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Un prêtre tué par l'homme mis en cause dans l'incendie de la cathédrale de Nantes de juillet 2020


SEBASTIEN SALOM-GOMIS / AFP
SEBASTIEN SALOM-GOMIS / AFP
Paris, France | AFP | lundi 09/08/2021 - Un prêtre a été tué lundi en Vendée par un homme qu'il hébergait, le présumé incendiaire de la cathédrale de Nantes en juillet 2020, qui s'est rendu en milieu de matinée à la gendarmerie pour se dénoncer, a-t-on appris de sources policière et proches du dossier.

Le drame a été annoncé par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin sur Twitter, confirmant une information de Valeurs Actuelles.

"Tout mon soutien aux catholiques de notre pays après le dramatique assassinat d’un prêtre en Vendée", a tweeté le ministre, qui doit se rendre en fin d'après-midi sur place, à Saint-Laurent-sur-Sèvre, à une quinzaine de kilomètres au sud de Cholet.

"Un homme s'est présenté en milieu de matinée à la brigade de gendarmerie de Mortagne-sur-Sèvre et a dit avoir tué un ecclésiastique", a précisé une source proche du dossier.

Le mode opératoire du crime n'était pas encore connu dans l'immédiat, mais une source policière a écarté une attaque au couteau.

Le prêtre, âgé de 60 ans et membre de la communauté religieuse des Montfortains à Saint-Laurent-sur-Sèvre, accueillait cet homme "depuis plusieurs mois", a indiqué une source policière à l'AFP.

Vincent Neymon, secrétaire général adjoint de la Conférence des Evêques de France joint par l'AFP, a exprimé "stupéfaction et profonde tristesse". Selon lui, le prêtre était le "provincial", donc le responsable national pour la France de cette congrégation. Les Missionnaires Montfortains sont une congrégation présente dans une trentaine de pays, très orientée sur la charité et l'hospitalité.

Sur Twitter, le sénateur LR de la Vendée Bruno Retailleau a rendu hommage au "père Olivier Maire, supérieur des Montfortains", en disant: "Sa mort témoigne de la bonté de ce prêtre que je connaissais bien et dont j’avais pu apprécier la profondeur de la foi. Sa mort est une grande perte".

- Polémiques immédiates -
Emmanuel A., de nationalité rwandaise et réfugié en France, avait été placé sous contrôle judiciaire dans le cadre de l'enquête sur l'incendie du 18 juillet 2020 de la cathédrale de Nantes, où il était bénévole, a précisé cette source.

Le drame a aussitôt fait l'objet de polémiques politiques, à huit mois de l'élection présidentielle.

La présidente de Rassemblement national Marine Le Pen, a réagi immédiatement sur Twitter. "En France, on peut donc être clandestin, incendier la cathédrale de #Nantes, ne jamais être expulsé, et récidiver en assassinant un prêtre", a-t-elle écrit, y voyant la "faillite complète de l'Etat et de Gérald Darmanin".

Le ministre de l'Intérieur a répliqué sans tarder sur Twitter: "Cet étranger n’était pas expulsable malgré son arrêté d’expulsion tant que son contrôle judiciaire n’était pas levé". Il a accusé Marine Le Pen de "polémiquer sans connaître les faits".

La dernière attaque mortelle visant un membre de l’Église catholique en France remonte au 29 octobre dernier, lorsque Brahim Aouissaoui, un Tunisien de 22 ans, avait tué au couteau deux fidèles et le sacristain de la basilique Notre-Dame-de-l'Assomption à Nice, avant d'être grièvement blessé par des policiers municipaux. 

En 2019, un prêtre de 90 ans, le père Roger Matassoli, avait été retrouvé mort dans l'Oise, décédé par asphyxie et avec la présence de traces de coups portés à l’abdomen, au crâne et au visage. 

Le prêtre avait fait l'objet d'une plainte pour "comportements inappropriés sur mineur" commis il y a plusieurs dizaines d'années, avait alors expliqué l’évêque de Beauvais. Le suspect était un homme de 20 ans.

En 2016, le père Jacques Hamel, prêtre de Saint-Etienne-du-Rouvray (Seine-Maritime), avait été égorgé dans son église par Abdel Malik Petitjean et Adel Kermiche, qui avaient été abattus par la police. L'assassinat avait été revendiqué par l'organisation Etat Islamique(EI).

le Lundi 9 Août 2021 à 04:14 | Lu 348 fois