Les parents de Tamatoa étaient effondrés lors du procès. La schizophrénie de leur fils est apparue à ses 18 ans, et son état ne fait qu'empirer depuis sous l'emprise de l'alcool et du paka.
PAPEETE, le 3 mai 2018 - En comparution immédiate hier après-midi, un jeune schizophrène était jugé pour avoir menacé sa mère avec un couteau de boucher puis agressé son père avec un déambulateur. Lors de l'audience, le jeune malade a assuré que Dieu lui avait promis la liberté...
C'est une bien triste affaire qui a été examinée au tribunal de Papeete en comparution immédiate ce jeudi après-midi. Tamatoa, jeune homme de 21 ans, était jugé pour agression contre ses propres parents. Les faits se sont déroulés à Taravao en février dernier. Il faut savoir que Tamatoa souffre de schizophrénie depuis qu'il a 18 ans, il entend des voix dans sa tête. Son traitement ne semble pas toujours efficace, d'autant que sa consommation d'alcool et de paka "réactive ses hallucinations" selon le juge. La maladie le conduit à être violent envers ses proches... il a même quitté le lycée après un conflit avec un professeur, à deux semaines de passer le bac.
Les faits qui lui sont reprochés ont commencé la nuit du 2 au 3 février, alors qu'il entendait dans sa tête la voix d'une certaine Esther. Suite à une dispute provoquée par le repas du soir il agresse sa mère et la menace avec un couteau de boucher. La pauvre maman est obligée de s'enfermer dans la salle de bain pour échapper à la fureur de son fils qui se déchaine sur la porte.
Quand il se calme, il est conduit à l'hôpital qui refuse de l'interner, faute de place selon Tamatoa, mais plus probablement parce qu'il était sous l'emprise de l'alcool et du paka comme l'assure le dossier. Il rentre donc chez lui mais le lendemain, 3 février, c'est à son père qu'il s'en prend violemment, sans qu'il puisse se souvenir de la raison de sa colère. Le papa avait été victime d'un AVC il y a un an et est resté handicapé... Et le sort s'acharne sur lui puisque c'est son propre fils qui l'attaque ce jour-là, avec le tripode qu'il utilise comme déambulateur. La victime subit de multiples blessures légères qui le laissent avec une ITT de trois jours. Les pompiers qui interviennent, de même que les premiers médecins qui l'examinent, notent que Tamatoa est complètement délirant et incohérent, clairement en crise de schizophrénie.
Les parents complètement désemparés par cet accès de violence et incapables de se défendre, se résolvent à porter plainte. Leur fils est interné d'office pendant plusieurs mois et suivi par un médecin, qui conclut dans son rapport que le jeune homme est certes victime de troubles psychiatriques, mais que le contrôle de ses actes n'est qu'altéré. Il peut donc être jugé et considéré responsable de ses actes...
"TU M'AVAIS PROMIS, DIEU !"
À l'audience, Tamatoa semble cohérant au début, mais au fur et à mesure qu'il prend conscience du sérieux de sa situation – il risque jusqu'à cinq ans de prison – son état empire, oscillant entre rires absurdes et larmes. Quand les juges demandent à ses parents s'ils seraient prêts à le reprendre chez eux, et qu'ils assurent qu'il sera mieux en hôpital psychiatrique, il s'énerve et menace de se suicider...
Le procureur, notant que la responsabilité pénale du jeune malade est difficile à établir vu les avis médicaux divergents (et sans doute face au spectacle de l'audience), suit l'avocat de la défense pour demander une nouvelle expertise psychiatrique. Il demande aussi la détention provisoire, craignant pour la sécurité du public. L'avocate commise d'office demande plutôt un retour à l'hôpital psychiatrique, qui serait plus adapté à son état.
Pendant le délibéré, Tamatoa reprend confiance. Sans doute sous l'influence des voix dans sa tête, il assure, bravache, qu'il ne risque rien : "Je sais tout, je connais le futur !" lance-t-il aux gendarmes avant d'éclater de rire. Sauf que le jugement arrive... La cour décide logiquement de demander un nouvel avis psychiatrique, mais envoie Tamatoa à Nuutania le temps de réaliser cette expertise. Là, Tamatoa devient fou de rage, hurlant vers le ciel en plein tribunal "Tu m'avais promis, Dieu !" C'est en criant, en pleurant à chaudes larmes et en se débattant entre les gendarmes que Tamatoa est emmené en détention. Il sera finalement jugé en juin.
C'est une bien triste affaire qui a été examinée au tribunal de Papeete en comparution immédiate ce jeudi après-midi. Tamatoa, jeune homme de 21 ans, était jugé pour agression contre ses propres parents. Les faits se sont déroulés à Taravao en février dernier. Il faut savoir que Tamatoa souffre de schizophrénie depuis qu'il a 18 ans, il entend des voix dans sa tête. Son traitement ne semble pas toujours efficace, d'autant que sa consommation d'alcool et de paka "réactive ses hallucinations" selon le juge. La maladie le conduit à être violent envers ses proches... il a même quitté le lycée après un conflit avec un professeur, à deux semaines de passer le bac.
Les faits qui lui sont reprochés ont commencé la nuit du 2 au 3 février, alors qu'il entendait dans sa tête la voix d'une certaine Esther. Suite à une dispute provoquée par le repas du soir il agresse sa mère et la menace avec un couteau de boucher. La pauvre maman est obligée de s'enfermer dans la salle de bain pour échapper à la fureur de son fils qui se déchaine sur la porte.
Quand il se calme, il est conduit à l'hôpital qui refuse de l'interner, faute de place selon Tamatoa, mais plus probablement parce qu'il était sous l'emprise de l'alcool et du paka comme l'assure le dossier. Il rentre donc chez lui mais le lendemain, 3 février, c'est à son père qu'il s'en prend violemment, sans qu'il puisse se souvenir de la raison de sa colère. Le papa avait été victime d'un AVC il y a un an et est resté handicapé... Et le sort s'acharne sur lui puisque c'est son propre fils qui l'attaque ce jour-là, avec le tripode qu'il utilise comme déambulateur. La victime subit de multiples blessures légères qui le laissent avec une ITT de trois jours. Les pompiers qui interviennent, de même que les premiers médecins qui l'examinent, notent que Tamatoa est complètement délirant et incohérent, clairement en crise de schizophrénie.
Les parents complètement désemparés par cet accès de violence et incapables de se défendre, se résolvent à porter plainte. Leur fils est interné d'office pendant plusieurs mois et suivi par un médecin, qui conclut dans son rapport que le jeune homme est certes victime de troubles psychiatriques, mais que le contrôle de ses actes n'est qu'altéré. Il peut donc être jugé et considéré responsable de ses actes...
"TU M'AVAIS PROMIS, DIEU !"
À l'audience, Tamatoa semble cohérant au début, mais au fur et à mesure qu'il prend conscience du sérieux de sa situation – il risque jusqu'à cinq ans de prison – son état empire, oscillant entre rires absurdes et larmes. Quand les juges demandent à ses parents s'ils seraient prêts à le reprendre chez eux, et qu'ils assurent qu'il sera mieux en hôpital psychiatrique, il s'énerve et menace de se suicider...
Le procureur, notant que la responsabilité pénale du jeune malade est difficile à établir vu les avis médicaux divergents (et sans doute face au spectacle de l'audience), suit l'avocat de la défense pour demander une nouvelle expertise psychiatrique. Il demande aussi la détention provisoire, craignant pour la sécurité du public. L'avocate commise d'office demande plutôt un retour à l'hôpital psychiatrique, qui serait plus adapté à son état.
Pendant le délibéré, Tamatoa reprend confiance. Sans doute sous l'influence des voix dans sa tête, il assure, bravache, qu'il ne risque rien : "Je sais tout, je connais le futur !" lance-t-il aux gendarmes avant d'éclater de rire. Sauf que le jugement arrive... La cour décide logiquement de demander un nouvel avis psychiatrique, mais envoie Tamatoa à Nuutania le temps de réaliser cette expertise. Là, Tamatoa devient fou de rage, hurlant vers le ciel en plein tribunal "Tu m'avais promis, Dieu !" C'est en criant, en pleurant à chaudes larmes et en se débattant entre les gendarmes que Tamatoa est emmené en détention. Il sera finalement jugé en juin.