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Un projet de quatre bâtiments pour des commerces et 232 logements à Tipaerui


Un projet de quatre bâtiments pour des commerces et 232 logements à Tipaerui
Tahiti, le 11 février 2021 - Un projet de construction de quatre bâtiments, allant jusqu'au R+6, est prévu sur le site de l'ancien hôtel Matavai à Tipaerui, avec des surfaces commerciales et 232 logements pour près de 1 000 locataires.
 
Quatre bâtiments allant jusqu'au R+6 (bâtiment à six étages, ndlr), incluant des surfaces commerciales et 232 logements pouvant accueillir près de 1000 résidents, sont en projet sur le site de l'ancien hôtel Matavai à Tipaerui. L'étude d'impact effectuée par la société Haaviti est consultable jusqu'au 15 février dans les mairies de Papeete et Faa'a. Sa finalité est l'obtention du permis de construire pour le maître d'œuvre, la société TB Promotion de l'entrepreneur Thierry Barbion, et le maître d'ouvrage, la SA Matavai. L'étude détaille l'impact de ces travaux prévus pour trois ans dans un "quartier de Tipaerui qui compte environ 3 000 habitants pour environ 1 000 logements, soit environ 10 à 15% de la population de Papeete"

"Besoins en logements neufs"

Selon l'étude, depuis la démolition de l'hôtel Matavai il y a 20 ans, "le site a été laissé en l'état et est envahi par la végétation". Plusieurs projets ont émergé, avec un centre commercial, un mélange de centre commercial et de logements, une résidence en maisons jumelées ou encore une clinique... L'étude précise que ce projet de quatre bâtiments a été retenu "pour sa taille, les besoins en logements neufs en zone urbaine et pour son intégration dans le modèle urbain proposé et planifié. Comparativement aux autres projets, celui-ci est de taille adaptée tout en maintenant des espaces verts importants".
 
Selon le document, le projet va permettre aux jeunes familles d'avoir "un logement salubre". Mais il précise aussi que ce projet pourrait être revu à la baisse, notamment sur le nombre d'étages et de logements, et prévoir l'ajout d'une seconde voie d'accès.

Saturation de la circulation

La route de Tipaerui est "très largement encombrée, surtout dans le sens sortant de la vallée, de 7 à 8 heures puis de 15 à 17 heures", détaille l'étude d'impact. "Plus de 140 véhicules sont parfois en blocage, du feu jusqu'au pont. Un encombrement dû aux écoles et le mercredi au conservatoire". Sans compter que cette voirie dessert un "total supérieur à 1 100 logements, 120 entreprises, et trois écoles de 600 élèves". Pendant la phase de travaux, on peut s'attendre, toujours selon l'étude d'impact, à 1 900 camions qui circuleront à Tipaerui pendant trois mois à raison de 22 allers et retours par jour, et le double lors de la seconde phase, soit "environ un passage de camion sur la voirie toutes les 10-12 minutes".
 
Le bureau d'études précise que ces encombrements sont dûs à "l'insuffisance de la voirie" et il prévient que "l'intégration de ce projet est conditionnée à l'aménagement des voies d'accès comme le prévoit le PGA (plan général d'aménagement, ndlr) de la commune". En effet, il risque d'entraîner "une forte perturbation du trafic dans la vallée". D'ici cinq à dix ans, poursuit l'étude, des "risques de ralentissements, voire de blocages de voirie sont fortement prévisibles". D'où la nécessité d'y effectuer des aménagements routiers "dans une démarche globale concertée entre chaque acteur" et surtout "finis avant la fin des travaux". Le document indique sur ce point que le Pays étudie un projet de désenclavement.

"Peu de maîtrise énergétique pour des raisons budgétaires"

Côté environnemental, l'étude indique qu'aucune espèce endémique n'a été observée sur le site "colonisé par des espèces introduites telles que la fourmi folle jaune, les bulbuls à ventre rouge ou encore par des chiens, chats, coqs et poules" (sic) ! Mais elle souligne que le lagon et la passe de Papeete doivent "être préservés au mieux de tout impact émanant du projet" en raison de leur situation à 400 mètres du site. "Il demeure plusieurs îlots concentrant poissons, coraux et autres espèces associées. Un banc de dauphins à long bec réside dans la passe et, de plus en plus souvent, des baleines rentrent dans la passe de Papeete". Des considérations prises très au sérieux par le cabinet d'études qui indique que si "les mesures préconisées ne sont pas appliquées, la probabilité que la rade de Papeete soit davantage altérée est forte".
 
Enfin, bonne nouvelle pour l'activité économique de la zone, le chantier doit engendrer du travail pour environ 300 personnes, dont 20% d'emplois créés pendant deux à trois ans. Une activité jugée bénéfique pour les petits commerces de la zone, sachant que le maître d'ouvrage s'est engagé à embaucher de la main d'œuvre habitant à Tipaerui, comme le souhaitent les associations du quartier.

Rédigé par Vaite Urarii Pambrun le Jeudi 11 Février 2021 à 20:31 | Lu 4660 fois