Au total, 41 kilos de déchets qui ont été ramassés sur la plage, contre 63 kilos l’an dernier (Crédit : Anne-Charlotte Lehartel).
Tahiti, le 4 juillet 2024 – Un clean-up day pour Independence Day. Jeudi matin, une quinzaine d’étudiants américains ont participé au nettoyage de la plage Apatea de Papara, organisé par l’association Mama Natura. L’occasion d’appliquer une méthode de sciences participatives permettant de quantifier les déchets au mètre carré. La sensibilisation reste de mise : au total, 41 kilos ont été triés et évacués avec le soutien de la commune.
Décamètres, pieds à coulisse et fiches de suivi. Jeudi matin, c’est un ramassage de déchets peu ordinaire qui était organisé par l’association Mama Natura, sur la plage Apatea, à Papara. Les bénévoles en bleu étaient accompagnés d’une quinzaine d’étudiants américains issus de différents cursus et universités, au Fenua pour un séjour de six semaines axé sur l’environnement dans le cadre du programme Wildlands Studies.
Entre la santé des coraux à Teahupo’o et la diversité botanique des lavatubes à Hitia’a, l’objet d’étude du jour ciblait les déchets marins retrouvés sur une longueur de 100 mètres. La méthode utilisée est celle de l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA), l’équivalent de Météo-France en Polynésie, comme nous l’a expliqué Nans Bujan, éducateur en sciences de l’environnement, basé à Taïwan. “On profite du ramassage des déchets pour étudier leur provenance et leur densité. On utilise une méthode de sciences participatives qui consiste à échantillonner et à catégoriser sur une surface donnée les macrodéchets de plus 2,5 centimètres, pour nous permettre de définir le nombre de déchets par mètre carré. C’est facile à mettre en œuvre et accessible à tous. Nos résultats seront mis en ligne sur une base de données de la NOOA. Ils pourront être utilisés par des scientifiques pour avoir une vue globale dans le Pacifique, par exemple. Ce sont des valeurs qu’on pourra aussi comparer avec nos relevés de l’année dernière à ce même endroit, ou avec d’autres lieux, selon la densité de population, la proximité d’une rivière, etc.”
Décamètres, pieds à coulisse et fiches de suivi. Jeudi matin, c’est un ramassage de déchets peu ordinaire qui était organisé par l’association Mama Natura, sur la plage Apatea, à Papara. Les bénévoles en bleu étaient accompagnés d’une quinzaine d’étudiants américains issus de différents cursus et universités, au Fenua pour un séjour de six semaines axé sur l’environnement dans le cadre du programme Wildlands Studies.
Entre la santé des coraux à Teahupo’o et la diversité botanique des lavatubes à Hitia’a, l’objet d’étude du jour ciblait les déchets marins retrouvés sur une longueur de 100 mètres. La méthode utilisée est celle de l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA), l’équivalent de Météo-France en Polynésie, comme nous l’a expliqué Nans Bujan, éducateur en sciences de l’environnement, basé à Taïwan. “On profite du ramassage des déchets pour étudier leur provenance et leur densité. On utilise une méthode de sciences participatives qui consiste à échantillonner et à catégoriser sur une surface donnée les macrodéchets de plus 2,5 centimètres, pour nous permettre de définir le nombre de déchets par mètre carré. C’est facile à mettre en œuvre et accessible à tous. Nos résultats seront mis en ligne sur une base de données de la NOOA. Ils pourront être utilisés par des scientifiques pour avoir une vue globale dans le Pacifique, par exemple. Ce sont des valeurs qu’on pourra aussi comparer avec nos relevés de l’année dernière à ce même endroit, ou avec d’autres lieux, selon la densité de population, la proximité d’une rivière, etc.”
Les déchets ont été mesurés et catégorisés selon la méthode de l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA).
“Moins de chalala et plus d’actions”
Pour Adeline Yvon, présidente-fondatrice de Mama Natura sur le terrain chaque semaine depuis fin 2022, ces échanges sont les bienvenus pour tenter, encore et toujours, de réveiller les consciences. “Nous étions venus, il y a un an, et nous revenons sur ce site, le jour de la fête nationale américaine ! En plus du ramassage, ce qui nous intéresse, c’est d’essayer de comprendre d’où viennent ces déchets. Il y a deux mois, on avait fait une autre étude participative avec un autre groupe d’étudiants, à Taunoa”, souligne la militante, outrée par les incivilités persistantes en matière d’environnement, cumulées à un manque de volonté politique face aux dépotoirs sauvages et aux entreprises qui polluent. Son mot d’ordre : “Moins de chalala et plus d’actions !” Elle n’hésite plus à adresser des signalements à la Direction de l’environnement (Diren) et à porter plainte.
Rassemblés sur une bâche, les 41 kilos de déchets collectés ont été triés avant d’être confiés à la municipalité de Papara, représentée par la tāvana Sonia Punua, qui a tenu à participer au ramassage. Pour Leilani Teriitaohia, bénévole originaire de la commune, “si chacun faisait sa part, on trouverait moins de déchets dans la nature”. Car, malgré les initiatives des riverains, de l’école et des Églises, si le compteur affiche près de 20 kilos de moins cette année, les déchets font toujours partie du paysage. Le mot de la fin va à Maheata, 7 ans, et Aniheiana, 8 ans, résidentes du quartier qui se sont spontanément jointes au nettoyage : “On ne veut pas que la planète soit polluée”.
Lily Silverstein, étudiante en biologie à l’université polytechnique San Luis Obispo de Californie : “Un sujet qui nous concerne tous”
“C’est la première fois que je viens en Polynésie française. Ce projet de quantification des déchets en bord de mer m’intéresse énormément, tout autant que les échanges avec la communauté locale et l’association. C’est l’occasion de mener des recherches sur le terrain sur un sujet qui nous concerne tous. Aux États-Unis, nous rencontrons le même problème et ce n’est pas mon premier ramassage de déchets de plage. Ce matin, nous avons trouvé des mégots de cigarettes, mais aussi des fragments de métal, de verre et plastique, ce qui est très courant chez nous aussi.”