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Un an ferme pour l'agression d'un commercial en téléphonie mobile


PAPEETE, le 25 juin 2018 - L’individu jugé ce lundi en comparution immédiate avait violemment agressé un vendeur en téléphonie alors que ce dernier effectuait du démarchage à domicile à domicile à Mahina. En état de récidive légale, le prévenu a été condamné à 18 mois de prison dont 6 avec sursis.

Le 19 juin dernier, un commercial sillonne le quartier de Mahina où il démarche les particuliers afin de leur vendre des téléphones. Alors qu’il est en train de faire une présentation auprès de plusieurs personnes, un individu lui assène un violent coup de pied au visage. Inconsciente, la victime s’effondre sur le sol. A son réveil, elle convulse. Rapidement prise en charge puis transférée à l’hôpital, elle se voit prescrire une incapacité temporaire de travail (ITT) de 10 jours. Les témoins de la scène décrivent l’agresseur, qui a volé une douzaine de téléphones, comme étant un jeune homme qui circulait sur un vélo blanc et rouge.

Témoignage anonyme

Quelques jours après l’agression, la victime retourne à Mahina. Elle y croise un jeune qui, en échange de 10000 francs, accepte de lui donner l’identité de l’agresseur chez lequel on retrouve le vélo mais pas les téléphones. Le prévenu expliquera plus tard qu’il a caché ces téléphones et ne les a plus retrouvés.

Entendu, le prévenu indique qu’il a volé ces téléphones pour les échanger contre des sticks : « je n’avais plus rien, j’avais besoin d’une solution. » Sur les violences commises, l’individu, qui est âgé de 20 ans, n’explique pas son geste : « ça m’est venu comme ça. »

A la barre du tribunal, le jeune homme, déjà condamné lorsqu’il était mineur, avance péniblement quelques regrets quand l’un des magistrats l’interroge sur ce « lourd accès » de violence : « je ne suis pas fier de ce que j’ai fait. Il n’y a pas d’excuse, ce qui est fait est fait. Je vais assumer, pas de problème. » Le prévenu, particulièrement agité, ajoute qu’il a mal supporté ce week-end passé en prison : « deux jours à Nuutania, laisse tomber, c’est une perte de temps ! »

Au regard de « l’extrême violence » qui a accompagné le vol, le procureur de la République a requis 18 mois de prison dont 6 avec sursis : « les faits sont graves. L’on note le peu d’empathie du prévenu, l’explication donnée laisse pantois ! »

Pour la défense du prévenu, son conseil s’est référé à l’état psychologique de son client : « c’est un jeune homme dépressif qui a une faille en lui. Son addiction au paka semble combler un vide. »

Après en avoir délibéré, le tribunal suivi les réquisitions du procureur de la République. Le prévenu devra indemniser la victime à hauteur de 200 000 francs.


Rédigé par Garance Colbert le Lundi 25 Juin 2018 à 16:55 | Lu 2733 fois