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Un collectif en marche contre la violence


Tahiti, le 25 septembre 2024 - Ce samedi 28 septembre, le Collectif contre la violence en Polynésie française organise sa première marche blanche. Une manifestation qui s'inscrit dans une campagne de sensibilisation visant à lutter contre l'ice, le harcèlement scolaire, ainsi que toutes les formes de violence. Les participants ont rendez-vous dès 7 h 30 à l'école To'ata pour un départ à 8 heures direction la place Tarahoi.
 
Ils gagnent du terrain un peu plus chaque année et leur présence, trop répandue dans le paysage polynésien, en ferait presque oublier leur gravité. La consommation d'ice, le harcèlement et la violence doivent cesser. Un combat pris à bras-le-corps par le Collectif contre la violence en Polynésie française et sa représentante Terainui Hamblin Ellacott.
 
“Nous avons monté le collectif en septembre 2015, suite au décès de mon petit frère, Sandy Ellacott (victime d’une agression mortelle, NDLR)”, explique-t-elle. “À l'époque, nous avions participé également à une marche, mais depuis, rien. Nous avons mis un peu le collectif en stand-by car c'est un sujet lourd à porter. Et là, depuis un an et demi, j'ai relancé les différentes autorités prêtes à contribuer à ce mouvement. C'était compliqué car eux travaillent plutôt sur des actions de fond. Mais aujourd'hui, nous avons réussi à faire financer une campagne de sensibilisation grâce à certaines entreprises locales et des particuliers. Du coup, nous avons pu être présents sur les réseaux sociaux, faire des affiches, passer à la radio, etc.”
 
On a trop laissé faire”
 
Une campagne qui doit atteindre son point culminant ce samedi 28 septembre à l'occasion de la première marche blanche organisée par le collectif, dont le départ sera donné à 8 heures à l’école To’ata, direction la place Tarahoi. “Je ne sais pas combien nous serons samedi matin, mais tout le monde est concerné, tout le monde est le bienvenu”, assure Terainui Hamblin Ellacott. “C'est une marche citoyenne qui appelle les parents, mais aussi leurs enfants, tous ceux qui sont sensibles à ces problématiques. Je pense qu'aujourd'hui, tout le monde veut que ces choses s'arrêtent et que l'on passe à des actions concrètes pour lutter contre ces fléaux. On a trop laissé faire. Vraiment. Et le constat est le même pour tous : la situation d'aujourd'hui est grave. Il n'y a pas de solutions miracles, c'est sûr, mais il faut faire de certaines actions des priorités.”
 
Actif et bien décidé à faire bouger les choses, le collectif sillonne le terrain et tente de mobiliser les troupes. Une démarche qui le confronte à la dure réalité des choses : "Si, aujourd'hui, nous avons une jeunesse complètement abîmée, demain, nous aurons des adultes complètement abîmés également. Ce dernier mois, nous avons récolté des témoignages marquants, graves. Entre des mamans qui survivent pour que leur enfant ne se suicide pas, un papa qui vient de perdre son fils, un enfant qui ne veut plus aller à l'école car, à la récréation, on le met dans une poubelle... on en est là ! Et beaucoup ne parlent pas ! Tous ce qui est rapporté dans les journaux, c'est ce que l'on peut voir, mais il y a tout ce qui n'est pas dit.”


Rédigé par Wendy Cowan le Mercredi 25 Septembre 2024 à 17:14 | Lu 1276 fois