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Un détenu fiché S jugé pour violences et dégradations à Nuutania


Le détenu radicalisé a été reconduit en cellule après sa condamnation ce lundi à 40 mois de prison ferme.
Le détenu radicalisé a été reconduit en cellule après sa condamnation ce lundi à 40 mois de prison ferme.
PAPEETE, le 10 avril 2017 - Un homme de 28 ans, détenu à Nuutania, était jugé ce lundi en comparution immédiate pour avoir violenté un gardien de prison en milieu de semaine dernière. Il était également jugé pour avoir considérablement dégradé sa cellule.


Le 6 avril, au centre pénitentiaire de Nuutania, les gardiens sont appelés car une bagarre entre deux détenus a lieu dans la cour de promenade. Lorsqu'ils arrivent, les surveillants séparent les deux détenus et leur ordonne de réintégrer leur cellule. L'un d'entre eux, le seul individu fiché S placé en milieu carcéral, se rebelle et frappe violemment l'un des agents pénitentiaires en proférant des menaces de mort à son encontre ainsi qu'à celui de sa famille. Remis en cellule, l'homme, dans un extrême état de violence, détruit une partie de sa cellule à la force de ses bras. Les dégradations ont été estimées à 400 000 Francs.

Le prévenu a, hier, été présenté entravé au tribunal. Des conditions qui s'expliquent notamment par ses antécédents. A la lecture de son casier judiciaire, il apparaît en effet que l'homme a déjà été condamné 17 fois pour des violences volontaires, violences conjugales, de nombreuses infractions mais aussi pour des menaces de mort sur personne dépositaire de l'autorité publique. Précisons que le détenu fait partie des trois individus fichés S en Polynésie puisque, converti à l'islam radical, il avait déjà tenu des propos relevant de l'apologie du terrorisme. A savoir qu'il justifiait les attentats de Charlie Hebdo et souhaitait "tuer tous ceux qui avaient sali l'Islam".

Extrême dangerosité

Si l'altération du discernement n'a pas été retenue, le tribunal a évoqué, expertise médicale à l'appui, "l'extrême dangerosité" d'un "cas psychiatrique" relevant d'un "puissant cocktail entre idéologie et violence". Le président du tribunal a d'ailleurs évoqué l'ambiance "épouvantable" que faisait régner le détenu à Nuutania. L'homme, à la lecture des faits reprochés, n'a émis aucun regret, expliquant qu'il était constamment agressé en raison de sa conversion à l'Islam. Il a indiqué ne pas penser avoir un quelconque trouble psychiatrique. Le jeune homme était en état de récidive légale pour avoir été condamné pour des faits identiques en septembre dernier.

Le procureur de la République, évoquant le grand nombre de condamnations inscrites au casier judiciaire du prévenu, a requis ce lundi une peine de 40 mois de prison ferme. Le tribunal a suivi ses réquisitions à la lettre et prononcé le maintien en détention.



Rédigé par Garance Colbert le Lundi 10 Avril 2017 à 18:18 | Lu 6507 fois