VÆSTERVIK (Suède), 11 fév 2013 (AFP) - Sven Yrvind a toujours nagé à contre-courant, et va prouver sa témérité en partant à l'assaut des mers du monde sur un voilier minuscule, de trois mètres de long.
A 73 ans, ce marin et aventurier suédois a du caractère: il a une fois refusé de s'exprimer lors d'un séminaire en présence du roi et de la reine de Suède au motif qu'il ne serait pas payé.
Les organisateurs "m'ont dit qu'il fallait que je considère ça comme un honneur", s'est-il moqué.
Le séminaire a fini par avoir lieu, après l'intervention providentielle d'un millionnaire du pétrole qui a réglé l'intervention de M. Yrvind, ce dernier refusant toutefois de porter une queue de pie malgré l'insistance des organisateurs.
"J'ai mes principes", souligne-t-il, goguenard, dans son atelier où il prépare sa prochaine aventure. Et des principes, il en faut quand il s'agit d'organiser un tour du monde sans escale dans un bateau minuscule.
Rien n'est laissé au hasard. Il construit lui-même son embarcation, logiquement baptisée le "Yrvind Ten", d'après sa longueur: 10 pieds.
Sven Yrvind, dont le patronyme choisi par ses soins signifie "tourbillon", a beau être un original, son projet n'a rien d'une lubie. Reconnu par ses pairs, il a déjà navigué sur toutes les mers du monde dans ses propres embarcations. Il fut le premier Suédois à franchir le cap Horn, sur un voilier de six mètres.
Le "Yrvind Ten" est construit en mousse composite et fibre de verre. Achevé, il pèsera environ 1,5 tonne.
Deux "grands mâts" de trois mètres seront placés côte à côte au milieu de l'esquif, et une ceinture assurera la sécurité du navigateur en toute circonstance, notamment pendant son sommeil, précaution indispensable lorsque les vagues avoisinent les 40 mètres.
Quelque 400 kg de nourriture, exclusivement du muesli, des vitamines et des sardines en boîte, et 100 kg de livres seront placés en fond de cale.
Sven Yrvind a hâte de prendre la mer. La vie au grand large lui a toujours été plus agréable. Sur la terre ferme, il se sent souvent incompris, pas à sa place. Il l'explique par sa dyslexie.
Renvoyé de l'école dès sa première rentrée des classes par une institutrice qui jugeait son comportement problématique, l'aventurier a finalement fréquenté une institution pour élèves aux besoins spéciaux, où "au moins les professeurs étaient sympas".
Sorti sans diplôme, il ne s'est pris de passion pour les mathématiques que beaucoup plus tard, après avoir déserté le service militaire, passé un temps derrière les barreaux puis avoir retrouvé la liberté en échange de la confession signée d'être malade mental.
"J'ai commencé à lire des livres sur la construction des bateaux, et ils contiennent beaucoup de maths. J'ai fini par acheter mes propres livres et suis finalement devenu très bon dans cette matière", explique-t-il.
Son premier voyage, Sven Yrvind l'a réalisé dans l'archipel de Bohuslän, sur la côte Ouest de la Suède. Une escapade modeste, mais assez pour lui donner un avant-goût d'une vie "nomade", se souvient-il.
"Après environ un mois (en mer) vous commencez à remarquer des choses auxquelles vous n'auriez pas pensé avant. Les choses prennent un sens différent", dit-il évoquant un voyage en voilier de 45 jours en 2011 entre Madère et la Martinique.
Pour Yrvind, sortir en mer permet de s'extirper du flot continu d'informations imposées par la modernité, aussi désagréable que les "lumières d'un projecteur sur le visage".
Son voyage autour du monde sans escale devrait prendre plus 600 jours, mais il n'a pas encore fixé de date de départ. Il lui faut d'abord finir son bateau!
Quant aux dangers qu'il affrontera au cours de son voyage, il préfère les ignorer et parler des dangers de ne pas se lancer dans cette aventure. "Les gens ne comprennent pas que la vie que nous vivons est dangereuse. C'est un mode de vie sédentaire et les gens deviennent gros", soupire-t-il.
Le navigateur souhaite que son esquif, en plus d'établir le record du plus petit bateau ayant réalisé le tour du monde, attirera l'attention sur l'environnement, prouvant que les grosses bêtes ne sont pas forcément les meilleures.
A 73 ans, ce marin et aventurier suédois a du caractère: il a une fois refusé de s'exprimer lors d'un séminaire en présence du roi et de la reine de Suède au motif qu'il ne serait pas payé.
Les organisateurs "m'ont dit qu'il fallait que je considère ça comme un honneur", s'est-il moqué.
Le séminaire a fini par avoir lieu, après l'intervention providentielle d'un millionnaire du pétrole qui a réglé l'intervention de M. Yrvind, ce dernier refusant toutefois de porter une queue de pie malgré l'insistance des organisateurs.
"J'ai mes principes", souligne-t-il, goguenard, dans son atelier où il prépare sa prochaine aventure. Et des principes, il en faut quand il s'agit d'organiser un tour du monde sans escale dans un bateau minuscule.
Rien n'est laissé au hasard. Il construit lui-même son embarcation, logiquement baptisée le "Yrvind Ten", d'après sa longueur: 10 pieds.
Sven Yrvind, dont le patronyme choisi par ses soins signifie "tourbillon", a beau être un original, son projet n'a rien d'une lubie. Reconnu par ses pairs, il a déjà navigué sur toutes les mers du monde dans ses propres embarcations. Il fut le premier Suédois à franchir le cap Horn, sur un voilier de six mètres.
Le "Yrvind Ten" est construit en mousse composite et fibre de verre. Achevé, il pèsera environ 1,5 tonne.
Deux "grands mâts" de trois mètres seront placés côte à côte au milieu de l'esquif, et une ceinture assurera la sécurité du navigateur en toute circonstance, notamment pendant son sommeil, précaution indispensable lorsque les vagues avoisinent les 40 mètres.
Quelque 400 kg de nourriture, exclusivement du muesli, des vitamines et des sardines en boîte, et 100 kg de livres seront placés en fond de cale.
Sven Yrvind a hâte de prendre la mer. La vie au grand large lui a toujours été plus agréable. Sur la terre ferme, il se sent souvent incompris, pas à sa place. Il l'explique par sa dyslexie.
Renvoyé de l'école dès sa première rentrée des classes par une institutrice qui jugeait son comportement problématique, l'aventurier a finalement fréquenté une institution pour élèves aux besoins spéciaux, où "au moins les professeurs étaient sympas".
Sorti sans diplôme, il ne s'est pris de passion pour les mathématiques que beaucoup plus tard, après avoir déserté le service militaire, passé un temps derrière les barreaux puis avoir retrouvé la liberté en échange de la confession signée d'être malade mental.
"J'ai commencé à lire des livres sur la construction des bateaux, et ils contiennent beaucoup de maths. J'ai fini par acheter mes propres livres et suis finalement devenu très bon dans cette matière", explique-t-il.
Son premier voyage, Sven Yrvind l'a réalisé dans l'archipel de Bohuslän, sur la côte Ouest de la Suède. Une escapade modeste, mais assez pour lui donner un avant-goût d'une vie "nomade", se souvient-il.
"Après environ un mois (en mer) vous commencez à remarquer des choses auxquelles vous n'auriez pas pensé avant. Les choses prennent un sens différent", dit-il évoquant un voyage en voilier de 45 jours en 2011 entre Madère et la Martinique.
Pour Yrvind, sortir en mer permet de s'extirper du flot continu d'informations imposées par la modernité, aussi désagréable que les "lumières d'un projecteur sur le visage".
Son voyage autour du monde sans escale devrait prendre plus 600 jours, mais il n'a pas encore fixé de date de départ. Il lui faut d'abord finir son bateau!
Quant aux dangers qu'il affrontera au cours de son voyage, il préfère les ignorer et parler des dangers de ne pas se lancer dans cette aventure. "Les gens ne comprennent pas que la vie que nous vivons est dangereuse. C'est un mode de vie sédentaire et les gens deviennent gros", soupire-t-il.
Le navigateur souhaite que son esquif, en plus d'établir le record du plus petit bateau ayant réalisé le tour du monde, attirera l'attention sur l'environnement, prouvant que les grosses bêtes ne sont pas forcément les meilleures.