Ce sont 1 800 jeunes polynésiens qui ont été mobilisés à partir de 1916, pour aller défendre les intérêts de la Mère patrie lors de la Première Guerre mondiale. 300 d'entre eux n'en reviendront pas.
PAPEETE, le 8 novembre 2018 - Dans le cadre de la commémoration du centenaire de l'armistice de la Première Guerre mondiale, prévue ce dimanche, une exposition consacrée aux Poilus Tahitiens se tiendra à la présidence de la Polynésie française jusqu'au 30 novembre. "L'histoire de la grande guerre a déjà été racontée, ce que nous voulons montrer ce sont les petites histoires d'homme", a indiqué Jean-Christophe Shigetomi.
Vahapata Fanaura, Albert Gustave Drollet, Pouvana'a a Oopa, ou encore Tevane Haamautuaiahautapu. Tous font partie des quelques 1 800 hommes qui ont été mobilisés à partir de 1916, pour aller défendre les intérêts de la Mère patrie lors de la Première Guerre mondiale.
Et dans le cadre des commémorations du centenaire de l'armistice du 11 novembre 1918, le Pays a tenu à rendre un hommage solennel aux Poilus tahitiens, à travers une exposition. "Les années passent, et le risque de voir s'étioler la mémoire de la Première Guerre mondiale et l'engagement des populations en faveur de la paix ne cesse de grandir. Nous ne pouvons pas voir les jeunes générations se détourner du devoir de mémoire", a insisté Heremoana Maamaatuaiahutapu, ministre de la Culture.
Vahapata Fanaura, Albert Gustave Drollet, Pouvana'a a Oopa, ou encore Tevane Haamautuaiahautapu. Tous font partie des quelques 1 800 hommes qui ont été mobilisés à partir de 1916, pour aller défendre les intérêts de la Mère patrie lors de la Première Guerre mondiale.
Et dans le cadre des commémorations du centenaire de l'armistice du 11 novembre 1918, le Pays a tenu à rendre un hommage solennel aux Poilus tahitiens, à travers une exposition. "Les années passent, et le risque de voir s'étioler la mémoire de la Première Guerre mondiale et l'engagement des populations en faveur de la paix ne cesse de grandir. Nous ne pouvons pas voir les jeunes générations se détourner du devoir de mémoire", a insisté Heremoana Maamaatuaiahutapu, ministre de la Culture.
DES HISTOIRES INEDITES
L'exposition, préparée par l'association Mémoire polynésienne, et présidée par Jean-Christophe Shigetomi, présentera une quarantaine de panneaux. Et elle se tiendra à partir de dimanche à la présidence de la Polynésie française, "là où tout a commencé il y a cent ans pour nos grands aînés", a rappelé Jean-Christophe Shigetomi. "Comme vous le savez le bâtiment de l'actuel présidence était autrefois la caserne coloniale Bruat. C'est ici que les Poilus tahitiens se sont réunis avant de partir au front."
Pour cette exposition le président de l'association Mémoire polynésienne, a effectué pendant quatre ans un travail minutieux sur les 1 800 dossiers matriculaires des soldats polynésiens, qui étaient stockés aux archives d'Outre mer d'Aix-en-Provence. "Raconter la grande guerre ce n'était pas mon objectif, parce que ça a déjà été fait par de grands historiens. Mais raconter la guerre des tahitiens représente un autre défi. Et pour la raconter il faut s'intéresser à l'homme, c'est pourquoi il fallait avoir accès à leur dossier matriculaire. On découvre ainsi des histoires inédites. Ce qui est intéressant c'est que chaque famille polynésienne a été personnellement touchée par l'engagement ou la perte d'un de ses grands aînés."
En plus de l'exposition, l'avenue Pouvana'a o Oopa, une portion de celle de la Rue des Poilus tahitiens, et de celle du Bataillon du Pacifique seront pavoisées tout au long du mois de novembre. "On prévoit aussi la réalisation de fresque murale par des artistes aux alentours de la présidence, et du bâtiment du CESC", complète Heremoana Maamaatuaiahutapu.
Pour cette exposition le président de l'association Mémoire polynésienne, a effectué pendant quatre ans un travail minutieux sur les 1 800 dossiers matriculaires des soldats polynésiens, qui étaient stockés aux archives d'Outre mer d'Aix-en-Provence. "Raconter la grande guerre ce n'était pas mon objectif, parce que ça a déjà été fait par de grands historiens. Mais raconter la guerre des tahitiens représente un autre défi. Et pour la raconter il faut s'intéresser à l'homme, c'est pourquoi il fallait avoir accès à leur dossier matriculaire. On découvre ainsi des histoires inédites. Ce qui est intéressant c'est que chaque famille polynésienne a été personnellement touchée par l'engagement ou la perte d'un de ses grands aînés."
En plus de l'exposition, l'avenue Pouvana'a o Oopa, une portion de celle de la Rue des Poilus tahitiens, et de celle du Bataillon du Pacifique seront pavoisées tout au long du mois de novembre. "On prévoit aussi la réalisation de fresque murale par des artistes aux alentours de la présidence, et du bâtiment du CESC", complète Heremoana Maamaatuaiahutapu.
Pratique
Exposition labellisée "Centenaire 1914-1918 / Poilus tahitiens", du 11 au 30 novembre, à la présidence de la Polynésie française, avenue Pouvana'a a Oopa
L'exposition sera ouverte aux scolaires les mardis, jeudis, et vendredi de 8 h à 14 h.
Pour le public, l'exposition sera ouverte les samedis 17 et 24 novembre, de 7 h 30 à 12 h.
Plus d'infos au 40 47 20 00
L'exposition sera ouverte aux scolaires les mardis, jeudis, et vendredi de 8 h à 14 h.
Pour le public, l'exposition sera ouverte les samedis 17 et 24 novembre, de 7 h 30 à 12 h.
Plus d'infos au 40 47 20 00
INTERVIEW
Jean-Christophe Shigetomi, président de l'association Mémoire polynésienne
"Raconter la guerre des tahitiens, c'était un autre défi"
En quoi a consisté votre travail sur cette exposition ?
J'ai travaillé pendant quatre ans sur les 1 800 dossiers matriculaires des soldats polynésiens. Raconter la grande guerre, ce n'était pas mon objectif. D'autres historiens plus renommés l'ont fait avant moi. Mais raconter la guerre des tahitiens, c'était un autre défi. Et pour raconter la guerre des Tahitiens il faut obligatoirement la ramener à l'homme. Et pour pouvoir connaître l'homme, il fallait avoir accès à son dossier matriculaire. Et ce n'était pas une mince affaire que d'avoir accès à ces fonds, parce que la consultation des archives d'Outre-mer d' Aix-en-Provence n'était pas libre. Il a fallu attendre les cent ans de la guerre pour que l'on puisse avoir accès librement à ces documents. Ils ont également été numérisés. Et tout ce patrimoine est évidement à la disposition de tous.
Que reste-t-il de l'héritage des Poilus tahitiens ?
Il y a une rue à Papeete qui s'appelle l'avenue des Poilus tahitiens. Il y a un monument aux morts. Mais effectivement il manquait un livre, des publications, une exposition, qui finalement, pour les générations de demain, posent dans le marbre l'histoire de ces hommes. Avant que l'oubli fasse son travail.
Est-ce que, dans les familles polynésiennes, on fait vivre encore la mémoire de ces grands aînés ?
Pour cette exposition j'ai effectué un travail archivistique. Mais ensuite, je suis allé au contact des familles qui m'ont donc ouvert des documents et des photos qui n'avaient jamais été exploités. Et toutes les familles qui m'ont accompagné étaient très enthousiastes parce qu'elles découvraient pour la première fois l'histoire de leurs grands aînés.
"Raconter la guerre des tahitiens, c'était un autre défi"
En quoi a consisté votre travail sur cette exposition ?
J'ai travaillé pendant quatre ans sur les 1 800 dossiers matriculaires des soldats polynésiens. Raconter la grande guerre, ce n'était pas mon objectif. D'autres historiens plus renommés l'ont fait avant moi. Mais raconter la guerre des tahitiens, c'était un autre défi. Et pour raconter la guerre des Tahitiens il faut obligatoirement la ramener à l'homme. Et pour pouvoir connaître l'homme, il fallait avoir accès à son dossier matriculaire. Et ce n'était pas une mince affaire que d'avoir accès à ces fonds, parce que la consultation des archives d'Outre-mer d' Aix-en-Provence n'était pas libre. Il a fallu attendre les cent ans de la guerre pour que l'on puisse avoir accès librement à ces documents. Ils ont également été numérisés. Et tout ce patrimoine est évidement à la disposition de tous.
Que reste-t-il de l'héritage des Poilus tahitiens ?
Il y a une rue à Papeete qui s'appelle l'avenue des Poilus tahitiens. Il y a un monument aux morts. Mais effectivement il manquait un livre, des publications, une exposition, qui finalement, pour les générations de demain, posent dans le marbre l'histoire de ces hommes. Avant que l'oubli fasse son travail.
Est-ce que, dans les familles polynésiennes, on fait vivre encore la mémoire de ces grands aînés ?
Pour cette exposition j'ai effectué un travail archivistique. Mais ensuite, je suis allé au contact des familles qui m'ont donc ouvert des documents et des photos qui n'avaient jamais été exploités. Et toutes les familles qui m'ont accompagné étaient très enthousiastes parce qu'elles découvraient pour la première fois l'histoire de leurs grands aînés.