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“Un accident qui relève du miracle” à la barre


Tahiti, le 24 avril 2023 – Un trentenaire a été jugé en comparution immédiate lundi pour répondre de graves blessures involontaires commises sur trois enfants et deux adultes. Le 23 décembre dernier alors qu'il avait fumé du paka et n'était pas assuré, l'homme avait perdu le contrôle de son véhicule et avait percuté la voiture arrivant en face. Il a été condamné à deux ans de prison avec sursis. 
 
“Un accident qui relève du miracle”. C'est par ces mots que l'avocat de trois mineurs et deux adultes gravement blessés dans un accident de la route, Me Vincent Dubois, a qualifié le dossier de blessures involontaires qui était jugé lundi en comparution immédiate. Un homme sans emploi de 35 ans était en effet poursuivi pour avoir, le 23 décembre dernier à Taiarapu-Ouest, percuté une voiture après s'être déporté sur l'autre voie de circulation et ce, alors qu'il avait consommé du paka. Deux frères, ainsi que trois enfants mineurs, tous trois attachés dans des sièges auto, avaient été très gravement blessés avec des incapacités totales de travail (ITT) comprises entre trois et six mois. L'un des enfants, âgé de deux ans, avait même dû être plongé dans un coma artificiel. 
 
Si l'un des témoins de la scène avait assuré que le prévenu roulait à vive allure, ce dernier a maintenu à la barre du tribunal lundi qu'il n'avait pas dépassé les 60 km/h. Tel qu'il l'avait déjà expliqué lors de sa garde à vue, ce primo délinquant célibataire et sans emploi a indiqué au tribunal qu'il était particulièrement “fatigué” le matin de l'accident car il venait de passer plusieurs jours à faire la fête. “Choqué” par les blessures causées aux victimes, l'homme s'est très peu exprimé en affirmant qu'il regrettait profondément de pas avoir “récupéré”avant de prendre le volant. Invité à témoigner sur l'accident et ses conséquences, l'homme qui conduisait le véhicule percuté a ensuite expliqué qu'il avait perdu “quatre mois” de sa vie passés en centre de rééducation en s'interrogeant ouvertement sur l'impossibilité de “rattraper le temps perdu et toutes les souffrances”.
 
Un an ferme requis
 
Si l'avocat des victimes, Me Vincent Dubois, a évoqué un “miracle” pour qu'aucun des passagers du véhicule ne soit mort, le procureur de la République a quant à lui assuré que cet accident “aurait pu être évité” si le prévenu n'avait pas “consommé des stupéfiants” et “fait la fête”. Le représentant du ministère public a requis trois ans de prison dont deux avec sursis.
 
Des réquisitions excessives pour l'avocat du prévenu, Me Sylvain Fromaigeat, selon lequel son client n'est pas non plus un “délinquant d'habitude forcené” mais plutôt un homme “extrêmement fatigué” qui n'aurait jamais “dû prendre le volant”. L'avocat a par ailleurs tenu à rappeler, “en présence de la presse”, que s'il y avait “eu le moins de dégâts possibles”, c'est notamment parce que les trois enfants étaient bien attachés dans leurs sièges auto. Après en avoir délibéré, le tribunal a condamné le trentenaire à deux ans de prison assortis du sursis.
 

Rédigé par Garance Colbert le Lundi 24 Avril 2023 à 19:58 | Lu 2172 fois