PARIS, 1 décembre 2011 (AFP) - Des lunettes qui simulent une cataracte, des prothèses qui donnent une sensation d'arthrose: au Salon des services à la personne, Porte de Versailles, un "simulateur de vieillesse" permet au visiteur de mieux comprendre pourquoi des gestes simples deviennent si compliqués pour une personne âgée.
"Le but de l'exercice, c'est de se mettre dans la peau de l'autre, pour être plus tolérant", explique Jean-Paul Lechien, président de l'Ipad, l'Institut de prévention des accidents domestiques (www.ipad.asso.fr.
Pour faire comprendre les difficultés que peuvent ressentir au quotidien les personnes âgées, il fait d'abord essayer différentes paires de lunettes. La première simule une cataracte. On voit dedans comme à travers un papier calque. Autant dire mal.
La deuxième reproduit l'effet d'un glaucome: le champ de vision est totalement rétréci. "Si on tend la main à une personne atteinte de glaucome, elle ne peut pas la voir", souligne M. Lechien.
"En plus d'altérer la vision, cette maladie est un facteur de stress", poursuit-il, citant l'exemple "d'une photo déplacée sur un meuble par une femme de ménage, qu'une vieille dame ne voit plus et qui, du coup, pense l'avoir égarée".
Enfin les lunettes simulant la DMLA (dégénérescence maculaire liée à l'âge) permettent une vision uniquement périphérique.
"C'est horrible, horrible!", lance Priscilla, assistante sociale et visiteuse du Salon, à Paris, qui vient d'essayer les lunettes.
Jean-Paul Lechien lui fait ensuite enfiler des prothèses sur les mains, les avant-bras et les jambes, destinées à simuler des maladies touchant les articulations, comme l'arthrose.
Ses pouces sont désormais inutilisables et sa motricité est subitement diminuée. Chaque geste devient pénible et lent.
"Je me sens seule dans mon monde"
Invitée à trouver 65 centimes dans un porte-monnaie pour payer un commerçant, la jeune femme s'y reprend à plusieurs fois, tout en faisant tomber des pièces, qu'elle ne parvient pas à ramasser.
Se coiffer, refaire ses lacets ou enjamber une baignoire sont des gestes coûteux, voire irréalisables.
Pour s'asseoir, Priscilla n'a pas d'autre choix que de se laisser tomber sur sa chaise. "Pour boire, il faut pencher la tête, pour manger, on en met forcément partout", dit-elle, affublée de ses prothèses et lunettes. "Je me sens toute seule, dans mon monde".
"Et encore, vous n'avez pas de problèmes d'audition!", lui fait remarquer M. Lechien.
"Tant qu'on n'est pas dans leur situation, on ne peut pas se rendre compte des difficultés que rencontrent les personnes âgées dans la vie courante", estime Jocelyne, qui a également testé lunettes et prothèses.
Le simulateur de vieillissement, qui s'adresse notamment aux personnels des maisons de retraite, d'hôpitaux gériatriques ou aux DRH - "puisqu'on est amené à travailler de plus en plus tard", "doit leur permettre de mieux comprendre certains comportements", explique M. Lechien.
"Par exemple, ce n'est pas étonnant si certaines vieilles dames demandent à aller chez le coiffeur deux fois par mois, même quand elles ont peu de moyens, ou qu'elles renoncent à un bon restaurant parce qu'elles savent que les minutes passées à monter et descendre d'une voiture vont être un calvaire", indique-t-il.
L'autre objectif du simulateur est d'améliorer la prévention. Après l'avoir testé, il est en effet plus facile de déceler qu'une personne souffre d'une cataracte ou d'un glaucome. Pour M. Lechien, "cela permet donc aussi de valoriser le travail de ceux qui s'occupent des personnes âgées".
ito/pz/jmg
"Le but de l'exercice, c'est de se mettre dans la peau de l'autre, pour être plus tolérant", explique Jean-Paul Lechien, président de l'Ipad, l'Institut de prévention des accidents domestiques (www.ipad.asso.fr.
Pour faire comprendre les difficultés que peuvent ressentir au quotidien les personnes âgées, il fait d'abord essayer différentes paires de lunettes. La première simule une cataracte. On voit dedans comme à travers un papier calque. Autant dire mal.
La deuxième reproduit l'effet d'un glaucome: le champ de vision est totalement rétréci. "Si on tend la main à une personne atteinte de glaucome, elle ne peut pas la voir", souligne M. Lechien.
"En plus d'altérer la vision, cette maladie est un facteur de stress", poursuit-il, citant l'exemple "d'une photo déplacée sur un meuble par une femme de ménage, qu'une vieille dame ne voit plus et qui, du coup, pense l'avoir égarée".
Enfin les lunettes simulant la DMLA (dégénérescence maculaire liée à l'âge) permettent une vision uniquement périphérique.
"C'est horrible, horrible!", lance Priscilla, assistante sociale et visiteuse du Salon, à Paris, qui vient d'essayer les lunettes.
Jean-Paul Lechien lui fait ensuite enfiler des prothèses sur les mains, les avant-bras et les jambes, destinées à simuler des maladies touchant les articulations, comme l'arthrose.
Ses pouces sont désormais inutilisables et sa motricité est subitement diminuée. Chaque geste devient pénible et lent.
"Je me sens seule dans mon monde"
Invitée à trouver 65 centimes dans un porte-monnaie pour payer un commerçant, la jeune femme s'y reprend à plusieurs fois, tout en faisant tomber des pièces, qu'elle ne parvient pas à ramasser.
Se coiffer, refaire ses lacets ou enjamber une baignoire sont des gestes coûteux, voire irréalisables.
Pour s'asseoir, Priscilla n'a pas d'autre choix que de se laisser tomber sur sa chaise. "Pour boire, il faut pencher la tête, pour manger, on en met forcément partout", dit-elle, affublée de ses prothèses et lunettes. "Je me sens toute seule, dans mon monde".
"Et encore, vous n'avez pas de problèmes d'audition!", lui fait remarquer M. Lechien.
"Tant qu'on n'est pas dans leur situation, on ne peut pas se rendre compte des difficultés que rencontrent les personnes âgées dans la vie courante", estime Jocelyne, qui a également testé lunettes et prothèses.
Le simulateur de vieillissement, qui s'adresse notamment aux personnels des maisons de retraite, d'hôpitaux gériatriques ou aux DRH - "puisqu'on est amené à travailler de plus en plus tard", "doit leur permettre de mieux comprendre certains comportements", explique M. Lechien.
"Par exemple, ce n'est pas étonnant si certaines vieilles dames demandent à aller chez le coiffeur deux fois par mois, même quand elles ont peu de moyens, ou qu'elles renoncent à un bon restaurant parce qu'elles savent que les minutes passées à monter et descendre d'une voiture vont être un calvaire", indique-t-il.
L'autre objectif du simulateur est d'améliorer la prévention. Après l'avoir testé, il est en effet plus facile de déceler qu'une personne souffre d'une cataracte ou d'un glaucome. Pour M. Lechien, "cela permet donc aussi de valoriser le travail de ceux qui s'occupent des personnes âgées".
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