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Un centre de formation pour promouvoir les valeurs du va’a


De gauche à droite : Alfred Perry, vice-président du club EDT Va’a, Didier Pouzou, P-dg d’EDT, Robert Maker, premier adjoint à la mairie de Faa’a, et Kainuu Teumauri, chargé de mission auprès de la ministre des Sports.
De gauche à droite : Alfred Perry, vice-président du club EDT Va’a, Didier Pouzou, P-dg d’EDT, Robert Maker, premier adjoint à la mairie de Faa’a, et Kainuu Teumauri, chargé de mission auprès de la ministre des Sports.
Tahiti, le 19 décembre 2024 - Créée en 2007, l’association EDT Va’a avait pour objectif la recherche de la performance. En participant aux grandes épreuves, EDT Va’a montait régulièrement sur les podiums et a fait partie, pendant de nombreuses années, des meilleures équipes de Polynésie. Mais après avoir atteint des sommets, l’association s’est réorientée vers d’autres objectifs : la formation des jeunes et surtout l’inclusion par le sport et ses valeurs. Depuis maintenant trois ans, un centre de formation est mis à disposition de ces projets, qui commencent à porter leurs fruits.
 
C’est en mai 2021 que le centre de formation Te fare va’a no te ui api e te ratere de l’association EDT Va’a a ouvert ses portes pour emmener plus loin les futurs projets du club. Basé à Vaitupa, à Faa’a, ce lieu permet aux jeunes licenciés de s’entraîner grâce à des infrastructures de qualité et un encadrement formé. Une jeune génération, qui, au-delà de l’aspect technique et compétitif du va’a, sera la garante de la perpétuation des valeurs de ce sport : le respect, l’esprit d’équipe, l’entraide, la persévérance, le goût de l’effort et la mixité. Des valeurs d’autant plus importantes qu’elles se perdent dans la société actuelle. “Le va’a est un sport culturel chez nous et il rappelle à nos jeunes d’où ils viennent et l’importance de notre histoire dans la société. Le cadre dans lequel ils vont évoluer grâce à ce projet va leur permettre de devenir des hommes et des femmes responsables et impliqués dans la société polynésienne”, nous expliquait Moeava Goyvannier, chargée de la communication au sein du club, elle-même bénévole et porteuse des valeurs de ce sport. Car outre la performance sportive, l’essentiel réside dans la réussite scolaire de tous ces jeunes. “On est là pour essayer de les former au maximum pour qu’ils deviennent de très bons rameurs, mais le plus important, c’est de réussir dans ses études et sa vie professionnelle. On leur donne un cadre de travail, on les aide dans leur vie de sportif, mais aussi professionnelle ou personnelle”, concluait Moeava Goyvannier.
 
Avec 80 % des licenciés issus de la commune de Faa’a, le club accueille aussi des enfants d’autres îles venus faire leur scolarité à Tahiti. Une preuve de confiance de la part des parents dans ce projet qui est soutenu par le Pays et la mairie. “On est vraiment aidés dans ce projet. Grâce à la mairie de Faa’a, mais aussi EDT Engie et le Pays, nous arrivons maintenant à placer nos jeunes sur les plus hautes marches des podiums. Issus du bon fonctionnement des programmes, ces résultats mettent en avant le travail effectué par tous les bénévoles”, poursuivait Alfred Perry, le vice-président de l’association EDT Va’a.
 
Trois programmes au cœur du projet
 
Un projet global qui s’articule autour de trois programmes. Tout d’abord le “Tāhō’ē”, qui permet aux enfants issus de familles défavorisées de découvrir une discipline, qui plus est culturelle, qui reconnecte à la nature et qui permet aussi de rencontrer les autres et de se fondre dans un collectif. Avec plusieurs sorties organisées, ces jeunes auront l’opportunité de découvrir un milieu sain qui leur permettra de se sensibiliser aux enjeux environnementaux, à leur santé, à leur éducation et à la mixité. Une bonne méthode pour éviter le trop-plein d’écrans ou de basculer vers d’autres dérives.
 
Le “Ti’aturi” est un projet socio-éducatif. À travers des activités culturelles, ludiques et citoyennes, il accompagne les espoirs de demain dans leur développement. Les jeunes du centre sont encouragés à participer aux grandes courses polynésiennes durant lesquelles ils se feront remarquer pour leur performance mais garderont toujours en tête les valeurs de fairplay et d’humilité inculquées par leurs encadrants.
 
Troisième volet de ce projet à trois têtes, le programme “EL”, qui s’adresse spécialement aux filles. Unique en son genre, il permet à des jeunes femmes vulnérables, touchées par la vie, de se reconstruire pour un avenir plus lumineux. Avec plus de force et de volonté, ces femmes bénéficieront de tout ce que le va’a peut leur apporter.
 
Avec tous ces objectifs et surtout toute la volonté que met l’association dans leur réussite, la question de la relève pour le club EDT Va’a ne se pose plus. Mais en plus d’être de bons rameurs, ces garçons et ces filles deviendront des adultes respectueux de leur culture et de leurs traditions, forts des valeurs que le club leur aura inculquées et désireux de perpétuer leur héritage, ici ou ailleurs.
 

L’équipe féminine du centre de formation d’EDT va’a.
L’équipe féminine du centre de formation d’EDT va’a.

Une initiation était proposée aux personnes présentes lors de la présentation du centre de formation, ce jeudi, par les jeunes du centre.
Une initiation était proposée aux personnes présentes lors de la présentation du centre de formation, ce jeudi, par les jeunes du centre.

Rédigé par Manu Rodor le Jeudi 19 Décembre 2024 à 17:10 | Lu 1542 fois