Lyon, France | AFP | lundi 08/01/2017 - Cinq par jour. C'est en moyenne le nombre d'enfants victimes d'abus sexuels qu'une base de données d'Interpol permet d'identifier à travers le monde, en donnant accès aux policiers à des millions d'images saisies sur des ordinateurs ou repérées sur internet.
"Moins de sept ans" après la mise en service de cette base de données internationale sur l'exploitation sexuelle des enfants (ICSE), soutenue par les pays du G8 et financée par la Commission européenne, une "étape marquante" vient d'être franchie avec l'identification d'une 10.000e victime, annonce l'organisation de coopération policière, basée à Lyon, lundi dans un communiqué.
Ancien mais longtemps clandestin, le trafic d'images pornographiques a changé d'échelle depuis les années 1990 avec le développement d'internet, explique à l'AFP la responsable de l'équipe d'identification au sein de l'unité de lutte d'Interpol contre la pédocriminalité. "Aucun pays n'est épargné", souligne cette Française qui tient à préserver son anonymat.
Les pays scandinaves ont été précurseurs dans l'analyse des fichiers informatiques, puis d'autres s'y sont mis et la nécessité d'enquêter en réseau s'est imposée pour éviter les doublons.
Une première banque d'images avait été créée par Interpol en 2001 mais elle n'offrait pas d'accès à distance, contrairement à la base de données ICSE introduite en 2009. Les services de police de 49 des 190 pays membres d'Interpol y sont aujourd'hui connectés en permanence - les autres n'ayant pas forcément les dispositifs nécessaires pour le faire, ce qui n'empêche pas de les informer quand ils sont concernés.
Grâce à des logiciels avancés de comparaison de photos et de vidéos, les enquêteurs peuvent rapprocher victimes, suspects et lieux. L'analyse du contenu numérique, visuel et sonore des fichiers permet aussi de recueillir des indices.
- "Partie émergée de l'iceberg" -
"Dans plus de 95% des cas, l'agresseur appartient à l'entourage de la victime", souligne la responsable de l'équipe d'identification d'Interpol. "On voit parfois les enfants grandir sur les photos, sans parvenir à les retrouver. Mais parfois on y arrive en moins de 24 heures."
En juin 2015, un quadragénaire a été arrêté en Ariège pour avoir diffusé sur internet des images pornographiques de sa nièce de 10 ans. A l'autre bout de la planète, elles venaient d'être rentrées dans la base d'Interpol par des policiers néo-zélandais ayant infiltré un forum de discussions. Leurs collègues français avaient ainsi pu établir, le jour même, qu'elles provenaient de l'Ariège en repérant, en arrière-plan, une marque hexagonale de shampooing et un uniforme de pompier du département.
Dans une autre affaire, la police britannique a pu secourir un enfant et arrêter son agresseur seulement dix heures après le téléchargement d'images sur la base ICSE par l'Australie.
Mais pour le secrétaire général d'Interpol, Jürgen Stock, ces succès ne sont malheureusement "que la partie émergée de l'iceberg", l'immense majorité des victimes figurant dans la base n'étant pas identifiées - leur nombre n'est même pas connu mais une tentative de recensement est en cours.
"On peut faire beaucoup plus encore. Les gouvernements, le secteur privé et la population ont eux aussi un rôle à jouer dans la protection des membres les plus vulnérables de nos sociétés", estime le dirigeant dans le communiqué.
Pour l'organisation policière, le développement technologique de la plateforme nécessiterait notamment de nouveaux financements.
"Moins de sept ans" après la mise en service de cette base de données internationale sur l'exploitation sexuelle des enfants (ICSE), soutenue par les pays du G8 et financée par la Commission européenne, une "étape marquante" vient d'être franchie avec l'identification d'une 10.000e victime, annonce l'organisation de coopération policière, basée à Lyon, lundi dans un communiqué.
Ancien mais longtemps clandestin, le trafic d'images pornographiques a changé d'échelle depuis les années 1990 avec le développement d'internet, explique à l'AFP la responsable de l'équipe d'identification au sein de l'unité de lutte d'Interpol contre la pédocriminalité. "Aucun pays n'est épargné", souligne cette Française qui tient à préserver son anonymat.
Les pays scandinaves ont été précurseurs dans l'analyse des fichiers informatiques, puis d'autres s'y sont mis et la nécessité d'enquêter en réseau s'est imposée pour éviter les doublons.
Une première banque d'images avait été créée par Interpol en 2001 mais elle n'offrait pas d'accès à distance, contrairement à la base de données ICSE introduite en 2009. Les services de police de 49 des 190 pays membres d'Interpol y sont aujourd'hui connectés en permanence - les autres n'ayant pas forcément les dispositifs nécessaires pour le faire, ce qui n'empêche pas de les informer quand ils sont concernés.
Grâce à des logiciels avancés de comparaison de photos et de vidéos, les enquêteurs peuvent rapprocher victimes, suspects et lieux. L'analyse du contenu numérique, visuel et sonore des fichiers permet aussi de recueillir des indices.
- "Partie émergée de l'iceberg" -
"Dans plus de 95% des cas, l'agresseur appartient à l'entourage de la victime", souligne la responsable de l'équipe d'identification d'Interpol. "On voit parfois les enfants grandir sur les photos, sans parvenir à les retrouver. Mais parfois on y arrive en moins de 24 heures."
En juin 2015, un quadragénaire a été arrêté en Ariège pour avoir diffusé sur internet des images pornographiques de sa nièce de 10 ans. A l'autre bout de la planète, elles venaient d'être rentrées dans la base d'Interpol par des policiers néo-zélandais ayant infiltré un forum de discussions. Leurs collègues français avaient ainsi pu établir, le jour même, qu'elles provenaient de l'Ariège en repérant, en arrière-plan, une marque hexagonale de shampooing et un uniforme de pompier du département.
Dans une autre affaire, la police britannique a pu secourir un enfant et arrêter son agresseur seulement dix heures après le téléchargement d'images sur la base ICSE par l'Australie.
Mais pour le secrétaire général d'Interpol, Jürgen Stock, ces succès ne sont malheureusement "que la partie émergée de l'iceberg", l'immense majorité des victimes figurant dans la base n'étant pas identifiées - leur nombre n'est même pas connu mais une tentative de recensement est en cours.
"On peut faire beaucoup plus encore. Les gouvernements, le secteur privé et la population ont eux aussi un rôle à jouer dans la protection des membres les plus vulnérables de nos sociétés", estime le dirigeant dans le communiqué.
Pour l'organisation policière, le développement technologique de la plateforme nécessiterait notamment de nouveaux financements.