Kiev, Ukraine | AFP | mardi 23/08/2022 - Les Etats-Unis ont accusé mercredi la Russie de vouloir intensifier ses bombardements dans le pays, et la France a appelé à n'avoir "aucune faiblesse" face à Moscou dans ce conflit qui entrera mercredi dans son septième mois.
Le ton est également monté en Russie, où le chef de la diplomatie, Sergueï Lavrov, a déclaré qu'il n'y aurait "aucune pitié" pour les meurtriers de la fille d'un idéologue pro-Kremlin tuée samedi, par les Ukrainiens selon les services de sécurité russes.
L'ambassade américaine en Ukraine a publié dans la matinée un message alarmiste avertissant que la Russie pourrait intensifier "ces prochains jours" ses bombardements, et appelé les citoyens américains à quitter le pays "dès maintenant".
"Le Département d'État dispose d'informations selon lesquelles la Russie intensifie ses efforts pour lancer des frappes contre l'infrastructure civile et les installations gouvernementales de l'Ukraine", a indiqué l'ambassade sur son site internet, sans plus de précisions sur les lieux potentiellement concernés.
Depuis le retrait des forces russes des environs de Kiev fin mars, l'essentiel des combats s'est concentré dans l'est de l'Ukraine, où Moscou a lentement gagné du terrain avant que le front ne se fige, et dans le sud, où les troupes ukrainiennes disent mener une contre-offensive, elle aussi très lente.
La Russie continue cependant de viser régulièrement les villes ukrainiennes à l'aide de missiles à longue portée, visant toutefois rarement la capitale Kiev et ses environs.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a de son côté estimé mardi qu'il existait "chaque jour" une menace de nouvelles frappes russes sur Kiev.
"Aucune faiblesse"
"Nous savons qu'ils visent en priorité des infrastructures ou des bâtiments gouvernementaux, mais rien n'a fondamentalement changé depuis le 24 février", le premier jour de l'invasion, a-t-il dit lors d'une conférence de presse.
"C'est ce que la Russie fait en permanence", a ajouté M. Zelensky tout en promettant une "réponse puissante" en cas de frappes.
Le président ukrainien devait s'entretenir dans la journée avec son homologue polonais Andrzej Duda, arrivé dans la matinée à Kiev dans le cadre de la "plateforme de Crimée", une initiative réunissant les principaux Etats soutenant l'Ukraine et qui existait déjà avant l'invasion du pays par la Russie le 24 février.
M. Duda compte continuer à aider Kiev, y compris politiquement en aidant à "persuader d'autres pays" de soutenir les Ukrainiens, et réclamé des sanctions plus sévères envers Moscou, ont expliqué ses services.
La Pologne figure au sein de l'UE parmi les soutiens les plus inconditionnels de l'Ukraine et les plus grands critiques de la Russie, quand d'autres pays comme l'Allemagne ou la France affichent des positions parfois plus mesurées et critiquées par Kiev.
Le président français Emmanuel Macron a haussé le ton mardi en exhortant la communauté internationale à ne faire montre d'"aucune faiblesse, aucun esprit de compromission" face à la Russie", dans un message vidéo au Sommet de la "plateforme de Crimée".
Les Européens sont prêts à soutenir le "combat" de l'Ukraine "dans la durée", a-t-il ajouté à l'attention du président Zelensky.
"Pause opérationnelle"
Dans leurs adresses au sommet, les autres dirigeants occidentaux ont continué à condamner fermement l'invasion russe.
"Nous ne reconnaîtrons jamais aucune tentative de changement de statut de quelque partie de l'Ukraine que ce soit", a déclaré le chancelier allemand Olaf Scholz.
"Nous devons continuer à fournir à l'Ukraine toute l'aide (économique, militaire...) nécessaire jusqu'à ce que la Russie mette fin à cette guerre et retire ses troupes de toute l'Ukraine", a abondé le Premier ministre britannique Boris Johnson.
Vladimir Poutine mise sur "la réticence" des Européens à supporter les conséquences de la guerre déclenchée par Moscou en Ukraine et l'unité des Etats membres nécessite d'être "maintenue au jour le jour", a souligné le chef de la diplomatie de l'UE, Josep Borrell, dans un entretien à l'AFP.
Face à cette guerre qui "dure" et "semble devoir durer", l'Union européenne avait indiqué lundi envisager une mission "d'entraînement et d'assistance" à l'armée ukrainienne dans les pays voisins, une proposition qui sera discutée la semaine prochaine à Prague par les ministres de la Défense européens.
Kiev dit également préparer ses troupes à l'idée d'un conflit de longue haleine. Un conseiller de la présidence ukrainienne, Mikhaïlo Podoliak, a affirmé lundi à l'AFP que Moscou, en dépit de ses appels du pied à l'Ukraine pour négocier, souhaitait en réalité obtenir "une pause opérationnelle pour son armée" avant de lancer "une nouvelle offensive".
Lundi, le commandant en chef de l'armée ukrainienne, le général Valery Zaloujny, a reconnu que près de 9.000 de ses soldats avaient été tués depuis le début de l'invasion, une des rares déclarations des Ukrainiens au sujet de leurs pertes militaires dans cette guerre.
"Morte au front"
En Russie, plusieurs centaines de personnes se sont réunies mardi à Moscou pour les funérailles de Daria Douguina, la fille d'un idéologue et écrivain ultranationaliste pro Kremlin, tuée samedi soir dans l'explosion de sa voiture.
Daria Douguina, une journaliste et politologue de 29 ans, était comme son père, Alexandre Douguine, farouchement partisane de l'offensive russe en Ukraine.
"C'était un crime barbare pour lequel il ne saurait y avoir de pardon (...). Il ne peut y avoir aucune pitié pour les organisateurs, les commanditaires et les exécutants", a réagi le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.
"Elle est morte au front pour la nation, pour la Russie. Le front, il est ici", a déclaré M. Douguine d'une voix tremblante, les yeux cernés.
Les services de sécurité russes (FSB) ont affirmé lundi que l'attaque avait été préparée et menée par les services de renseignement ukrainiens. Dès samedi, des médias russes avaient accusé Kiev, estimant que la cible de l'attaque était en fait Alexandre Douguine.
L'Ukraine a démenti en bloc, et accusé en retour la Russie d'avoir commis ce crime pour tenter de remobiliser une opinion publique selon lui de moins en moins favorable à la guerre.
Ce meurtre a mis à mal les efforts des autorités russes qui cherchent à convaincre la population que l'offensive en Ukraine n'a aucune conséquence négative pour elle.
Or, le conflit est devenu de plus en plus visible ces dernières semaines, avec notamment une série d'explosions en Crimée, péninsule ukrainienne annexée par Moscou où de nombreux Russes passent traditionnellement leurs vacances.
Le ton est également monté en Russie, où le chef de la diplomatie, Sergueï Lavrov, a déclaré qu'il n'y aurait "aucune pitié" pour les meurtriers de la fille d'un idéologue pro-Kremlin tuée samedi, par les Ukrainiens selon les services de sécurité russes.
L'ambassade américaine en Ukraine a publié dans la matinée un message alarmiste avertissant que la Russie pourrait intensifier "ces prochains jours" ses bombardements, et appelé les citoyens américains à quitter le pays "dès maintenant".
"Le Département d'État dispose d'informations selon lesquelles la Russie intensifie ses efforts pour lancer des frappes contre l'infrastructure civile et les installations gouvernementales de l'Ukraine", a indiqué l'ambassade sur son site internet, sans plus de précisions sur les lieux potentiellement concernés.
Depuis le retrait des forces russes des environs de Kiev fin mars, l'essentiel des combats s'est concentré dans l'est de l'Ukraine, où Moscou a lentement gagné du terrain avant que le front ne se fige, et dans le sud, où les troupes ukrainiennes disent mener une contre-offensive, elle aussi très lente.
La Russie continue cependant de viser régulièrement les villes ukrainiennes à l'aide de missiles à longue portée, visant toutefois rarement la capitale Kiev et ses environs.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a de son côté estimé mardi qu'il existait "chaque jour" une menace de nouvelles frappes russes sur Kiev.
"Aucune faiblesse"
"Nous savons qu'ils visent en priorité des infrastructures ou des bâtiments gouvernementaux, mais rien n'a fondamentalement changé depuis le 24 février", le premier jour de l'invasion, a-t-il dit lors d'une conférence de presse.
"C'est ce que la Russie fait en permanence", a ajouté M. Zelensky tout en promettant une "réponse puissante" en cas de frappes.
Le président ukrainien devait s'entretenir dans la journée avec son homologue polonais Andrzej Duda, arrivé dans la matinée à Kiev dans le cadre de la "plateforme de Crimée", une initiative réunissant les principaux Etats soutenant l'Ukraine et qui existait déjà avant l'invasion du pays par la Russie le 24 février.
M. Duda compte continuer à aider Kiev, y compris politiquement en aidant à "persuader d'autres pays" de soutenir les Ukrainiens, et réclamé des sanctions plus sévères envers Moscou, ont expliqué ses services.
La Pologne figure au sein de l'UE parmi les soutiens les plus inconditionnels de l'Ukraine et les plus grands critiques de la Russie, quand d'autres pays comme l'Allemagne ou la France affichent des positions parfois plus mesurées et critiquées par Kiev.
Le président français Emmanuel Macron a haussé le ton mardi en exhortant la communauté internationale à ne faire montre d'"aucune faiblesse, aucun esprit de compromission" face à la Russie", dans un message vidéo au Sommet de la "plateforme de Crimée".
Les Européens sont prêts à soutenir le "combat" de l'Ukraine "dans la durée", a-t-il ajouté à l'attention du président Zelensky.
"Pause opérationnelle"
Dans leurs adresses au sommet, les autres dirigeants occidentaux ont continué à condamner fermement l'invasion russe.
"Nous ne reconnaîtrons jamais aucune tentative de changement de statut de quelque partie de l'Ukraine que ce soit", a déclaré le chancelier allemand Olaf Scholz.
"Nous devons continuer à fournir à l'Ukraine toute l'aide (économique, militaire...) nécessaire jusqu'à ce que la Russie mette fin à cette guerre et retire ses troupes de toute l'Ukraine", a abondé le Premier ministre britannique Boris Johnson.
Vladimir Poutine mise sur "la réticence" des Européens à supporter les conséquences de la guerre déclenchée par Moscou en Ukraine et l'unité des Etats membres nécessite d'être "maintenue au jour le jour", a souligné le chef de la diplomatie de l'UE, Josep Borrell, dans un entretien à l'AFP.
Face à cette guerre qui "dure" et "semble devoir durer", l'Union européenne avait indiqué lundi envisager une mission "d'entraînement et d'assistance" à l'armée ukrainienne dans les pays voisins, une proposition qui sera discutée la semaine prochaine à Prague par les ministres de la Défense européens.
Kiev dit également préparer ses troupes à l'idée d'un conflit de longue haleine. Un conseiller de la présidence ukrainienne, Mikhaïlo Podoliak, a affirmé lundi à l'AFP que Moscou, en dépit de ses appels du pied à l'Ukraine pour négocier, souhaitait en réalité obtenir "une pause opérationnelle pour son armée" avant de lancer "une nouvelle offensive".
Lundi, le commandant en chef de l'armée ukrainienne, le général Valery Zaloujny, a reconnu que près de 9.000 de ses soldats avaient été tués depuis le début de l'invasion, une des rares déclarations des Ukrainiens au sujet de leurs pertes militaires dans cette guerre.
"Morte au front"
En Russie, plusieurs centaines de personnes se sont réunies mardi à Moscou pour les funérailles de Daria Douguina, la fille d'un idéologue et écrivain ultranationaliste pro Kremlin, tuée samedi soir dans l'explosion de sa voiture.
Daria Douguina, une journaliste et politologue de 29 ans, était comme son père, Alexandre Douguine, farouchement partisane de l'offensive russe en Ukraine.
"C'était un crime barbare pour lequel il ne saurait y avoir de pardon (...). Il ne peut y avoir aucune pitié pour les organisateurs, les commanditaires et les exécutants", a réagi le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.
"Elle est morte au front pour la nation, pour la Russie. Le front, il est ici", a déclaré M. Douguine d'une voix tremblante, les yeux cernés.
Les services de sécurité russes (FSB) ont affirmé lundi que l'attaque avait été préparée et menée par les services de renseignement ukrainiens. Dès samedi, des médias russes avaient accusé Kiev, estimant que la cible de l'attaque était en fait Alexandre Douguine.
L'Ukraine a démenti en bloc, et accusé en retour la Russie d'avoir commis ce crime pour tenter de remobiliser une opinion publique selon lui de moins en moins favorable à la guerre.
Ce meurtre a mis à mal les efforts des autorités russes qui cherchent à convaincre la population que l'offensive en Ukraine n'a aucune conséquence négative pour elle.
Or, le conflit est devenu de plus en plus visible ces dernières semaines, avec notamment une série d'explosions en Crimée, péninsule ukrainienne annexée par Moscou où de nombreux Russes passent traditionnellement leurs vacances.