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Un festival de sciences pour encourager les enfants à oser se tromper

PARIS, 15 juillet 2010 (AFP) - L'erreur, c'est positif! Prendre le risque de se tromper pour mieux trouver, c'est ce que propose à Paris un festival de sciences à destination des enfants et adolescents, pour les décomplexer et leur donner le goût de la recherche


Organisé dans les locaux de l'Ecole Normale Supérieure, rue d'Ulm, du 21 au 24 juillet, "Détrompez-vous! Un festival d'erreurs", dont l'accès est libre et gratuit, s'adresse aux jeunes de 6 à 18 ans.

D'après les études de l'OCDE, les enfants français n'osent pas lever le doigt en classe de peur de se tromper et de faire l'objet de moqueries. "Nous avons voulu dédramatiser l'erreur, qui à l'école peut sembler négative, alors qu'elle fait partie intégrante de processus d'acquisition", explique Maëlle Lenoir, directrice de l'association Paris Montagne qui organise le festival.

Il combine trente animations, spectacles et rencontres avec des scientifiques: erreurs d'interprétation de l'oeil dans les illusions d'optique, atelier des expériences impossibles (remplir un verre sans rien verser dedans, construire un ruban avec une seule face...), histoire des erreurs qui ont scandé l'évolution des sciences, atelier de cuisine où on apprend à tirer parti de ses échecs...

Le but est de "sensibiliser les enfants à la science, à la démarche de recherche, au questionnement, à remettre en cause les présupposés", explique Maëlle Lenoir.

"La science, c'est poser un point de départ qui peut être absurde, mais qui donne du grain à moudre à vos collègues. Je veux donner aux enfants le courage de dire des choses farfelues et savoir débattre avec les autres pour éliminer ce qui ne tient pas la route", explique à l'AFP Girolamo Rammuni, du Musée des Arts et Métiers, initiateur du thème du festival.

"Trop souvent, l'enseignement est sclérosant, lorsqu'il consiste à donner +la bonne réponse+ en répétant le cours. C'est peut-être pour cela que trop peu de jeunes se destinent à des formations scientifiques. C'est ennuyeux, trop dogmatique et pas marrant. Il y a un gugusse qui vous dit comment est le monde alors que vous voulez le découvrir", ajoute le chercheur, qui a quitté l'école à 14 ans, pour reprendre ensuite des études et obtenir deux doctorats.

"Il faut habituer les enfants à regarder le monde avec des questions. Pourquoi les choses tombent? On peut l'accepter, mais alors on n'est pas Newton, car Newton s'étonnait de voir les pommes tomber, mais pas la lune", explique-t-il.

Des erreurs ont joué un rôle dans nombre de découvertes majeures, de la pénicilline de Fleming ou la radioactivité de Becquerel jusqu'au post-it ou à la vulcanisation du caoutchouc, explique Paris Montagne.

"Le mot erreur est péjoratif, il est assimilé à une faute, alors que dans le monde de la science, dans beaucoup de situations, l'erreur est féconde. Quand on fait de la recherche, on fait des hypothèses, qui sont ensuite infirmées ou confirmées", explique Etienne Klein, directeur de recherches au CEA, conseil scientifique du festival.

Créé en 2006 par des étudiants et chercheurs des instituts de la Montagne Sainte-Geneviève, Paris Montagne, qui organise chaque année ce festival, a pour objectif de faire découvrir le monde de la science et encourager les vocations. Ciblant en particulier les jeunes des milieux défavorisés, l'association veut aussi toucher en juillet les enfants qui ne partent pas vacances, les centres aérés et les MJC.

La réservation pour les particuliers ou les groupes est conseillée au 01 44 32 28 84 et sur le site de Paris Montagne (http://www.paris-montagne.org/).

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Rédigé par AFP le Mercredi 14 Juillet 2010 à 20:40 | Lu 417 fois