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Un 9e forum de l'économie bleue axé sur les connectivités maritimes


Tahiti, le 12 novembre 2024 - Ce mardi, à la présidence de la Polynésie française, s'est déroulée l'ouverture du 9e forum de l'économie bleue. Axé cette année sur les connectivités maritimes, l'événement réunit l'ensemble de la communauté professionnelle du secteur pour un partage d'expériences visant à favoriser de futures dynamiques communes.
 
À l'aube de la conférence mondiale sur les océans, qui se déroulera à Nice en juin 2025, les acteurs du secteur maritime se mobilisent. “Nous avons devant nous plusieurs mois de travaux en commun afin que la Polynésie française puisse rayonner et compter dans les échanges qui vont se tenir sous l'égide de l'ONU”, a insisté Stéphane Perez, président du Cluster Maritime de Polynésie française, lors de son discours d'ouverture du 9e forum de l'économie bleue, ce mardi. “Ce forum, tout comme les précédents, est l'occasion de rassembler une large partie des acteurs du maritime du Fenua, tant publics que privés, des communes et des îles, chercheurs et bénévoles des différentes associations. C'est une pluralité de vues, d'ambitions et d'expériences qui vont permettre de nourrir une intelligence et des actions collectives, essentielles pour notre pays et pour nos acteurs.”
 
Une démarche encouragée par le Cluster maritime de Polynésie française depuis dix ans maintenant, et qui semble porter ses fruits : “Le chemin parcouru par l'économie bleue en Polynésie française n'est pas linéaire, mais la tendance globale est positive, que ce soit en production de richesse, en dynamique économique, en structuration maritime générale à l'échelle de tous nos archipels, et aussi en actions de préservation”, assure Stéphane Perez. “Il y a, et il y aura, très certainement encore plus à faire, à construire, à débattre, à imaginer. Mais quel que soit le cap, nous ne pourrons y parvenir qu'en resserrant nos liens les uns avec les autres. Et ce n'est pas toujours simple. Certains sont concurrents, voire des adversaires. D'autres ont des objectifs qui paraissent irréconciliables. Quelques-uns ont des caractères très affirmés, c'est peu de le dire, et peuvent parfois être maladroits. Et pourtant, nous sommes bel et bien condamnés à parvenir à nous entendre, à dépasser ce qui nous divise et à avancer avec considération et respect mutuel.”
 
Un programme chargé
 
Organisé sur deux jours, ce forum de l'économie bleue a choisi de mettre l'accent sur les connectivités maritimes. À ce titre, trois tables rondes et quatre ateliers ont été organisés lors de la première journée. L'occasion pour les acteurs de traiter les différentes problématiques liées au transport – infrastructure, échanges internationaux et interinsulaires –, au numérique – cybersécurité et digitalisation –, au financement – réseaux, éligibilités, perspectives –, ainsi qu'à la gouvernance participative des espaces maritimes.
 
Ce mercredi, de 8 heures à midi, les différents acteurs sont invités à participer à un webinaire du Pacific Economic Cooperation Council (Conseil de coopération économique du Pacifique) intitulé “Le jumeau numérique de l'Océan”, qui traite de la modélisation des océans, depuis la surface jusqu'aux abysses, en utilisant les données scientifiques existantes et les nouvelles technologies type IA (intelligence artificielle). Un outil d'aide à la décision pour les pouvoirs publics à l'échelle mondiale, qui pourront désormais anticiper les scénarios d'évolution de nos océans en matière de climat, d'évolution du trait de côte, des modifications de l'environnement marin et de la gestion de ses ressources.
 
Les invités pourront ensuite consulter les restitutions de leurs différents travaux et finir ce 9e forum de l'économie bleue par la soirée de remise des Trophées To'a Reef, récompensant les projets les plus innovants en matière de surveillance, de protection et de préservation de l'espace marin.
 
Un secteur maritime en pleine croissance
 
L'ouverture du 9e forum de l'économie bleue a également été l'occasion pour le Cluster maritime de Polynésie française de dresser un bilan du secteur. Parmi les chiffres clés, l'évolution du chiffre d'affaires des principales branches du maritime – pêche et produits de la mer, transport maritime, industrie navale et nautique, commerce, etc. – interpelle : en 2015, le chiffre d'affaires totale des entreprises du secteur s'élevait à 49 milliards de francs et a fini par dépasser le seuil des 80 milliards en 2023. Aujourd'hui, 99% des marchandises sont importées par voie maritime, nécessitant ainsi la participation directe ou indirecte de plus de 5 000 entreprises, représentant 13% de la population active. Une dynamique qui se manifeste également dans les transports maritimes inter-îles, qu'il s'agisse de marchandises ou de passagers. En 2023, 63 000 passagers à destination des îles – hors Moorea – ont été enregistrés, représentant ainsi une hausse de 488% par rapport à 2019. Pour rappel, 78 îles et atolls sont aujourd'hui desservis par 20 navires, dont onze cargos, cinq navires à passagers et quatre navires mixtes. Seul bémol, l'âge moyen de la flotte privée de 27,5 ans qui témoigne d'une flotte vieillissante.
 

Rédigé par Wendy Cowan le Mardi 12 Novembre 2024 à 15:17 | Lu 392 fois