Vincent Perrot réalise deux à trois stérilisations supplémentaires par jour dans le cadre de ces campagnes (Crédit : Anne-Charlotte Lehartel).
Tahiti, le 7 janvier 2025 – Une nouvelle campagne de stérilisation des chiens et des chats est menée par plusieurs associations, avec le soutien du Pays. La prise en charge de l’opération est couverte en partie ou en totalité, selon les moyens financiers du propriétaire. Pour les vétérinaires et les bénévoles interrogés, cette mesure préventive permet de réguler les naissances, mais aussi de préserver les mâles de comportements dangereux et les femelles de problèmes de santé, tout en apaisant certaines tensions dans les quartiers.
Initiée en 2022, la campagne de stérilisation animale a été reconduite fin 2024. La dotation du Pays a été revue à la hausse par rapport à l’an dernier, avec 10 à 15 millions de francs attribués à cinq associations de Tahiti et Moorea (Ia Maitai te Animara, Le Paradis des 4 Pattes, SPAP Fare Animara, Les 4 Pattes de Papara et Eimeo Animara), afin d’encourager les propriétaires de chiens et de chats à franchir le cap.
Initiée en 2022, la campagne de stérilisation animale a été reconduite fin 2024. La dotation du Pays a été revue à la hausse par rapport à l’an dernier, avec 10 à 15 millions de francs attribués à cinq associations de Tahiti et Moorea (Ia Maitai te Animara, Le Paradis des 4 Pattes, SPAP Fare Animara, Les 4 Pattes de Papara et Eimeo Animara), afin d’encourager les propriétaires de chiens et de chats à franchir le cap.
Réguler les naissances, mais pas que
“Cette campagne est indispensable. Il y a tellement à faire dans ce domaine !”, remarque Vincent Perrot, vétérinaire aux cliniques de Taravao et Papara. “C’est pour ça que chaque véto fait un effort au niveau de l’organisation, avec l’ouverture de plus de créneaux d’opérations chaque matin, et aussi sur les prix.” Les tarifs varient d’une clinique à une autre, mais sont toujours plus élevés pour une femelle que pour un mâle, l’acte chirurgical réalisé sous anesthésie générale étant plus invasif, et donc plus complexe. À titre indicatif, à la Presqu’île, il faut compter 9 000 francs pour un chat et 15 000 francs pour une chatte, contre 17 000 francs pour un chien et 25 000 francs pour une chienne, en sachant qu’une remise de 30 % est appliquée pour les associations, qui assument tout ou une partie du coût de l’intervention selon le profil social des bénéficiaires. “Le tarif peut en freiner certains, mais c’est aussi un état d’esprit. Certaines familles sont dépassées ou ne sont jamais allées chez le vétérinaire, donc ça peut leur faire peur. Les associations font le lien et accomplissent un travail considérable pour le bien des animaux”, salue le professionnel.
Pour rappel, si la stérilisation permet de réguler les naissances, elle a d’autres atouts. “Chez les mâles, ça joue sur les problèmes de comportement, de fugue et de bagarre, et donc de blessure ou d’accident. Chez les jeunes femelles, il y a aussi un argument de santé : réalisée entre 6 mois et 2 ans, la stérilisation permet de diminuer de 200 fois le risque de tumeurs mammaires.” Le vétérinaire perçoit toutefois une limite à cette nouvelle campagne qui inclut l’identification obligatoire par puçage de l’animal par rapport à un propriétaire, excluant de fait les chiens errants.
Et les îles ?
La gestion de la surpopulation animale concerne aussi les îles. Plusieurs vétérinaires organisent des missions dans les archipels, comme Lorenzo Manis et sa compagne, Margaux. “On essaie d’aller deux fois par an aux Marquises et à Fakarava, et dans d’autres îles selon les besoins, les opportunités de transport et notre emploi du temps. Avant, il n’y avait quasiment pas d’associations, sauf Nuku Hiva Animara. Notre travail, c’est aussi d’encourager la création d’associations pour favoriser ce type de campagne, notamment dans les îles peu touristiques, où les familles ont peu de moyens. Deux associations viennent de se monter à Fakarava et à Maupiti, et une autre va se monter à Hiva Oa. C’est positif ! Il faut que ça continue à évoluer dans ce sens-là, car il y a une réelle demande”, souligne le vétérinaire itinérant, lui-même en quête de soutien, à commencer par le transport aérien.
Entre 2023 et 2024, des associations de Rimatara, Rurutu, Fakarava, Rangiroa, Raiatea ou encore Huahine ont bénéficié d’une subvention territoriale pour mener une campagne de stérilisation.
Les associations prises d’assaut
Depuis l’annonce du renouvellement de la campagne, les associations sont submergées de demandes dans un quotidien déjà bien rempli. “Nous sommes deux pour assurer des tournées quotidiennes de nourrissage. Ça nous prend 2 ou 3 heures minimum. Je fais surtout le week-end, car je travaille la semaine”, confie Vetea Guiol, trésorière de l’association Les 4 Pattes de Papara, qui doit aussi réceptionner les demandes par message privé et gérer les formulaires de stérilisation pour un secteur allant de Paea jusqu’à la Presqu’île.
“Il y a des conditions à remplir”, rappelle la bénévole. “Le Pays nous a demandé d’identifier obligatoirement les chiens avec la pose d’une puce électronique pour responsabiliser les familles. À notre niveau, nous avons fait le choix de prioriser les femelles.” La fiche d’inscription est assortie d’une attestation sur l’honneur, à travers laquelle les futurs bénéficiaires déclarent leur revenu pour participer à hauteur de leurs moyens. “On fait vraiment au cas par cas, car on sait très bien que certaines personnes nécessiteuses n’ont pas de ressources. On a aussi beaucoup de familles de classe moyenne, et on espère que pour elles, c’est un premier pas vers une nouvelle habitude, surtout que la majorité des gens comprennent l’intérêt de la stérilisation”, estime Vetea Guiol, qui préfère rester optimiste. “L’idéal, ce serait de mener ce type d’opération de grande ampleur tous les six mois, maximum tous les ans pour fermer le robinet des reproductions non maîtrisées. C’est aussi une manière de ramener le calme dans les quartiers.”
Cette amoureuse des animaux n’oublie pas pour autant ceux dont personne ne veut : “On est vraiment content d’avoir les moyens de mener cette campagne, mais il faut aussi penser aux chiens errants. On se dit que l’argent qu’on n’aura pas dépensé pour la stérilisation des animaux des particuliers, on pourra l’investir au bénéfice des animaux de la rue de notre commune.” L’an dernier, l’association a accompagné plus de 150 stérilisations.
“Il y a des conditions à remplir”, rappelle la bénévole. “Le Pays nous a demandé d’identifier obligatoirement les chiens avec la pose d’une puce électronique pour responsabiliser les familles. À notre niveau, nous avons fait le choix de prioriser les femelles.” La fiche d’inscription est assortie d’une attestation sur l’honneur, à travers laquelle les futurs bénéficiaires déclarent leur revenu pour participer à hauteur de leurs moyens. “On fait vraiment au cas par cas, car on sait très bien que certaines personnes nécessiteuses n’ont pas de ressources. On a aussi beaucoup de familles de classe moyenne, et on espère que pour elles, c’est un premier pas vers une nouvelle habitude, surtout que la majorité des gens comprennent l’intérêt de la stérilisation”, estime Vetea Guiol, qui préfère rester optimiste. “L’idéal, ce serait de mener ce type d’opération de grande ampleur tous les six mois, maximum tous les ans pour fermer le robinet des reproductions non maîtrisées. C’est aussi une manière de ramener le calme dans les quartiers.”
Cette amoureuse des animaux n’oublie pas pour autant ceux dont personne ne veut : “On est vraiment content d’avoir les moyens de mener cette campagne, mais il faut aussi penser aux chiens errants. On se dit que l’argent qu’on n’aura pas dépensé pour la stérilisation des animaux des particuliers, on pourra l’investir au bénéfice des animaux de la rue de notre commune.” L’an dernier, l’association a accompagné plus de 150 stérilisations.