Tahiti Infos

Un an ferme pour l’agression d'un Australien, employé sur un bateau de croisière


PAPEETE, le 27 août 2018 - Deux multirécidivistes étaient jugés ce lundi en comparution immédiate pour avoir frappé et dépouillé un Australien employé sur un navire de croisière. Les deux hommes ont été condamnés à deux ans de prison dont un avec sursis mise à l’épreuve pendant trois ans.

Dans la nuit du 25 au 26 août dernier, un homme est retrouvé blessé dans le centre-ville de Papeete. Il présente une plaie ouverte et une fracture du nez. L’individu, de nationalité australienne, explique aux policiers de la DSP qu’il est employé sur un bateau de croisière qui fait escale à Tahiti. Après avoir passé la soirée dans un bar et alors qu’il rejoignait le navire, il indique s’être retrouvé face à deux hommes qui lui ont porté un violent coup de poing. Il a alors perdu connaissance et s’est fait déposséder de son argent, de ses deux cartes bleues, de son téléphone et de son permis de conduire.

Sur la base d’un témoignage, les forces de l’ordre interpellent rapidement deux hommes qui se baladent dans le parc Paofai. Ils nient tout d’abord les faits puis finissent par reconnaître qu’ils sont bien les auteurs de l’agression.

« Triste évolution »

En l’absence de la victime, les deux hommes ont été jugés ce lundi en comparution immédiate en état de récidive légale. Bien connus de la justice – l’un a 18 condamnations sur son casier judiciaire, l’autre 13 mentions – les prévenus ont attribué leurs actes à une alcoolisation massive en expliquant qu’avant l’agression, ils avaient bu une caisse de bière et une bouteille de vodka. Les deux hommes, professionnellement insérés, ont déclaré à plusieurs reprises qu’ils regrettaient profondément cet acte de violence gratuite.

Lors de ses réquisitions, le procureur de la République a fustigé la « triste évolution » d’une « société dans laquelle la violence de rue ne cesse de se développer. » Il s’est également interrogé sur la « brutalité » de l’agression que les prévenus n’ont pas réussi à « expliquer. » Dénonçant une victime choisie car elle était ivre et donc « vulnérable », le représentant du ministère public a ensuite requis une peine de deux ans de prison dont un avec sursis mise à l’épreuve pendant trois ans à l’encontre des deux multirécidivistes.

Malgré les nombreuses condamnations inscrites aux casiers judiciaires des deux prévenus, leur avocate a demandé au tribunal de faire « preuve d’indulgence » : « ce dossier est incompréhensible car ces deux hommes ont fait des efforts pour se réinsérer dans la société et il faut en tenir compte. Ce ne sont pas de purs délinquants. »

Après en avoir délibéré, les magistrats ont suivi les réquisitions du procureur de la République. Les deux prévenus devront indemniser la victime et se soumettre à des obligations de soins et de formation.

Rédigé par Garance Colbert le Lundi 27 Août 2018 à 16:07 | Lu 2358 fois