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Un voisin envahissant condamné à un an de prison ferme pour agression sexuelle à Hao


Un homme de 44 ans comparaissait ce jeudi devant le tribunal correctionnel de Papeete pour s'être introduit dans le domicile d'une jeune femme de 18 ans et l'avoir agressée sexuellement. Crédit photo : Archives TI.
Un homme de 44 ans comparaissait ce jeudi devant le tribunal correctionnel de Papeete pour s'être introduit dans le domicile d'une jeune femme de 18 ans et l'avoir agressée sexuellement. Crédit photo : Archives TI.
Tahiti, le 12 décembre 2024 - Un homme de 44 ans comparaissait ce jeudi devant le tribunal correctionnel de Papeete pour l’agression sexuelle de sa jeune voisine de 18 ans, à Hao. Il a été condamné à trois ans de prison, dont deux avec sursis.
 
“Ça s’est passé comme ça”, a murmuré le prévenu, un homme de 44 ans, reconnaissant d’emblée les faits qui lui étaient reprochés. Ce jeudi, il comparaissait devant le tribunal correctionnel de Papeete, pour s’être introduit au domicile de sa voisine, une jeune femme de 18 ans, et l’avoir agressée sexuellement. Absente à l’audience, la victime est, selon un rapport psychologique, en état de stress aigu. Elle souffre de “débordements émotionnels à l’évocation des faits, de crises de panique et d’un sentiment d’insécurité permanent”. Une incapacité totale de travail (ITT) de dix jours lui a été prescrite pour tenter de se remettre de cette nuit traumatique.
 
Les faits remontent à la nuit du 18 novembre, à Hao. Ce soir-là, le prévenu, fortement alcoolisé – il admettra avoir consommé une bouteille entière de whisky – se rend chez la jeune femme en début de soirée. Déjà perturbateur dans la cour de la maison, il est expulsé par le cousin de la victime, venu en renfort. Loin de se calmer, il revient quelques minutes plus tard, alors que la jeune femme est sous la douche. “Je sentais un regard posé sur moi. Je l’ai vu me regarder par la fenêtre. Je lui ai crié de dégager, et il s’est enfui”, a-t-elle confié aux enquêteurs. Pensant être enfin débarrassée de son voisin intrusif, la jeune femme s’est couchée. Mais vers 1 h 30 du matin, elle s’est réveillée en sursaut, sentant une main lui caresser le haut de la jambe et tenter de glisser sous ses sous-vêtements. D’un coup de poing, elle a repoussé son agresseur, qui a finalement quitté les lieux définitivement.
 
Au petit matin, les gendarmes, prévenus de l’incident, ont interpellé le suspect. Placé en garde à vue, il a rapidement avoué les faits. Il a déclaré aux enquêteurs que la victime lui “plaisait” et a justifié son geste par une impulsion liée à l’alcool.
 
Du ferme et du sursis
 
Durant l’audience, le quadragénaire s'est montré taciturne, mêlant tahitien et français. Vivant dans une cabane sans eau courante ni électricité, il subsiste grâce à la pêche et quelques travaux non déclarés. L’expertise psychologique a conclu qu’il était pleinement responsable de ses actes, tout en notant qu’il exprimait de la “honte et des regrets”.
 
Le procureur, dans ses réquisitions, a tenu à rappeler que “l’ivresse n’est en aucun cas une circonstance atténuante”. Il a insisté sur la nécessité de mettre fin à des agissements qui font du prévenu “un danger réel et sérieux pour les jeunes femmes de Hao”. Il a requis une peine de 36 mois d’emprisonnement, dont 18 mois assortis d’un sursis. Pour la défense, l’avocate du prévenu a souligné l’absence de condamnations au casier judiciaire de son client et a plaidé pour une peine moins sévère. Après délibération, le tribunal a condamné l’homme à trois ans de prison, dont deux ans avec sursis. Il lui est interdit d’approcher ou de se rendre au domicile de la victime. Enfin, il devra également verser à cette dernière une indemnité de 350 000 francs en réparation du préjudice subi.

Rédigé par Thibault Segalard le Jeudi 12 Décembre 2024 à 17:22 | Lu 1770 fois