Tahiti, le 22 décembre 2024 - En cette période de fêtes, beaucoup de personnes partent en vacances, font des cadeaux de Noël et récupèrent toutes sortes de victuailles commandées pour l’occasion. Mais ce n’est pas le cas de tout le monde. D’autres continuent de travailler, de transpirer, pour progresser dans leur domaine. C’est le cas des joueurs de badminton de l’équipe de Polynésie, qui participaient à un stage durant toute la semaine en vue des Oceania qui se dérouleront à Auckland en février 2025.
Dans un gymnase surchauffé par la chaleur extérieure, matin et après-midi, les représentants du badminton polynésien s’entraînent, suant sang et eau pour être prêts. Car dans quelques semaines, ils participeront aux Oceania 2025 qui se dérouleront à Auckland, en Nouvelle-Zélande. Pour affiner au maximum leur préparation, ils ont décidé de se retrouver durant cette période de fêtes, un moment propice aux rassemblements familiaux, afin de créer un véritable esprit d’équipe, une famille qui leur permettra, dans les moments difficiles, de rester soudés. C’est important pour une fédération jeune et en plein essor de consolider ses fondations.
Pour ce faire, elle a rassemblé tout son clan lors d’un stage de perfectionnement. Compétiteurs et loisirs ont eu le plaisir de partager le même espace d’entraînement pendant quelques jours. “C’était une volonté de notre part de rassembler sur le même site un stage loisirs et le stage de l’équipe de Tahiti. Cela permet à nos futurs champions de voir leurs aînés s’entraîner et de se donner comme objectif d’être à leur place dans le futur”, nous expliquait le dynamique et enthousiaste président de la Fédération polynésienne de badminton, Nicolas Mouret. Un moment encore plus fort avec la présence des frères et sœurs de raquette installés en métropole, de retour pour l’occasion et heureux d’être là malgré de nombreux sacrifices.
Créer “une belle cohésion”
Accompagné de Yann Jeandroz et Melissa Mi You, joueurs polynésiens évoluant en métropole, Antoine Beaubois se réjouissait de vivre ce moment. “On est tellement fiers de représenter notre pays. C’était primordial de se retrouver pendant cette période. C’est une très bonne idée car ça nous permet de retrouver aussi nos familles pour ces fêtes de fin d’année, mais aussi de passer du temps avec nos amis de la sélection. Il faut qu’on arrive à se retrouver le plus souvent possible pour créer un véritable esprit d’équipe, mais aussi prendre des automatismes de jeu ensemble.”
Un sentiment partagé par ses coéquipiers vivant sur le Fenua. Ester Tau, l’une de meilleures joueuses polynésiennes, nous confirmait ces propos. “Ce stage nous a permis de nous rassembler car on a des joueurs qui vivent en métropole et on ne se connaît pas trop. On va pouvoir créer une belle cohésion pour les Oceania 2025 et bien sûr les Jeux du Pacifique 2027 chez nous.”
Un apport extérieur important pour progresser
Pour donner un peu plus de piment à ce stage, la fédération a fait venir des joueurs et des coachs expérimentés pour permettre à nos athlètes de se mesurer à un niveau supérieur. C’est primordial pour progresser et surtout avoir une vision sur ce qui les attend au niveau international. “Nous avons envie de ramener des médailles pour la Polynésie sur les prochaines échéances internationales. C’est pour ça que la présence de nos sélectionnés de France et de quatre partenaires, dont deux coachs d’entraînement, un spécialisé en simple et l’autre en double, va permettre d’élever le niveau. Car parmi eux se trouvent le vice-champion d’Europe en double juniors et le vice-champion d’Europe universitaire en N1. Ça emmène énormément de niveau”, poursuivait Nicolas Mouret.
Le président parle donc d’Alexandre Bongout, champion de France universitaire et vice-champion d’Europe universitaire, de Swan Hardy, médaillé de bronze aux championnats d’Europe jeunes, de son grand frère Dorian, coach, et Lucas Houlard, joueur de Nationale 1. Les matchs d’opposition qui se sont déroulés vendredi, au terme de cette semaine intense, ont démontré que le niveau des Polynésiens n’était pas si loin de celui pratiqué en métropole, surtout au niveau physique. “C’est une belle expérience pour nous de venir ici et de voir comment travaille le badminton en Polynésie. J’ai été surpris par le niveau physique des joueurs. Ils sont à un niveau équivalent à celui des joueurs qui sont sur les pôles France et Espoirs. Il faut surtout qu’ils travaillent sur la maniabilité de la raquette, le geste technique. Et rien que sur cette semaine, on a vu de gros progrès”, nous expliquait Dorian Hardy. Un stage qui a porté tous ses fruits en termes de cohésion et de travail technique.
Avec un tel encadrement et une telle volonté de progresser, le badminton polynésien a un avenir radieux devant lui. Cet avenir passera forcément par une belle prestation aux Jeux du Pacifique 2027. Mais vu les yeux brillants de nos athlètes à l’évocation de cet événement, nous n’en doutons pas.