TARAVAO, le 3 juillet 2018. La SCEA Polycultures prévoit un élevage de 1844 cochons sur le plateau de Taravao. L'étude d'impact sur l'environnement est consultable jusqu'au 19 juillet.
Jusqu'au 19 juillet, le public peut consulter l'étude d'impact sur l’environnement sur la réalisation d'un élevage porcin sur le domaine Hiupe. Cet élevage sera situé sur le plateau de Taravao.
La société civile d'exploitation agricole SCEA Polycultures, dirigée par Bruno Wan, qui a déjà un élevage de bovins notamment, a pour projet de réaliser des travaux de terrassement et de viabilisation de deux plates-formes avec un volume de terrassement supérieur à 10 000 m³.
L'élevage comptera à terme 1844 animaux, ce qui le placera parmi les gros élevages porcins de la Polynésie française. « La production de viande porcine visée est d'environ 170 tonnes par an, soit environ 2000 carcasses par an », peut-on lire dans l'étude d'impact, qui est consultable à la mairie de Taiarapu Est ainsi qu'au service de l'urbanisme de Taravao.
A 750 mètres des maisons
Le site disposera de deux plates-formes. La première de 1000m2 accueillera le quai d’embarquement et le local du personnel et de réception. La seconde de 6400m2 accueillera les deux bâtiments d’élevage, le stockage de lisier et le stockage d'eau.
Cet élevage porcin sera situé sur le domaine Hiupe, en bas du plateau de Taravao à une altitude comprise entre 100 et 140 mètres. Ce domaine d'environ 268 hectares est aujourd'hui exploité en location par la SCEA. Le site implantation de l'élevage porcin représente une surface de moins d'un hectare. Il présente des caractéristiques intéressantes pour la création d'un élevage porcin notamment « par rapport à l'habitat (les premières maisons sont localisées à 750 mètres au droit de la route du plateau) et une très faible visibilité depuis la route du plateau et la route de ceinture », indique l'étude d'impact. Le terrain est de plus situé sur une zone d'aléa mouvement de terrain faible.
Pour minimiser les terrassements compte tenu de l’orientation des bâtiments, il a été choisi de terrasser le site en deux plates-formes étages plutôt qu'une plate-forme unique de 7400m2 le volume de déblai a été ainsi réduit de 35000m3 à 23000m3.
Des terrassements hors saison des pluies
Pour limiter l'impact sur l’environnement de ces travaux, le cabinet d'études insiste pour que ces travaux soit réalisés « avant la saison des pluies qui commence en novembre ». « Durant la phase de chantier, les terrains seront mis à nu pour être remaniés ainsi le phénomène d'érosion pourra être accentué pendant les périodes pluvieuses et conduire au ruissellement et au transport de matières terrigènes vers l'aval du site qui sont des pâturages de la SCEA », décrit l'étude d’impact.L'excédent des déblais sera stocké de façon définitive sur le domaine Hiupe.
Jusqu'au 19 juillet, le public peut consulter l'étude d'impact sur l’environnement sur la réalisation d'un élevage porcin sur le domaine Hiupe. Cet élevage sera situé sur le plateau de Taravao.
La société civile d'exploitation agricole SCEA Polycultures, dirigée par Bruno Wan, qui a déjà un élevage de bovins notamment, a pour projet de réaliser des travaux de terrassement et de viabilisation de deux plates-formes avec un volume de terrassement supérieur à 10 000 m³.
L'élevage comptera à terme 1844 animaux, ce qui le placera parmi les gros élevages porcins de la Polynésie française. « La production de viande porcine visée est d'environ 170 tonnes par an, soit environ 2000 carcasses par an », peut-on lire dans l'étude d'impact, qui est consultable à la mairie de Taiarapu Est ainsi qu'au service de l'urbanisme de Taravao.
A 750 mètres des maisons
Le site disposera de deux plates-formes. La première de 1000m2 accueillera le quai d’embarquement et le local du personnel et de réception. La seconde de 6400m2 accueillera les deux bâtiments d’élevage, le stockage de lisier et le stockage d'eau.
Cet élevage porcin sera situé sur le domaine Hiupe, en bas du plateau de Taravao à une altitude comprise entre 100 et 140 mètres. Ce domaine d'environ 268 hectares est aujourd'hui exploité en location par la SCEA. Le site implantation de l'élevage porcin représente une surface de moins d'un hectare. Il présente des caractéristiques intéressantes pour la création d'un élevage porcin notamment « par rapport à l'habitat (les premières maisons sont localisées à 750 mètres au droit de la route du plateau) et une très faible visibilité depuis la route du plateau et la route de ceinture », indique l'étude d'impact. Le terrain est de plus situé sur une zone d'aléa mouvement de terrain faible.
Pour minimiser les terrassements compte tenu de l’orientation des bâtiments, il a été choisi de terrasser le site en deux plates-formes étages plutôt qu'une plate-forme unique de 7400m2 le volume de déblai a été ainsi réduit de 35000m3 à 23000m3.
Des terrassements hors saison des pluies
Pour limiter l'impact sur l’environnement de ces travaux, le cabinet d'études insiste pour que ces travaux soit réalisés « avant la saison des pluies qui commence en novembre ». « Durant la phase de chantier, les terrains seront mis à nu pour être remaniés ainsi le phénomène d'érosion pourra être accentué pendant les périodes pluvieuses et conduire au ruissellement et au transport de matières terrigènes vers l'aval du site qui sont des pâturages de la SCEA », décrit l'étude d’impact.L'excédent des déblais sera stocké de façon définitive sur le domaine Hiupe.
L'élevage porcin sera situé sur le plateau de Taravao, sur le domaine Hiupe.
Où ira le lisier ?
Après les travaux finis, « les principaux risques identifiés lors de la réunion préalable avec la Direction de l’environnement en phase exploitation c'est la gestion des lisiers et des animaux morts. »
Le lisier sera pompé dans la fosse tous les 15 jours à un mois environ, pour être épandu sur les cultures du domaine à l'aide d'une tonne à lisier. « Le principal risque concentre le cas d'un épandage des lisiers mal géré ou suivi d'une pluie qui pourrait générer une pollution des eaux de surface », décrit l'étude d'impact. Au total environ 2500 tonnes de lisiers seront produites annuellement, représentant un volume de 2500 m³. Le lisier de porc de l'élevage représentera donc un apport de 8,5 tonnes d'azote par an. Le cabinet d'études a calculé, selon les ratios issus de la réglementation métropolitaine et calédonienne, la surface nécessaire pour recevoir le lisier pour limiter l'impact. Cette surface doit être comprise entre 50 et 70 hectares maximum par an. « La zone 1 de 65,9 ha, qui reçoit essentiellement du mais fourrager, est donc largement dimensionnée pour recevoir les apports de lisier annuellement », souligne l'étude d'impact. L'objectif est donc d'éviter que le lisier atteigne « en aval immédiat les rivières Piiraaorie (vers Mitirapa) et Tevihonu (vers la baie de Phaeton) entre 1 et 2 km en aval du domaine, les zones de baignade (baie de Phaeton et plage de Mitirapa) ».
L’épandage de lisier devra donc être évité en période de pluie. « Le calendrier des précipitations de 2017 enregistrées sur le domaine Hiupe montre que les jours possibles d'épandage sont nombreux et relativement répartis sur l'année une fois supprimés les jours de pluie et les jours de beau temps suivant les périodes de fortes pluies », souligne l'étude d'impact.
Une augmentation de l'azote pourrait entraîner des efflorescence algales notamment en période de faible renouvellement lagonaire.
L'autre risque concerne les animaux morts, précise cette étude d'impact. « Les pertes d'animaux attendues au sein de l’élevage sont estimées à 10% du cycle d’élevage soit annuellement 200 porcs d'un poids généralement compris entre 1 et 30 kilo et quelques animaux reproducteurs, moins de 10 par an ». En Polynésie, il n’existe pas de filières d’équarrissage et enfouissement d'animaux en CET est interdite. A la demande de la Direction de l'environnement, la SCEA devra donc installer sur le site un incinérateur à post combustion.
La commune de Taiarapu Ouest suit avec attention ce projet et n'a pas caché ses inquiétudes la semaine dernière : « Le dossier de l'étude d'impact sur l'environnement de ce projet révèle des éléments qui pourraient nuire aux espèces protégées du lac de Mitirapa ainsi qu'à la qualité de vie des habitants de cette zone ». La mairie craint un ruissellement du lisier vers « la rivière Tehuihonu vers la baie Phaeton et la rivière Piiraaorie et son affluent vers l'anse Mitirapa (lac de Tibériade) ».
Contacté, Bruno Wan n'a pas souhaité répondre à nos questions sur ce projet.
L'élevage porcin sera situé sur le plateau de Taravao, sur le domaine Hiupe.
Après les travaux finis, « les principaux risques identifiés lors de la réunion préalable avec la Direction de l’environnement en phase exploitation c'est la gestion des lisiers et des animaux morts. »
Le lisier sera pompé dans la fosse tous les 15 jours à un mois environ, pour être épandu sur les cultures du domaine à l'aide d'une tonne à lisier. « Le principal risque concentre le cas d'un épandage des lisiers mal géré ou suivi d'une pluie qui pourrait générer une pollution des eaux de surface », décrit l'étude d'impact. Au total environ 2500 tonnes de lisiers seront produites annuellement, représentant un volume de 2500 m³. Le lisier de porc de l'élevage représentera donc un apport de 8,5 tonnes d'azote par an. Le cabinet d'études a calculé, selon les ratios issus de la réglementation métropolitaine et calédonienne, la surface nécessaire pour recevoir le lisier pour limiter l'impact. Cette surface doit être comprise entre 50 et 70 hectares maximum par an. « La zone 1 de 65,9 ha, qui reçoit essentiellement du mais fourrager, est donc largement dimensionnée pour recevoir les apports de lisier annuellement », souligne l'étude d'impact. L'objectif est donc d'éviter que le lisier atteigne « en aval immédiat les rivières Piiraaorie (vers Mitirapa) et Tevihonu (vers la baie de Phaeton) entre 1 et 2 km en aval du domaine, les zones de baignade (baie de Phaeton et plage de Mitirapa) ».
L’épandage de lisier devra donc être évité en période de pluie. « Le calendrier des précipitations de 2017 enregistrées sur le domaine Hiupe montre que les jours possibles d'épandage sont nombreux et relativement répartis sur l'année une fois supprimés les jours de pluie et les jours de beau temps suivant les périodes de fortes pluies », souligne l'étude d'impact.
Une augmentation de l'azote pourrait entraîner des efflorescence algales notamment en période de faible renouvellement lagonaire.
L'autre risque concerne les animaux morts, précise cette étude d'impact. « Les pertes d'animaux attendues au sein de l’élevage sont estimées à 10% du cycle d’élevage soit annuellement 200 porcs d'un poids généralement compris entre 1 et 30 kilo et quelques animaux reproducteurs, moins de 10 par an ». En Polynésie, il n’existe pas de filières d’équarrissage et enfouissement d'animaux en CET est interdite. A la demande de la Direction de l'environnement, la SCEA devra donc installer sur le site un incinérateur à post combustion.
La commune de Taiarapu Ouest suit avec attention ce projet et n'a pas caché ses inquiétudes la semaine dernière : « Le dossier de l'étude d'impact sur l'environnement de ce projet révèle des éléments qui pourraient nuire aux espèces protégées du lac de Mitirapa ainsi qu'à la qualité de vie des habitants de cette zone ». La mairie craint un ruissellement du lisier vers « la rivière Tehuihonu vers la baie Phaeton et la rivière Piiraaorie et son affluent vers l'anse Mitirapa (lac de Tibériade) ».
Contacté, Bruno Wan n'a pas souhaité répondre à nos questions sur ce projet.
L'élevage porcin sera situé sur le plateau de Taravao, sur le domaine Hiupe.
Porc : la production locale insuffisante
La mise en place d'un élevage sur Taravao s'inscrit dans le cadre du développement de la production locale de viande porcine, en baisse depuis ces dernières années.
L’importation de viande porcine est encadrée par un arrêté CM depuis octobre 1995. Le texte fixe le principe d’un contingentement pour « promouvoir le développement de l’élevage » en Polynésie française.
Au premier semestre 2018, 1230 tonnes de viande de porc et 250 porcelets congelés de moins de 15 kg sont ainsi autorisés à l’importation. Les importations de viande de porc représentent en moyenne autour du double de la production locale en équivalent carcasse. Le taux de couverture de la consommation locale oscille autour de 40 %.
Le cheptel polynésien était évalué à 20.600 porcs pour l’ensemble de la Polynésie française en 2010. L'élevage de Taravao comptera à terme 1844 animaux, ce qui le placera parmi les gros élevages porcins de la Polynésie française. « La production de viande porcine visée est d'environ 170 tonnes par an, soit environ 2000 carcasses chaque année ».
L’importation de viande porcine est encadrée par un arrêté CM depuis octobre 1995. Le texte fixe le principe d’un contingentement pour « promouvoir le développement de l’élevage » en Polynésie française.
Au premier semestre 2018, 1230 tonnes de viande de porc et 250 porcelets congelés de moins de 15 kg sont ainsi autorisés à l’importation. Les importations de viande de porc représentent en moyenne autour du double de la production locale en équivalent carcasse. Le taux de couverture de la consommation locale oscille autour de 40 %.
Le cheptel polynésien était évalué à 20.600 porcs pour l’ensemble de la Polynésie française en 2010. L'élevage de Taravao comptera à terme 1844 animaux, ce qui le placera parmi les gros élevages porcins de la Polynésie française. « La production de viande porcine visée est d'environ 170 tonnes par an, soit environ 2000 carcasses chaque année ».