Nations unies, Etats-Unis | AFP | lundi 28/02/2022 - 0Au banc des accusés sur la scène internationale: la Russie est jugée lundi à l'Assemblée générale de l'ONU lors d'une "session extraordinaire d'urgence" de ses 193 membres appelés à se positionner en faveur de la démocratie et la souveraineté de l'Ukraine ou de l'invasion guerrière décidée par Vladimir Poutine.
Cette réunion, sans précédent depuis 40 ans, débute à 10H00 (15H00 GMT) par une minute de silence à la mémoire des victimes en Ukraine, des discours du président de l'Assemblée, Abdulla Shahid, et du secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres. Une mise au vote d'une résolution est attendue à la fin des interventions dont le nombre atteint 93 et qui devraient se prolonger mardi.
Intitulé "L'agression armée non provoquée de la Russie contre l'Ukraine", le projet initial de cette résolution obtenu par l'AFP, piloté par les Européens en coordination avec Kiev, "condamne dans les termes les plus forts l'agression de la Russie contre l'Ukraine".
Similaire à un texte américano-albanais co-parrainé par plus de 80 nations issues de tous les continents et rejeté vendredi au Conseil de sécurité à la suite d'un veto de la Russie, il réclame le retrait immédiat des troupes russes d'Ukraine et l'arrêt des combats. Ses auteurs espèrent dépasser la centaine de votes favorables pour ce texte alors qu'à l'Assemblée générale il n'y a pas de droit de veto.
Au Conseil de sécurité, l'Afrique et l'Amérique latine avaient fait corps avec les Etats-Unis et l'Europe pour dénoncer l'invasion russe. A l'Assemblée générale, les habituels soutiens de Moscou - Syrie, Cuba, Chine, Inde... - devraient appuyer sa politique ou s'abstenir lorsqu'il s'agira de passer au vote.
Outre un positionnement à l'égard de l'Ukraine, la session extraordinaire de l'Assemblée générale de l'ONU - une dizaine organisée seulement depuis 1950 - sera un baromètre de l'évolution du monde, selon des diplomates.
Ces dernières années, les régimes autocratiques, militaires ou non - en Russie, Birmanie, au Soudan, Mali, Burkina Faso, Venezuela, Nicaragua... - semblent avoir pris le pas sur les développements démocratiques.
"L'ampleur de l'invasion montre que l'intention de Vladimir Poutine est bien d'occuper le pays, d'y détruire la démocratie et d'installer un gouvernement fantoche à Kiev", a résumé ce week-end dans une tribune au journal Le Monde Josep Borrell, haut représentant de l'Union européenne pour les affaires étrangères.
"Protéger les civils"
Pour l'ambassadeur albanais à l'ONU, Ferit Hoxha, dont le pays est membre non permanent du Conseil de sécurité depuis janvier, la question va au-delà de l'Ukraine. "Qui sera le prochain?", a-t-il demandé après l'entrée en guerre de la Russie le 24 février. Cette question a été reprise ensuite par les Etats-Unis, alors que des inquiétudes se développent pour la Moldavie et la Géorgie.
Plusieurs pays craignent aussi "de voir l'ordre international modifié à jamais si la Russie devait l'emporter en Ukraine", indique à l'AFP un diplomate de haut rang sous couvert de l'anonymat.
Dans l'immédiat, à défaut d'avoir la capacité de mettre un terme aux hostilités, l'ONU va devoir se concentrer sur la crise humanitaire déclenchée par l'invasion russe. Les Etats-Unis et l'Union européenne ont prévu que le conflit, s'il se poursuivait, pourrait faire entre 5 et 7 millions de réfugiés.
La France a convoqué lundi à 15H00 (20H00 GMT) une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU et entend lui faire adopter a priori mardi une résolution appelant à l'"arrêt des hostilités", à "protéger les civils" et à "permettre un acheminement de l'aide humanitaire sans entrave". Ce texte a été co-écrit avec le Mexique.
La position de la Russie sur ce projet de résolution, après son premier veto vendredi, reste inconnue.
Depuis le début de son invasion, la Russie plaide la "légitime défense" prévue par l'article 51 de la Charte des Nations unies. Après avoir déployé des dizaine de milliers de militaires en Ukraine et ses alentours, dotés de chars, d'avions de combat et de navires, Vladimir Poutine a évoqué dimanche implicitement la menace de recourir à l'arme nucléaire pour faire plier l'Ukraine, suscitant une levée de boucliers de l'Amérique à l'Europe.
Moscou a aussi assuré ne viser que des cibles militaires, une assertion rejetée par les Occidentaux et l'ONU qui a comptabilisé des victimes civiles et des attaques d'infrastructures civiles pouvant s'apparenter à des crimes de guerre.
L'argument russe de l'autodéfense a été rejeté catégoriquement par les Occidentaux comme par l'ONU qui accusent Moscou - et devaient à nouveau le faire lundi à New York - de violer l'article 2 de la Charte des Nations unies intimant à ses membres de s'abstenir de toute menace et de tout recours à la force pour régler une crise.
La Russie est aussi sur la sellette à l'ONU à Genève où un débat urgent au Conseil des droits de l'homme de l'ONU doit être organisé cette semaine.
Cette réunion, sans précédent depuis 40 ans, débute à 10H00 (15H00 GMT) par une minute de silence à la mémoire des victimes en Ukraine, des discours du président de l'Assemblée, Abdulla Shahid, et du secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres. Une mise au vote d'une résolution est attendue à la fin des interventions dont le nombre atteint 93 et qui devraient se prolonger mardi.
Intitulé "L'agression armée non provoquée de la Russie contre l'Ukraine", le projet initial de cette résolution obtenu par l'AFP, piloté par les Européens en coordination avec Kiev, "condamne dans les termes les plus forts l'agression de la Russie contre l'Ukraine".
Similaire à un texte américano-albanais co-parrainé par plus de 80 nations issues de tous les continents et rejeté vendredi au Conseil de sécurité à la suite d'un veto de la Russie, il réclame le retrait immédiat des troupes russes d'Ukraine et l'arrêt des combats. Ses auteurs espèrent dépasser la centaine de votes favorables pour ce texte alors qu'à l'Assemblée générale il n'y a pas de droit de veto.
Au Conseil de sécurité, l'Afrique et l'Amérique latine avaient fait corps avec les Etats-Unis et l'Europe pour dénoncer l'invasion russe. A l'Assemblée générale, les habituels soutiens de Moscou - Syrie, Cuba, Chine, Inde... - devraient appuyer sa politique ou s'abstenir lorsqu'il s'agira de passer au vote.
Outre un positionnement à l'égard de l'Ukraine, la session extraordinaire de l'Assemblée générale de l'ONU - une dizaine organisée seulement depuis 1950 - sera un baromètre de l'évolution du monde, selon des diplomates.
Ces dernières années, les régimes autocratiques, militaires ou non - en Russie, Birmanie, au Soudan, Mali, Burkina Faso, Venezuela, Nicaragua... - semblent avoir pris le pas sur les développements démocratiques.
"L'ampleur de l'invasion montre que l'intention de Vladimir Poutine est bien d'occuper le pays, d'y détruire la démocratie et d'installer un gouvernement fantoche à Kiev", a résumé ce week-end dans une tribune au journal Le Monde Josep Borrell, haut représentant de l'Union européenne pour les affaires étrangères.
"Protéger les civils"
Pour l'ambassadeur albanais à l'ONU, Ferit Hoxha, dont le pays est membre non permanent du Conseil de sécurité depuis janvier, la question va au-delà de l'Ukraine. "Qui sera le prochain?", a-t-il demandé après l'entrée en guerre de la Russie le 24 février. Cette question a été reprise ensuite par les Etats-Unis, alors que des inquiétudes se développent pour la Moldavie et la Géorgie.
Plusieurs pays craignent aussi "de voir l'ordre international modifié à jamais si la Russie devait l'emporter en Ukraine", indique à l'AFP un diplomate de haut rang sous couvert de l'anonymat.
Dans l'immédiat, à défaut d'avoir la capacité de mettre un terme aux hostilités, l'ONU va devoir se concentrer sur la crise humanitaire déclenchée par l'invasion russe. Les Etats-Unis et l'Union européenne ont prévu que le conflit, s'il se poursuivait, pourrait faire entre 5 et 7 millions de réfugiés.
La France a convoqué lundi à 15H00 (20H00 GMT) une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU et entend lui faire adopter a priori mardi une résolution appelant à l'"arrêt des hostilités", à "protéger les civils" et à "permettre un acheminement de l'aide humanitaire sans entrave". Ce texte a été co-écrit avec le Mexique.
La position de la Russie sur ce projet de résolution, après son premier veto vendredi, reste inconnue.
Depuis le début de son invasion, la Russie plaide la "légitime défense" prévue par l'article 51 de la Charte des Nations unies. Après avoir déployé des dizaine de milliers de militaires en Ukraine et ses alentours, dotés de chars, d'avions de combat et de navires, Vladimir Poutine a évoqué dimanche implicitement la menace de recourir à l'arme nucléaire pour faire plier l'Ukraine, suscitant une levée de boucliers de l'Amérique à l'Europe.
Moscou a aussi assuré ne viser que des cibles militaires, une assertion rejetée par les Occidentaux et l'ONU qui a comptabilisé des victimes civiles et des attaques d'infrastructures civiles pouvant s'apparenter à des crimes de guerre.
L'argument russe de l'autodéfense a été rejeté catégoriquement par les Occidentaux comme par l'ONU qui accusent Moscou - et devaient à nouveau le faire lundi à New York - de violer l'article 2 de la Charte des Nations unies intimant à ses membres de s'abstenir de toute menace et de tout recours à la force pour régler une crise.
La Russie est aussi sur la sellette à l'ONU à Genève où un débat urgent au Conseil des droits de l'homme de l'ONU doit être organisé cette semaine.