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Une campagne pour les métiers de la santé, qui peinent parfois à recruter


Une campagne pour les métiers de la santé, qui peinent parfois à recruter
PARIS, 12 mars 2012 (AFP) - Orthoptistes, ergothérapeutes, aide-soignants, ambulanciers : pour valoriser les 200 métiers de la santé qui peinent parfois à recruter, le gouvernement lance lundi une campagne à l'intention notamment des 15-25 ans.

Au total, 1.867.900 personnes exerçaient un métier de la santé au 1er janvier 2011, ce qui représente 6,58% de la population active, selon le ministère de la Santé.

Le secteur a fortement évolué en 10 ans, ses effectifs ayant progressé de 27% entre 2000 et 2010. Et il devrait encore recruter, sous l'effet du vieillissement de la population et des départs à la retraite des professionnels.

Les paramédicaux en particulier ont connu une croissance importante: +80% pour les ergothérapeutes, +34% pour les infirmiers, +31% pour les manipulateurs radios, +52% pour les orthoptistes, +62% pour les psychomotriciens et +23% pour les sages-femmes.

Au-delà des professions les plus connues comme médecin ou infirmière, la campagne met en avant des métiers qui ont du mal à recruter, tel celui d'ambulancier : "les conditions de travail, les heures de week-end, les jours fériés font que c'est un métier qui n'attire pas", explique Frédéric Tourneux, patron de l'Ourson bleu, une société de transport ambulancier.

D'autres, à l'image de celui de psychomotricienne, connaissent une "explosion de la demande", souligne Aude Buil qui exerce ce métier: "il y a un taux de chômage très bas dans notre profession. 80% des étudiants d'une école de formation parisienne trouvent un emploi au bout de six mois. Certaines structures de gériatrie attendent un psychomotricien pour ouvrir".

Les besoins sont aussi importants chez les orthoptistes, spécialisés dans la rééducation visuelle et amenés de plus en plus à effectuer certains actes d'ophtalmologie : "les ophtalmologistes ne sont pas suffisamment nombreux pour couvrir tous les besoins de la population et les orthoptistes auront un rôle accru", estime Annie Podeur, directrice générale de l'offre de soins (ministère de la Santé).

Dès lors, "cette campagne répond à un triple objectif : valoriser la diversité de ces métiers qui doivent s'ouvrir aux hommes, valoriser la dynamique du secteur de la santé qui recrute, et rendre hommage aux hommes et aux femmes qui les exercent", selon elle.

En 2011, 29% seulement des professionnels de santé étaient des hommes.

Des affiches éditées à 31.000 exemplaires "La santé c'est 200 métiers et autant de façons de voir son avenir" seront diffusées dans les lieux accueillant des jeunes, les agences de Pôle emploi, les ARS (agence régionale de santé), les établissements scolaires, etc.

Cette campagne, qui a coûté 1,3 million d'euros, se déclinera tout au long du mois de mars à la radio, sur internet et dans la presse - gratuite, principalement.

Un espace internet lui est dédié sur le site du ministère: www.metiers.sante.gouv.fr

Le coeur de cible est constitué des jeunes de 15 à 25 ans mais aussi les personnes à la recherche d'une nouvelle orientation.

"Il y a un gisement d'emplois considérable", a expliqué Mme Podeur.

"Dans la fonction publique hospitalière, les départs à la retraite sont de l'ordre de 115.000 dans les cinq ans à venir", a-t-elle souligné. Une proportion plus difficile à évaluer dans le privé, également concerné par cette campagne.

Le CNPS (centre national des professions de santé) qui regroupe des professionnels libéraux s'était ému dans un communiqué que "cette opération semble une fois de plus destinée à renforcer les effectifs salariés plutôt que libéraux au moment où les jeunes délaissent l'exercice libéral".

Rédigé par Par Céline CASTELLA le Lundi 12 Mars 2012 à 05:43 | Lu 717 fois