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Une convention pour plus de produits locaux dans les cantines scolaires


Une convention pour plus de produits locaux dans les cantines scolaires
Afin de renforcer l’utilisation des produits locaux dans l’élaboration des repas des établissements scolaires, l’Association « goûts et terroir en Polynésie », la Fédération Rima Hotu Rau, l’institut Louis Malardé, l’institut de la consommation et 7 établissements pilotes ont signé mercredi une convention de partenariat qui prendra effet dès la rentrée 2011. « L’idée, c’est de promouvoir le retour au goût des produits locaux », explique la présidente de la Fédération des agriculteurs, Françoise Henry.Cette convention lie les agriculteurs aux cuisiniers des établissements scolaires du Pays, avec un cahier des charges strict sous le contrôle de l’Institut Louis Malardé.

« C’est une grande joie pour nous, et nous sommes prêts à cuisiner les produits locaux », affirme Jean Buluc, chef de cuisine du collège de Punaauia. Les établissements et communes pilotes sont pour l’heure au nombre de 7 : les communes de Faaa, de Papeete et de Punaauia, le lycée professionnel de Faaa, le collège de Punaauia, le collège de Hitia’a O Te Ra, et le lycée agricole de Moorea.


Taro, patate douce, banane...

Les chefs de cuisine signataires de la convention
Les chefs de cuisine signataires de la convention
C’est un partenariat étroit qui se met en place : les agriculteurs du Pays s’engagent à répondre aux besoins des cuisines collectives en produits locaux, sur le plan qualitatif et quantitatif. « On leur dira précisément nos besoins. Par exemple, à telle période il nous faudra tant de taros…tant de patates douces…tant de bananes… », explique Jean Buluc qui estime que si les cantines scolaires réussisent à utiliser 50% de produits locaux dans la confection des repas, ce sera déjà une grande réussite. « On en est à un stade préliminaire, au fur et à mesure on va créer les conditions pour fournir toutes ces cantines », explique de son côté Françoise Henry.


Françoise Henry, présidente de la Fédération Rima Hotu Rau
Françoise Henry, présidente de la Fédération Rima Hotu Rau
Avec l’utilisation des produits locaux, la mise en place d’une usine de transformation des produits locaux sera indispensable à moyen terme. « Dans un établissement qui compte 1.200 enfants, le chef de cantine n’a pas le temps d’éplucher les carottes », explique Bernard Vaumousse, président de l’association Goûts et Terroirs en Polynésie. « Il faudra donc une société qui conditionne les produits locaux. En attendant on va démarrer avec les produits que les restaurants scolaires peuvent transformer sans souci, comme les fruits, les tomates… Petit à petit la gamme va s’élargir », espère-t-il.

Et pourquoi pas avec les produits des Marquises ? Vendredi, le ministre de l'agriculture, qui mise beaucoup sur cet archipel, recevra sur l’Aranui des investisseurs pour la mise en place d’un schéma de commercialisation des fruits, légumes et viande des Marquises. « Il faut utiliser toutes les cartes que nous avons », note Kalani Teixeira, qui a retenu de sa récente tournée aux Marquises la qualité des produits : citrons, pamplemousses, et viande de chèvre. « Je n’ai pas vu cette qualité gustative ailleurs », note le ministre.

En servant plus de produits frais issus de la terre polynésienne dans les cantines scolaires, tous ces partenaires espèrent améliorer la santé des enfants. Seront donc privilégiés les agriculteurs qui utilisent un système de production raisonné, c’est-à-dire moins de produits chimiques. Au-delà de la santé, c’est l’aspect culturel qui est en jeu : cette convention vise aussi à la promotion de l’identité culinaire de la Polynésie française, dès l’enfance.

Rédigé par F K le Mercredi 25 Mai 2011 à 16:03 | Lu 812 fois