Beyrouth, Liban | AFP | lundi 13/01/2025 - Un juge international, Nawaf Salam, est devenu lundi le nouveau Premier ministre du Liban, chargé de relever des défis majeurs dans un pays en crise, après sa nomination par le président Joseph Aoun.
Diplomate chevronné âgé de 71 ans, M. Salam était jusqu'à présent président de la Cour internationale de Justice (CIJ) à La Haye et a mené sa carrière à l'écart de la classe politique traditionnelle libanaise.
Sa candidature a été principalement soutenue par des forces politiques opposées au mouvement chiite pro-iranien Hezbollah, sorti très affaibli de sa dernière guerre contre Israël.
Joseph Aoun "a convoqué le juge Nawaf Salam", actuellement à l'étranger et attendu mardi au Liban, "pour lui confier la formation du gouvernement", a annoncé la présidence à l'issue de consultations parlementaires.
L'élection le 9 janvier de M. Aoun, appuyée par les Etats-Unis et l'Arabie saoudite, selon des responsables politiques libanais, avait mis fin à une vacance de plus de deux ans au sommet de l'Etat.
Dirigé par un gouvernement intérimaire mené par Najib Mikati, le Liban n'avait plus de président depuis octobre 2022 du fait des dissensions politiques, malgré une grave crise économique et le conflit qui a opposé pendant plus d'un an le Hezbollah à Israël, avant un cessez-le-feu fin novembre.
M. Mikati figurait avec Nawaf Salam parmi les noms évoqués pour diriger le prochain gouvernement.
En vertu du partage du pouvoir entre les communautés religieuses au Liban, le président de la République est un chrétien maronite, le Premier ministre un musulman sunnite et le président du Parlement un musulman chiite.
Le chef de l'Etat, conformément à la Constitution, reçoit les représentants de toutes les formations parlementaires ainsi que les élus indépendants, avant de désigner comme Premier ministre le candidat qui est soutenu par le plus grand nombre de députés.
Au total, 84 députés sur 128 ont désigné Nawaf Salam, contre neuf voix seulement pour M. Mikati, tandis que 35 députés, dont ceux du Hezbollah, n'ont soutenu aucun candidat.
Firas Hamdane, qui fait partie des 13 députés élus à la suite des manifestations populaires contre la classe dirigeante déclenchées en octobre 2019, a affirmé que la nomination de M. Salam était "une initiative libanaise, sans aucune ingérence extérieure".
Il a salué une nomination en accord avec les "principes" du mouvement de contestation, estimant que M. Salam "incarne les Libanais qui rejettent la corruption et le clientélisme".
Le député Gebran Bassil, président du Bloc du Courant patriotique libre, qui fut l'allié chrétien le plus proche du Hezbollah, a désigné M. Salam et dit voir en lui "un visage réformiste".
- "Nouvelle ère" -
Alors que M. Aoun a promis une "nouvelle ère" pour le Liban après son élection par le Parlement, les forces politiques opposées au Hezbollah considèrent que M. Mikati fait partie d'un système politique dépassé et sous l'emprise de cette formation.
Le député du bloc des Forces libanaises, le plus grand bloc chrétien, George Adwan, a appelé le Hezbollah, après avoir désigné M. Salam, à "s'engager dans le travail politique", ajoutant que "l'ère des armes est révolue pour toujours".
"Nous leur tendons la main pour collaborer à la reconstruction du pays", a-t-il ajouté.
Un troisième candidat, le député anti-Hezbollah Fouad Makhzoumi, riche homme d'affaires qui entretient de bonnes relations avec les pays du Golfe et Washington, s'était retiré pour se ranger du côté de M. Salam.
Le journal Al-Akhbar, proche du Hezbollah, avait estimé lundi que la nomination de M. Salam serait un "coup d'État complet des Etats-Unis".
Le professeur d'université Ali Mrad a déclaré à l'AFP, avant cette nomination, que le choix de Nawaf Salam signifierait un "retour à la logique de la réforme, de la souveraineté et de l'unité nationale."
Le nouveau Premier ministre sera confronté à des défis majeurs, notamment la mise en œuvre de réformes économiques pour satisfaire les donateurs internationaux.
Il aura la lourde tâche de reconstruire des pans entiers du pays après la guerre entre Israël et le Hezbollah et mettre en œuvre l'accord de cessez-le-feu du 27 novembre, qui prévoit notamment un retrait du Hezbollah de la zone frontalière avec Israël.
Diplomate chevronné âgé de 71 ans, M. Salam était jusqu'à présent président de la Cour internationale de Justice (CIJ) à La Haye et a mené sa carrière à l'écart de la classe politique traditionnelle libanaise.
Sa candidature a été principalement soutenue par des forces politiques opposées au mouvement chiite pro-iranien Hezbollah, sorti très affaibli de sa dernière guerre contre Israël.
Joseph Aoun "a convoqué le juge Nawaf Salam", actuellement à l'étranger et attendu mardi au Liban, "pour lui confier la formation du gouvernement", a annoncé la présidence à l'issue de consultations parlementaires.
L'élection le 9 janvier de M. Aoun, appuyée par les Etats-Unis et l'Arabie saoudite, selon des responsables politiques libanais, avait mis fin à une vacance de plus de deux ans au sommet de l'Etat.
Dirigé par un gouvernement intérimaire mené par Najib Mikati, le Liban n'avait plus de président depuis octobre 2022 du fait des dissensions politiques, malgré une grave crise économique et le conflit qui a opposé pendant plus d'un an le Hezbollah à Israël, avant un cessez-le-feu fin novembre.
M. Mikati figurait avec Nawaf Salam parmi les noms évoqués pour diriger le prochain gouvernement.
En vertu du partage du pouvoir entre les communautés religieuses au Liban, le président de la République est un chrétien maronite, le Premier ministre un musulman sunnite et le président du Parlement un musulman chiite.
Le chef de l'Etat, conformément à la Constitution, reçoit les représentants de toutes les formations parlementaires ainsi que les élus indépendants, avant de désigner comme Premier ministre le candidat qui est soutenu par le plus grand nombre de députés.
Au total, 84 députés sur 128 ont désigné Nawaf Salam, contre neuf voix seulement pour M. Mikati, tandis que 35 députés, dont ceux du Hezbollah, n'ont soutenu aucun candidat.
Firas Hamdane, qui fait partie des 13 députés élus à la suite des manifestations populaires contre la classe dirigeante déclenchées en octobre 2019, a affirmé que la nomination de M. Salam était "une initiative libanaise, sans aucune ingérence extérieure".
Il a salué une nomination en accord avec les "principes" du mouvement de contestation, estimant que M. Salam "incarne les Libanais qui rejettent la corruption et le clientélisme".
Le député Gebran Bassil, président du Bloc du Courant patriotique libre, qui fut l'allié chrétien le plus proche du Hezbollah, a désigné M. Salam et dit voir en lui "un visage réformiste".
- "Nouvelle ère" -
Alors que M. Aoun a promis une "nouvelle ère" pour le Liban après son élection par le Parlement, les forces politiques opposées au Hezbollah considèrent que M. Mikati fait partie d'un système politique dépassé et sous l'emprise de cette formation.
Le député du bloc des Forces libanaises, le plus grand bloc chrétien, George Adwan, a appelé le Hezbollah, après avoir désigné M. Salam, à "s'engager dans le travail politique", ajoutant que "l'ère des armes est révolue pour toujours".
"Nous leur tendons la main pour collaborer à la reconstruction du pays", a-t-il ajouté.
Un troisième candidat, le député anti-Hezbollah Fouad Makhzoumi, riche homme d'affaires qui entretient de bonnes relations avec les pays du Golfe et Washington, s'était retiré pour se ranger du côté de M. Salam.
Le journal Al-Akhbar, proche du Hezbollah, avait estimé lundi que la nomination de M. Salam serait un "coup d'État complet des Etats-Unis".
Le professeur d'université Ali Mrad a déclaré à l'AFP, avant cette nomination, que le choix de Nawaf Salam signifierait un "retour à la logique de la réforme, de la souveraineté et de l'unité nationale."
Le nouveau Premier ministre sera confronté à des défis majeurs, notamment la mise en œuvre de réformes économiques pour satisfaire les donateurs internationaux.
Il aura la lourde tâche de reconstruire des pans entiers du pays après la guerre entre Israël et le Hezbollah et mettre en œuvre l'accord de cessez-le-feu du 27 novembre, qui prévoit notamment un retrait du Hezbollah de la zone frontalière avec Israël.