Raiatea, le 8 décembre 2022 – En collaboration avec un opticien, le Rotary club de Raiatea et Taha’a, deux classes du lycée professionnel de Uturoa s’engagent dans un projet de collecte de lunettes de vue pour ensuite les recycler et les distribuer à ceux qui n'ont pas les moyens de s'en procurer.
En Polynésie comme partout ailleurs dans le monde, l’absence de dépistage ou de moyens financiers pour s’offrir des lunettes de vue prive certains enfants et adultes d’une scolarité réussie, d’un emploi, d’une meilleure qualité de vie. C'est en ces termes qu'est rédigée l'introduction de la brochure réalisée par les élèves du lycée professionnel de Uturoa en charge du projet de récolte solidaire de lunettes de vue.
Un constat que partage Nanua Brown, professeure au LEP de Uturoa et co-responsable du projet : “Je suis professeur ici au LEP depuis deux ans et chaque année, j’ai quelques élèves qui ont des problèmes de vue et qui ne consultent pas car, soit 'ça leur fait honte' comme ils disent, soit l’élève n’a pas les moyens de s’en payer et ça a un impact négatif important sur leur scolarité.” Face à ce constat, avec Gaëlle Prévôt elle aussi professeure au LEP de Uturoa, elles ont décidé de monter le Mata pō tour à Raiatea en s’associant au magasin d’optique Mata ora. Le Rotary club de Raiatea - Taha’a a également souhaité apporter son soutien financier au projet. Il a ainsi permis aux élèves des classes de CAP, option équipier polyvalent du commerce et accompagnement éducatif petite enfance, de faire le tour de l’île en bus afin de déposer des boîtes de récupération de lunettes de vue. Elles seront ensuite recyclées et redistribuées gratuitement aux personnes nécessiteuses.
Entre problèmes financiers et honte
Comme l'expliquent Teva Rocka, président du Rotary club et sa secrétaire Claudine Goché, l’aide financière apportée au LEP s'est fait naturellement : “Le projet nous a tout de suite interpelé car l’ADN du Rotary club c’est de soutenir les autres et on retrouve dans ce projet l’aide que les élèves vont apporter aux jeunes étudiants qui ne peuvent pas réussir correctement leur scolarité car ils ont des problèmes de vue. Grâce aux compétences conjuguées de l’opticienne de Mata Ora et notre aide pour payer le bus, on espère aussi pouvoir réconcilier les Polynésiens avec les lunettes de vue car ce ne sont pas toujours pour des raisons financières que les jeunes ne veulent pas porter de lunettes de vue. Ça leur fait honte.”
En Polynésie comme partout ailleurs dans le monde, l’absence de dépistage ou de moyens financiers pour s’offrir des lunettes de vue prive certains enfants et adultes d’une scolarité réussie, d’un emploi, d’une meilleure qualité de vie. C'est en ces termes qu'est rédigée l'introduction de la brochure réalisée par les élèves du lycée professionnel de Uturoa en charge du projet de récolte solidaire de lunettes de vue.
Un constat que partage Nanua Brown, professeure au LEP de Uturoa et co-responsable du projet : “Je suis professeur ici au LEP depuis deux ans et chaque année, j’ai quelques élèves qui ont des problèmes de vue et qui ne consultent pas car, soit 'ça leur fait honte' comme ils disent, soit l’élève n’a pas les moyens de s’en payer et ça a un impact négatif important sur leur scolarité.” Face à ce constat, avec Gaëlle Prévôt elle aussi professeure au LEP de Uturoa, elles ont décidé de monter le Mata pō tour à Raiatea en s’associant au magasin d’optique Mata ora. Le Rotary club de Raiatea - Taha’a a également souhaité apporter son soutien financier au projet. Il a ainsi permis aux élèves des classes de CAP, option équipier polyvalent du commerce et accompagnement éducatif petite enfance, de faire le tour de l’île en bus afin de déposer des boîtes de récupération de lunettes de vue. Elles seront ensuite recyclées et redistribuées gratuitement aux personnes nécessiteuses.
Entre problèmes financiers et honte
Comme l'expliquent Teva Rocka, président du Rotary club et sa secrétaire Claudine Goché, l’aide financière apportée au LEP s'est fait naturellement : “Le projet nous a tout de suite interpelé car l’ADN du Rotary club c’est de soutenir les autres et on retrouve dans ce projet l’aide que les élèves vont apporter aux jeunes étudiants qui ne peuvent pas réussir correctement leur scolarité car ils ont des problèmes de vue. Grâce aux compétences conjuguées de l’opticienne de Mata Ora et notre aide pour payer le bus, on espère aussi pouvoir réconcilier les Polynésiens avec les lunettes de vue car ce ne sont pas toujours pour des raisons financières que les jeunes ne veulent pas porter de lunettes de vue. Ça leur fait honte.”
L'opération de collecte a été lancée mercredi. Les élèves ont ainsi déposé dans divers lieux de la ville tels que des commerces, les banques ou pharmacies leurs boîtes de récupération de lunettes. Cet exercice a impressionné certains élèves en arrivant dans les magasins. Alexandra Tepapa et Virginia Tama se sont prêtées à l’exercice : “C’est impressionnant d’expliquer notre projet aux magasins, aux banques, mais on sait qu’on va aider des personnes. Nous sommes partantes aussi pour aider à la réparation des lunettes. On est préparé depuis l’année dernière, on a commencé le projet et on le finit cette année. Et ce qui est bien, c’est qu’on s’est réparti le travail entre les deux classes, les CAP commerce ont trouvé les phrases d’accroche en français et en tahitien et les CAP petite enfance ont créé la brochure et la décoration des boîtes.”
Après avoir ciblé les établissements de Uturoa, les élèves ont pris le bus pour réaliser le Mata pō tour en passant par Avera, Faaora, Tumara’a pour revenir à Uturoa par le quartier de Tahina car, comme le précise Nanua Brown, “il est important que des boîtes soient déposées aussi dans le sud de l’île car ces habitants ne viennent pas toujours en ville et ce sont souvent aussi ces gens-là qui n’ont pas les moyens de se payer des lunettes.”
Après avoir ciblé les établissements de Uturoa, les élèves ont pris le bus pour réaliser le Mata pō tour en passant par Avera, Faaora, Tumara’a pour revenir à Uturoa par le quartier de Tahina car, comme le précise Nanua Brown, “il est important que des boîtes soient déposées aussi dans le sud de l’île car ces habitants ne viennent pas toujours en ville et ce sont souvent aussi ces gens-là qui n’ont pas les moyens de se payer des lunettes.”
Cécile Mary, opticienne chez Mata Ora
“Il y a un vrai besoin”
“Gaëlle Prévôt m'avait parlé du projet et initialement, les lunettes récoltées devaient être redistribuées dans des pays défavorisés mais j’ai alors suggéré que les lunettes soient gardées ici et que l’action soit menée ici car sur Raiatea, il y a un vrai besoin. Les lunettes sont peu remboursées et le seront de moins en moins, j’ai donc proposé que les lunettes soient collectées ici dans les boîtes dispersées sur toute l’île. Fin mars, une première collecte aura eu lieu. Toutes les lunettes récupérées vont arriver ici. Nous allons, avec les élèves, les nettoyer, les classifier par correction et les réparer. J’ai acheté du petit matériel de réparation (tournevis, pinces, etc.) pour que les élèves apprennent eux aussi à réparer les lunettes. Même si cela prendra du temps, le but est que les élèves, après que je les aie formés, puissent être capables eux-mêmes de les réparer. Idéalement, la formation se fera au LEP car ils ont plus d’espace dans les ateliers que dans le magasin. Une fois réparées, elles seront offertes à des personnes ayant besoin d’une correction correspondante à la paire qui leur est proposée.”
“Il y a un vrai besoin”
“Gaëlle Prévôt m'avait parlé du projet et initialement, les lunettes récoltées devaient être redistribuées dans des pays défavorisés mais j’ai alors suggéré que les lunettes soient gardées ici et que l’action soit menée ici car sur Raiatea, il y a un vrai besoin. Les lunettes sont peu remboursées et le seront de moins en moins, j’ai donc proposé que les lunettes soient collectées ici dans les boîtes dispersées sur toute l’île. Fin mars, une première collecte aura eu lieu. Toutes les lunettes récupérées vont arriver ici. Nous allons, avec les élèves, les nettoyer, les classifier par correction et les réparer. J’ai acheté du petit matériel de réparation (tournevis, pinces, etc.) pour que les élèves apprennent eux aussi à réparer les lunettes. Même si cela prendra du temps, le but est que les élèves, après que je les aie formés, puissent être capables eux-mêmes de les réparer. Idéalement, la formation se fera au LEP car ils ont plus d’espace dans les ateliers que dans le magasin. Une fois réparées, elles seront offertes à des personnes ayant besoin d’une correction correspondante à la paire qui leur est proposée.”