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Un film pour promouvoir l’allaitement


Les six infirmières engagées dans ce projet.
Les six infirmières engagées dans ce projet.
PAPEETE, lundi 19 novembre 2012. Six infirmières puéricultrices du Centre hospitalier du Taaone ont remporté le prix initiatives Philips Avent pour le soutien à l’allaitement. Leur projet porte sur la réalisation d’un court-métrage. Si les sponsors sont au rendez-vous, le tournage pourrait débuter début 2013. Une première participation et pour ces six infirmières puéricultrices issues de différents services du CHPF (maternité, néo-natalité, biberonerie), c’est directement le premier prix, ex-æquo ! Leur projet de film pour la promotion de l’allaitement auprès des futures et jeunes mamans de Polynésie française a séduit parmi 15 autres, et c’était le seul issu de l’outremer. «Je crois même que les organisateurs étaient surpris d’avoir un projet venu d’outre-mer» explique Céline Beghdali. C’est elle qui est allée chercher ce premier prix (à savoir un chèque de 2500 euros (297 500 Fcfp) en région parisienne, à Suresnes au siège français d’Avent. Mais une fois le premier prix et le chèque en poche, pour ces six partenaires convaincues des bienfaits de l’allaitement, va démarrer désormais un autre challenge : celui de tourner le film prévu dans leur projet.

Aucune bien entendu n’est une professionnelle de la vidéo, mais toutes sont convaincues néanmoins que c’est le meilleur support. «Bien sûr c’est plus compliqué, mais la tradition de l’oralité en Polynésie nous est apparue comme importante et puis les futures et jeunes mamans lisent peu» admet Géraldine Nyama. L’idée est donc celle de tourner un film, un court-métrage de 10 minutes, «Ti mama, l’allaitement maternel» au sein de la maternité mais également hors de l’hôpital. «On voudrait filmer la mise au sein en salle de naissance, les conseils en maternité pour un allaitement réussi et encore auprès des jeunes mamans suivies par les sages-femmes de l’hospitalisation à domicile, après leur sortie de la maternité» précise Marie-Line Minjard-Pasquier, référente allaitement au sein de l’hôpital du Taaone.


Car l’allaitement maternel reste trop faible. Promu au rang de politique publique par la Polynésie depuis 1997, l’allaitement est encore trop peu pratiqué par manque de connaissance.
Une récente étude menée en novembre 2011 par la Direction de la santé montre que sur 830 mères interrogées 89% allaitent à la naissance, mais qu’elles ne sont plus que 54% à le faire après le premier mois de vie du nourrisson et que parmi celles-ci, la moitié seulement allaite de manière exclusive. Or, les recommandations de l’OMS préconisent l’allaitement maternel, seul, jusqu’à l’âge de 6 mois. «Ce qui nous fait d’autant plus rager c’est que 79% des mamans qui passent par la maternité ne travaillent pas. Elles sont disponibles à la maison» poursuivent ces infirmières puéricultrices. Manque d’informations, fausses idées, mauvais accompagnement durant les premiers temps de l’allaitement sont les causes avancées. «Dans les séances de préparation à la naissance, il y en a une consacrée à l’alimentation de l’enfant, où l’allaitement est expliqué, mais seulement 18% des mamans suivent ces séances, pourtant prises en charge par la CPS » détaille Marie-Line Minjard-Pasquier. Un film serait donc un vecteur plus direct, plus émotionnel aussi pour convaincre les jeunes mamans qui hésitent ou abandonnent trop vite l’allaitement. Mais pour cela, des soutiens de sponsoring seront nécessaires pour que la démarche de ces professionnelles aille à son terme.

La remise du prix à Suresnes.
La remise du prix à Suresnes.

CONTACTS


Les sponsors qui seraient intéressés par cette action et ce projet de film sur l’allaitement porté par ces infirmières puéricultrices peuvent se faire connaître auprès de Marie-Line Minjard-Pasquier, référente allaitement au Centre hospitalier de Polynésie française soit par téléphone au 48 58 19 ou par courriel à : [email protected]
Les six infirmières impliquées dans ce projet sont : Hélène Lorcery, Céline Beghdali, Géraldine Nyama, Estelle Zimmermann, Delphine Dupouy et Marie-Line Minjard-Pasquier.

Rédigé par Mireille Loubet le Lundi 19 Novembre 2012 à 16:13 | Lu 1839 fois