Honiara, Îles Salomon | AFP | jeudi 01/05/2024 - Le ministre des Affaires étrangères pro-chinois Jeremiah Manele a été élu jeudi Premier ministre des îles Salomon, l'emportant sur un adversaire qui souhaitait réduire l'influence de Pékin dans ce petit pays du Pacifique sud.
Ce scrutin était observé de près pour son impact attendu sur la situation sécuritaire dans la région.
M. Manele, diplomate de carrière, a remporté 31 voix sur 50 lors d'un vote à bulletin secret, a annoncé le gouverneur général David Vunagi.
Son rival, le chef de file de l'opposition Matthew Wale, défavorable à Pékin, a obtenu 18 voix en sa faveur.
"Le peuple a parlé", a déclaré M. Manele, en saluant le fait que le scrutin se soit déroulé sans violence, dans un pays où les élections sont souvent mouvementées. "Nous avons montré au monde aujourd'hui que nous valons mieux que cela", a-t-il estimé.
En 2000, le Premier ministre Bart Ulufa'alu avait été contraint à la démission après avoir été enlevé par des hommes armés mécontents. Et en 2006, des forces internationales de maintien de la paix avaient été déployées pour réprimer des violences post-électorales.
Les observateurs s'attendent à ce que Jeremiah Manele poursuive la politique amicale de l'archipel à l'égard de la Chine.
Les îles Salomon se sont détournées de Taïwan pour établir des relations diplomatiques avec Pékin en 2019, sous la houlette du Premier ministre sortant Manasseh Sogavare - qui ne s'est pas représenté.
M. Manele était alors ministre des Affaires étrangères et s'était rendu à Pékin pour formaliser l'ouverture de ces liens entre les deux pays.
Pacte de sécurité
Le ralliement de Manasseh Sogavare à la Chine avait en partie alimenté une vague d'émeutes antigouvernementales qui avaient ravagé en 2019 le quartier chinois de la capitale Honiara.
En 2022, il a signé un pacte de sécurité, tenu secret, avec Pékin et a permis l'expansion rapide des intérêts chinois dans son pays, membre du Commonwealth.
Bien que les détails de l'accord demeurent obscurs, Washington et Canberra craignent qu'il ne pose la première pierre d'une base militaire chinoise dans l'archipel.
Le rival de Jeremiah Manele, Matthew Wale, militant des droits de l'Homme, avait condamné ce pacte de sécurité avec la Chine.
"La question se pose de savoir si M. Sogavare cherchera à exercer une influence en coulisses", a déclaré à l'AFP Graeme Smith, un spécialiste du Pacifique à l'Université nationale australienne.
"Je ne pense pas qu'il y aura un changement notable de politique", a-t-il dit.
Quoi qu'il en soit, l'Australie et la Nouvelle-Zélande ont affiché leur volonté de maintenir de bonnes relations avec l'archipel.
Le Premier ministre australien Anthony Albanese s'est dit impatient de travailler avec Manele. "L'Australie et les Îles Salomon sont des amis proches et nos avenirs sont liés", a-t-il publié sur la plateforme de médias sociaux X.
Le ministre néo-zélandais des Affaires étrangères Winston Peters s'est pour sa part dit heureux de poursuivre un "partenariat solide" avec les îles Salomon.
M. Manele a promis "un gouvernement d'unité nationale" qui se concentrera sur l'amélioration de l'économie et des "progrès (...) vers le rétablissement" après la pandémie de Covid-19.
Des projets de loi autour de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) ou encore de l'établissement d'une zone économique spéciale figurent parmi ses priorités.
La Chine a financé plusieurs grands projets, notamment un stade d'athlétisme de 10.000 places et un centre médical encore en construction. Mais le pays de quelque 720.000 habitants répartis sur des centaines d'îles volcaniques et d'atolls affiche un indice de développement humain parmi les plus bas au monde selon les Nations unies.
A la veille des élections, qui se sont tenues le 17 avril, Daniel Suidani, figure de proue de l'opposition et ancien Premier ministre provincial, avait dénoncé les actions de la Chine. "Depuis cinq ans, la Chine a été impliquée dans de nombreuses affaires. C'est vraiment alarmant en ce moment", avait-il déclaré à l'AFP.
Dans l'archipel, les électeurs ne choisissent pas directement leur Premier ministre. Ils élisent des représentants qui négocient à huis clos pour former une coalition et choisir un dirigeant, un processus qui peut durer des semaines.
Ce scrutin était observé de près pour son impact attendu sur la situation sécuritaire dans la région.
M. Manele, diplomate de carrière, a remporté 31 voix sur 50 lors d'un vote à bulletin secret, a annoncé le gouverneur général David Vunagi.
Son rival, le chef de file de l'opposition Matthew Wale, défavorable à Pékin, a obtenu 18 voix en sa faveur.
"Le peuple a parlé", a déclaré M. Manele, en saluant le fait que le scrutin se soit déroulé sans violence, dans un pays où les élections sont souvent mouvementées. "Nous avons montré au monde aujourd'hui que nous valons mieux que cela", a-t-il estimé.
En 2000, le Premier ministre Bart Ulufa'alu avait été contraint à la démission après avoir été enlevé par des hommes armés mécontents. Et en 2006, des forces internationales de maintien de la paix avaient été déployées pour réprimer des violences post-électorales.
Les observateurs s'attendent à ce que Jeremiah Manele poursuive la politique amicale de l'archipel à l'égard de la Chine.
Les îles Salomon se sont détournées de Taïwan pour établir des relations diplomatiques avec Pékin en 2019, sous la houlette du Premier ministre sortant Manasseh Sogavare - qui ne s'est pas représenté.
M. Manele était alors ministre des Affaires étrangères et s'était rendu à Pékin pour formaliser l'ouverture de ces liens entre les deux pays.
Pacte de sécurité
Le ralliement de Manasseh Sogavare à la Chine avait en partie alimenté une vague d'émeutes antigouvernementales qui avaient ravagé en 2019 le quartier chinois de la capitale Honiara.
En 2022, il a signé un pacte de sécurité, tenu secret, avec Pékin et a permis l'expansion rapide des intérêts chinois dans son pays, membre du Commonwealth.
Bien que les détails de l'accord demeurent obscurs, Washington et Canberra craignent qu'il ne pose la première pierre d'une base militaire chinoise dans l'archipel.
Le rival de Jeremiah Manele, Matthew Wale, militant des droits de l'Homme, avait condamné ce pacte de sécurité avec la Chine.
"La question se pose de savoir si M. Sogavare cherchera à exercer une influence en coulisses", a déclaré à l'AFP Graeme Smith, un spécialiste du Pacifique à l'Université nationale australienne.
"Je ne pense pas qu'il y aura un changement notable de politique", a-t-il dit.
Quoi qu'il en soit, l'Australie et la Nouvelle-Zélande ont affiché leur volonté de maintenir de bonnes relations avec l'archipel.
Le Premier ministre australien Anthony Albanese s'est dit impatient de travailler avec Manele. "L'Australie et les Îles Salomon sont des amis proches et nos avenirs sont liés", a-t-il publié sur la plateforme de médias sociaux X.
Le ministre néo-zélandais des Affaires étrangères Winston Peters s'est pour sa part dit heureux de poursuivre un "partenariat solide" avec les îles Salomon.
M. Manele a promis "un gouvernement d'unité nationale" qui se concentrera sur l'amélioration de l'économie et des "progrès (...) vers le rétablissement" après la pandémie de Covid-19.
Des projets de loi autour de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) ou encore de l'établissement d'une zone économique spéciale figurent parmi ses priorités.
La Chine a financé plusieurs grands projets, notamment un stade d'athlétisme de 10.000 places et un centre médical encore en construction. Mais le pays de quelque 720.000 habitants répartis sur des centaines d'îles volcaniques et d'atolls affiche un indice de développement humain parmi les plus bas au monde selon les Nations unies.
A la veille des élections, qui se sont tenues le 17 avril, Daniel Suidani, figure de proue de l'opposition et ancien Premier ministre provincial, avait dénoncé les actions de la Chine. "Depuis cinq ans, la Chine a été impliquée dans de nombreuses affaires. C'est vraiment alarmant en ce moment", avait-il déclaré à l'AFP.
Dans l'archipel, les électeurs ne choisissent pas directement leur Premier ministre. Ils élisent des représentants qui négocient à huis clos pour former une coalition et choisir un dirigeant, un processus qui peut durer des semaines.