Tahiti, le 29 juillet 2020 - Écologiques, innovants ou durables, 14 projets polynésiens se présentent au concours Tech4islands. Tahiti info vous livre un portrait de ces solutions insulaires, à commencer par Seed out fenua : un jeu vidéo pour financer la reforestation.
Tiki se réveille dans un monde post-apocalyptique avec le pouvoir de faire germer des graines en leur insufflant une bonne dose de mana. Imaginé par le studio SoFenua, en partenariat avec l'école Poly 3D de la CCISM et Air Tahiti Nui, le héros principal de ce jeu vidéo donne vie à des arbres pourtant bien réels. C'est la cible de Seed out fenua et sa raison d'être : lutter contre le réchauffement climatique en plantant des arbres. Beaucoup d'arbres. "Il en faudrait 1 200 milliards pour sauver la planète selon les scientifiques. Ce chiffre qui fait peur, on peut commencer à y répondre à notre petite échelle" nuance le fondateur de la start-up Henry Medeau, conscient du peu d'attention portée aux forêts dans une île qui ne souffre pas de la sécheresse, de la déforestation ou de l'exploration minière.
D'où le projet de s'étendre aux territoires insulaires de la région, à commencer par la Nouvelle-Calédonie voisine, hot-spot de biodiversité. "Les gens ici sont plus sensibilisés à la santé du corail, qui est en quelque sorte un arbre nain" concède Henry. Axé dans l'immédiat sur la reforestation, le jeu a vocation à se décliner en diverses thématiques écologiques, comme la réimplantation du corail, le nettoyage des océans ou le ramassage des déchets.
2,5 milliards de joueurs dans le monde
Mais pour atteindre sa cible, Henry vise bien sûr le marché international. "Il y a 2,5 milliards de joueurs dans le monde dont 38 millions en France" fait remarquer l'entrepreneur. Une marge de progression qui lui sert d'argument économique. "Le marché de la reforestation explose", poursuit le jeune homme, évoquant la "success story" d'Ecosia. Le moteur de recherche allemand, dont il s'est d'ailleurs inspiré, reverse 80% de ses bénéfices à un programme de reforestation actif dans plusieurs pays du globe. Avec Seed out fenua, le studio veut aller plus loin dans la démarche pédagogique. "Là, on sensibilise le joueur en lui donnant les moyens d'agir, de créer un écosystème. Au lieu de faire culpabiliser les gens, on leur donne l'occasion d'avoir un impact positif en s'amusant. Mon bénéfice personnel ne sera pas en chiffre d'affaires, mais en nombre d'arbres" ajoute l'entrepreneur, personnellement engagé dans la cause environnementale.
Reste à tester les consommateurs et éprouver le modèle économique. "Le public comprend le potentiel mais pas forcément le concept" reconnaît Henry. En explorant le monde, le joueur va dénicher des ressources de fabrication ou réveiller des sanctuaires, qui vont activer des clips publicitaires. C'est ce contenu sponsorisé qui va générer des fonds, dont une part sera reversée directement aux associations partenaires comme Manu SOP, ou Un Enfant, un Arbre, un Corail. Sur le terrain du réel, ce sont elles qui prennent le relais du bonhomme virtuel. Pas étonnant donc que le projet postule au concours international Tech4island. Mais Henry le sait, la concurrence sera rude. Sur 186 concurrents au total, seule 12 solutions seront présélectionnées. Pas de quoi décourager le jeune entrepreneur. "Quoi qu'il arrive, ce sera une expérience de plus. Si je ne suis pas retenu ce sera plus difficile de porter le projet, mais je n'arrêterai pas pour autant".
Tiki se réveille dans un monde post-apocalyptique avec le pouvoir de faire germer des graines en leur insufflant une bonne dose de mana. Imaginé par le studio SoFenua, en partenariat avec l'école Poly 3D de la CCISM et Air Tahiti Nui, le héros principal de ce jeu vidéo donne vie à des arbres pourtant bien réels. C'est la cible de Seed out fenua et sa raison d'être : lutter contre le réchauffement climatique en plantant des arbres. Beaucoup d'arbres. "Il en faudrait 1 200 milliards pour sauver la planète selon les scientifiques. Ce chiffre qui fait peur, on peut commencer à y répondre à notre petite échelle" nuance le fondateur de la start-up Henry Medeau, conscient du peu d'attention portée aux forêts dans une île qui ne souffre pas de la sécheresse, de la déforestation ou de l'exploration minière.
D'où le projet de s'étendre aux territoires insulaires de la région, à commencer par la Nouvelle-Calédonie voisine, hot-spot de biodiversité. "Les gens ici sont plus sensibilisés à la santé du corail, qui est en quelque sorte un arbre nain" concède Henry. Axé dans l'immédiat sur la reforestation, le jeu a vocation à se décliner en diverses thématiques écologiques, comme la réimplantation du corail, le nettoyage des océans ou le ramassage des déchets.
2,5 milliards de joueurs dans le monde
Mais pour atteindre sa cible, Henry vise bien sûr le marché international. "Il y a 2,5 milliards de joueurs dans le monde dont 38 millions en France" fait remarquer l'entrepreneur. Une marge de progression qui lui sert d'argument économique. "Le marché de la reforestation explose", poursuit le jeune homme, évoquant la "success story" d'Ecosia. Le moteur de recherche allemand, dont il s'est d'ailleurs inspiré, reverse 80% de ses bénéfices à un programme de reforestation actif dans plusieurs pays du globe. Avec Seed out fenua, le studio veut aller plus loin dans la démarche pédagogique. "Là, on sensibilise le joueur en lui donnant les moyens d'agir, de créer un écosystème. Au lieu de faire culpabiliser les gens, on leur donne l'occasion d'avoir un impact positif en s'amusant. Mon bénéfice personnel ne sera pas en chiffre d'affaires, mais en nombre d'arbres" ajoute l'entrepreneur, personnellement engagé dans la cause environnementale.
Reste à tester les consommateurs et éprouver le modèle économique. "Le public comprend le potentiel mais pas forcément le concept" reconnaît Henry. En explorant le monde, le joueur va dénicher des ressources de fabrication ou réveiller des sanctuaires, qui vont activer des clips publicitaires. C'est ce contenu sponsorisé qui va générer des fonds, dont une part sera reversée directement aux associations partenaires comme Manu SOP, ou Un Enfant, un Arbre, un Corail. Sur le terrain du réel, ce sont elles qui prennent le relais du bonhomme virtuel. Pas étonnant donc que le projet postule au concours international Tech4island. Mais Henry le sait, la concurrence sera rude. Sur 186 concurrents au total, seule 12 solutions seront présélectionnées. Pas de quoi décourager le jeune entrepreneur. "Quoi qu'il arrive, ce sera une expérience de plus. Si je ne suis pas retenu ce sera plus difficile de porter le projet, mais je n'arrêterai pas pour autant".
Des étudiants à la conception
Partenaire incontournable du Digital Festival Tahiti, on retrouve sans surprise derrière la conception de Seed Out Fenua, le studio de production de Poly3D de la CCISM. Quatre étudiants de l'école ont été mobilisés aux côtés de Henry Medeau pour la recherche artistique et la modélisation du jeu. Chacun son domaine d'expertise. Ainsi Naiki travaille les mouvements de base du Tiki. "Un peu comme une marionnette, sourit le jeune homme. On va déjà commencer par le faire marcher." Penchée sur sa tablette, sa voisine Sara dessine les éléments du décor. "Je reporte ensuite en 3D le dessin et je lui apporte de la texture" commente la jeune femme. Vaiarii pour sa part pose le cadre de "l'écosystème", soit la mécanique du jeu. "Je détaille chaque action sous forme de schéma, et je pose les fonctionnalités des différents types d'arbres". En deuxième année de formation, ils n'en sont pas à leur première création. Dans le cadre de leur stage qui doit s'étendre sur un total de 8 mois, ils ont déjà travaillé sur la conception d'un jeu sur application mobile, baptisé "Moana, le sauveur de légende".
Partenaire incontournable du Digital Festival Tahiti, on retrouve sans surprise derrière la conception de Seed Out Fenua, le studio de production de Poly3D de la CCISM. Quatre étudiants de l'école ont été mobilisés aux côtés de Henry Medeau pour la recherche artistique et la modélisation du jeu. Chacun son domaine d'expertise. Ainsi Naiki travaille les mouvements de base du Tiki. "Un peu comme une marionnette, sourit le jeune homme. On va déjà commencer par le faire marcher." Penchée sur sa tablette, sa voisine Sara dessine les éléments du décor. "Je reporte ensuite en 3D le dessin et je lui apporte de la texture" commente la jeune femme. Vaiarii pour sa part pose le cadre de "l'écosystème", soit la mécanique du jeu. "Je détaille chaque action sous forme de schéma, et je pose les fonctionnalités des différents types d'arbres". En deuxième année de formation, ils n'en sont pas à leur première création. Dans le cadre de leur stage qui doit s'étendre sur un total de 8 mois, ils ont déjà travaillé sur la conception d'un jeu sur application mobile, baptisé "Moana, le sauveur de légende".