de Tubuai, l'intervention de la Sofidep vise à financer la croissance de cette entreprise de Hiva Oa, en complément des aides à l’investissement en équipements agricoles reçues, et l’acquisition de nouveaux matériels ultra performants. Mais, comme le souligne David Fabre, le P-dg de la SEBM, "Si les financements pour les investissements sont aujourd’hui acquis, nous aurons besoin de la commande publique pour pérenniser notre activité".
Cette commande publique se manifeste notamment dans les appels d’offres faits par l’Office polynésien de l’habitat, pour l’approvisionnement en bois de construction des programmes de fare OPH ou pour celui des Bons d’Aide à l’amélioration de l’habitat individuel. Pour les matériaux AAHI, la dernière consultation publiée par l’OPH était ainsi rédigée : "Les bois devront appartenir aux essences et classes (…), telles que définies par la Western wood product association", en exprimant un besoin en essence Hemlock. Une demande si précise qu’elle disqualifie d’office la production de l'industrie polynésienne naissante du bois.
Pourtant, en matière de classification les scieries locales bénéficient de la nouvelle réglementation en faveur du Pin des Caraïbes dont l’arrêté n°718 du 23 avril 2018 officialise le référentiel technique avec une correspondance entre « classe visuelle de structure » et « classe de résistance mécanique ». Cette classification permet de garantir l’utilisation du Pin des Caraïbes de production locale pour la réalisation de charpentes industrielles, de charpentes traditionnelles et de maisons à ossature bois.
"J’ai demandé à l’OPH, en fonction de la qualité des bois produits, d’intégrer une part en faveur de la production locale en bois d’œuvre, rassure Jean-Christophe Bouissou, le ministre en charge du Logement, contacté à ce sujet. On a d’abord besoin de voir comment se comporte ce bois sur quelques constructions individuelles." Il rappelle aussi que l’exploitation du bois local est un des objectifs du Schéma d’Aménagement Général.
Pour l'instant, l'échelle polynésienne moins de 1 000 m3 de bois scié sont produits annuellement par les exploitations locales, alors que la ressource exploitable en Pin des Caraïbes (Pinus caribaea) permettrait 17 000 m3 par an en bois de sciage et de l’ordre de 6 000 m3 en bois d’œuvre, ce qui ne répondrait qu’à près du quart du besoin annuel (30 000 m3) local en bois de construction.
Sur l’ensemble du territoire, la ressource exploitable en Pins des Caraïbes couvre pourtant 2030 hectares, répartie entre les Marquises (39 %), les îles Sous-le-vent (31 %), les îles du Vent (21 %) et les Australes (9 %). Le bois est de qualité supérieure et présente des propriétés mécaniques exceptionnelles, compte tenu de sa densité. Ce domaine sylvicole polynésien a une quarantaine d'années et se trouve aujourd’hui à maturité. Planté dans les années 70 par le département de la forêt et de la gestion de l’espace rural du SDR, dans une optique de protection des sols en montagne, ce programme visait aussi à couvrir, au moins en partie, les besoins du marché intérieur en bois d’œuvre. Annuellement, ce marché représente 30 000 m3 d’importations en provenance de Nouvelle-Zélande, des Etats-Unis ou du Chili et un chiffre d’affaires de plus d’un milliard Fcfp.
A terme, on estime à 170 le nombre d’emplois qui pourraient être créés directement par cette industrie naissante du bois en Polynésie. Un projet de coopérative est actuellement à l’étude pour centraliser et rationaliser la commercialisation des différentes scieries polynésiennes.
Cette commande publique se manifeste notamment dans les appels d’offres faits par l’Office polynésien de l’habitat, pour l’approvisionnement en bois de construction des programmes de fare OPH ou pour celui des Bons d’Aide à l’amélioration de l’habitat individuel. Pour les matériaux AAHI, la dernière consultation publiée par l’OPH était ainsi rédigée : "Les bois devront appartenir aux essences et classes (…), telles que définies par la Western wood product association", en exprimant un besoin en essence Hemlock. Une demande si précise qu’elle disqualifie d’office la production de l'industrie polynésienne naissante du bois.
Pourtant, en matière de classification les scieries locales bénéficient de la nouvelle réglementation en faveur du Pin des Caraïbes dont l’arrêté n°718 du 23 avril 2018 officialise le référentiel technique avec une correspondance entre « classe visuelle de structure » et « classe de résistance mécanique ». Cette classification permet de garantir l’utilisation du Pin des Caraïbes de production locale pour la réalisation de charpentes industrielles, de charpentes traditionnelles et de maisons à ossature bois.
"J’ai demandé à l’OPH, en fonction de la qualité des bois produits, d’intégrer une part en faveur de la production locale en bois d’œuvre, rassure Jean-Christophe Bouissou, le ministre en charge du Logement, contacté à ce sujet. On a d’abord besoin de voir comment se comporte ce bois sur quelques constructions individuelles." Il rappelle aussi que l’exploitation du bois local est un des objectifs du Schéma d’Aménagement Général.
Pour l'instant, l'échelle polynésienne moins de 1 000 m3 de bois scié sont produits annuellement par les exploitations locales, alors que la ressource exploitable en Pin des Caraïbes (Pinus caribaea) permettrait 17 000 m3 par an en bois de sciage et de l’ordre de 6 000 m3 en bois d’œuvre, ce qui ne répondrait qu’à près du quart du besoin annuel (30 000 m3) local en bois de construction.
Sur l’ensemble du territoire, la ressource exploitable en Pins des Caraïbes couvre pourtant 2030 hectares, répartie entre les Marquises (39 %), les îles Sous-le-vent (31 %), les îles du Vent (21 %) et les Australes (9 %). Le bois est de qualité supérieure et présente des propriétés mécaniques exceptionnelles, compte tenu de sa densité. Ce domaine sylvicole polynésien a une quarantaine d'années et se trouve aujourd’hui à maturité. Planté dans les années 70 par le département de la forêt et de la gestion de l’espace rural du SDR, dans une optique de protection des sols en montagne, ce programme visait aussi à couvrir, au moins en partie, les besoins du marché intérieur en bois d’œuvre. Annuellement, ce marché représente 30 000 m3 d’importations en provenance de Nouvelle-Zélande, des Etats-Unis ou du Chili et un chiffre d’affaires de plus d’un milliard Fcfp.
A terme, on estime à 170 le nombre d’emplois qui pourraient être créés directement par cette industrie naissante du bois en Polynésie. Un projet de coopérative est actuellement à l’étude pour centraliser et rationaliser la commercialisation des différentes scieries polynésiennes.