Plus d'une quarantaine d'appareils militaires chinois ont survolé un détroit entre deux îles japonaises en mer de Chine orientale, a annoncé lundi le ministère chinois de la Défense, au moment où les pays de la région se disputent la souveraineté d'îles en mer de Chine méridionale.
Les avions de l'armée de l'Air chinoise, comprenant des bombardiers, des chasseurs Soukhoï 30 et des ravitailleurs, ont survolé dimanche le détroit large d'environ 300 km entre les îles d'Okinawa et de Miyako, situées au sud du Japon, selon un communiqué du ministère.
Cet exercice au-dessus du Pacifique visait à "tester des capacités de combat en mer", a précisé le ministère. A Tokyo, le ministère japonais de la Défense a indiqué que ce survol était une première, des chasseurs chinois n'ayant encore jamais jusqu'alors survolé le détroit de Miyako.
Il survient alors que la ministre japonaise de la Défense, Tomomi Inada, avait déclaré courant septembre que son pays allait participer à des manœuvres navales conjointes avec les Etats-Unis en mer de Chine méridionale, en plein regain de tension entre Pékin, qui revendique la souveraineté de la quasi-totalité de cette mer, et les autres pays riverains (Philippines, Taïwan, Vietnam, Malaisie et Brunei).
Une cour internationale d'arbitrage, saisie par les Philippines, a contesté en juillet tout droit historique à la Chine dans cette zone. Pékin, qui y a construit des îles artificielles capables d'accueillir des infrastructures militaires, a rejeté ces conclusions et menacé de réagir de façon "décisive" au cas où d'autres pays prendraient "des mesures provocatrices à l'encontre des intérêts de sécurité de la Chine".
La zone survolée dimanche par l'escadre chinoise se trouve en mer de Chine orientale, où Pékin et Tokyo, mais aussi Taipei, revendiquent la souveraineté d'un archipel connu sous le nom de Senkaku en japonais et de Diaoyu en chinois, mais contrôlé par le Japon.
Prenant la parole à l'ouverture de la session parlementaire à Tokyo, le Premier ministre japonais Shinzo Abe a averti lundi que son pays ne tolérerait "jamais aucune tentative unilatérale visant à modifier le statu quo" dans ces eaux contestées.
"Nous nous engageons à défendre le territoire du Japon, et dans la mer et dans les airs", a-t-il lancé, tout en assurant que Pékin comme Tokyo étaient mutuellement conscients de "partager une part importante de la responsabilité de la paix et de la prospérité dans la région".
Le ministère chinois de la Défense a indiqué qu'un nombre non précisé de ses avions militaires avaient patrouillé dimanche dans la "zone d'identification de défense aérienne" instituée par Pékin en 2013 - celle-ci englobant les îles disputées -, et où la Chine exige que tout appareil soumette à l'avance ses plans de vols avant de la survoler.
avec AFP