Boutcha, Ukraine | AFP | jeudi 28/04/2022 - Dix soldats russes ont été mis en examen pour des crimes de guerre présumés à Boutcha, a annoncé la procureure générale d'Ukraine jeudi, le jour où le chef de l'ONU visitait cette banlieue de Kiev devenue un symbole des horreurs de la guerre.
"Dix soldats de la 64e brigade de fusiliers motorisés russe, appartenant à la 35e armée russe, ont été mis en examen, en lien avec le traitement cruel de civils et d'autres violations de la loi et des coutumes de la guerre", ont déclaré les services de la procureure Iryna Venediktova sur Telegram.
Le 2 avril, à Boutcha, des journalistes de l'AFP ont découvert une rue jonchée de cadavres, ceux d'hommes habillés en civils. Et les Nation unies ont affirmé avoir documenté le "meurtre, y compris certains par exécution sommaire", de 50 civils, après une mission dans cette ville le 9 avril.
Cette mise en examen est la première depuis ces découvertes macabres. La procureure a précisé que les dix hommes feraient l'objet de recherches, pour les arrêter et les amener devant la justice.
Moscou avait démenti début avril toute responsabilité et parlé de corps "mis en scène" par Kiev.
Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres avait appelé quelques heures plus tôt Moscou à coopérer avec l'enquête de la Cour pénale internationale sur de possibles crimes de guerre, à l'occasion d'un déplacement à Boutcha et dans d'autres banlieues de Kiev théâtres d'exactions imputées par les Ukrainiens aux forces russes.
"Quand nous voyons ce site horrible, je vois combien il est important d'avoir une enquête complète et d'établir les responsabilités", a déclaré M. Guterres. "J'appelle la Russie à accepter de coopérer avec la CPI", a-t-il ajouté.
A Borodianka, une autre localité proche de Kiev, M. Guterres a qualifié la guerre d'"absurdité au XXIe siècle", devant des habitations en ruines.
"J'imagine ma famille dans une de ces maisons aujourd'hui détruites et noircies, je vois mes petites-filles courir en (proie à la) panique", a-t-il lancé, avant d'ajouter : "aucune guerre n'est acceptable au XXIe siècle".
M. Guterres effectue sa première visite en Ukraine depuis le début du conflit et devait rencontrer le président Volodymyr Zelensky dans l'après-midi.
Pompiers sur tous les fronts
Ce déplacement intervient deux jours après une rencontre à Moscou avec Vladimir Poutine au cours de laquelle il a demandé à la Russie de collaborer avec l'ONU pour permettre l'évacuation des civils des zones bombardées.
La coordinatrice des Nations unies en Ukraine a annoncé jeudi qu'elle partait dans le sud de ce pays préparer une tentative d'évacuation de la ville assiégée et dévastée de Marioupol, presque entièrement contrôlée par les forces russes.
Les régions méridionales et orientales, où se concentre à présent l'offensive russe, subissaient jeudi un important bombardement.
"L’ennemi intensifie son offensive. Les occupants effectuent des frappes pratiquement dans toutes les directions", avec une activité particulièrement intense dans les régions de Kharkiv et le Donbass, a souligné l'état-major ukrainien dans sa note matinale.
Selon lui, l'armée russe tente d'empêcher le transfert de forces ukrainiennes du nord vers l'est.
L'armée russe a de son côté affirmé avoir détruit dans la nuit avec des "missiles de haute précision" deux dépôts d’armements et de munitions dans la région de Kharkiv, et effectué des raids aériens sur 67 sites militaires ukrainiens.
Elle a accusé les forces ukrainiennes d'avoir mercredi soir frappé "avec des missiles balistiques Totchka-U et des roquettes (…) des quartiers d'habitation du centre de Kherson", dans le sud de l'Ukraine.
A Kherson, la seule ville d'importance dont les Russes aient complètement pris le contrôle depuis le début de leur invasion de l'Ukraine le 24 février, l'administration locale russe a dit jeudi vouloir introduire le rouble à la place de la hryvnia ukrainienne à partir du 1er mai.
C'est "un acte d'annexion et une violation grave par la Russie" de la Charte de l'ONU, a dénoncé Lioudmyla Denissova, chargée des droits de l'Homme au Parlement ukrainien.
Dans les villes bombardées de l'est, les pompiers ukrainiens foncent d'un incendie à l'autre, comme à Kharkiv où plus de 2.000 bâtiments ont été endommagés ou détruits par le feu, selon Ievguen Vassylenko, le porte-parole régional des services d'urgence ukrainiens.
"Et ça continue comme ça tous les jours. Les gars n'ont pas assez de temps pour se reposer, c'est le plus difficile. C'est épuisant", explique à l'AFP Roman Katchanov, à la tête de la caserne numéro 11 de la deuxième cité d'Ukraine.
Négociations : Ankara se propose
Jeudi, le commandant des forces aériennes ukrainiennes a estimé que les lance-missiles fournis par les Occidentaux avaient une portée insuffisante pour "atteindre les avions de l’occupant, qui larguent des bombes sur nos villes à 8 km d'altitude et plus".
"Il nous faut des systèmes antiaériens de moyenne et longue portées" et des "chasseurs modernes", a déclaré Mykola Olechtchouk sur Telegram.
Le Royaume-Uni avait appelé mercredi les alliés de l'Ukraine à faire preuve de "courage" en augmentant leur aide militaire, arguant que la guerre dans ce pays était "notre guerre" et la victoire de Kiev un "impératif stratégique pour nous tous".
Les livraisons d'armes à l'Ukraine "menacent la sécurité" européenne, a pour sa part averti jeudi le Kremlin. La veille, le président russe avait promis une riposte "rapide et foudroyante" en cas d'intervention extérieure dans le conflit.
Un conseiller de la présidence ukrainienne a laissé entendre que Kiev pourrait attaquer des cibles militaires en Russie.
"La Russie attaque l'Ukraine et tue les civils. L'Ukraine se défendra par tous les moyens, y compris avec des frappes sur des entrepôts et des bases des assassins russes. Le monde reconnaît ce droit", a écrit jeudi sur son compte Twitter Mykhaïlo Podoliak.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a répété jeudi être prêt à "prendre l'initiative" pour mettre fin à la guerre, au cours d'une conversation téléphonique avec M. Poutine, selon Ankara. La Turquie a accueilli par deux fois, en mars, des négociations directes entre les deux parties et Moscou et Washington ont procédé mercredi à un échange de prisonniers sur son sol.
Energie : réunion européenne lundi
Sur le terrain économique, la Maison Blanche a proposé jeudi d'utiliser les avoirs saisis auprès d'oligarques russes pour compenser les dégâts causés en Ukraine par l'invasion russe.
Le président américain Joe Biden va demander au Congrès de débloquer 33 milliards de dollars supplémentaires pour répondre à la guerre en Ukraine, dont 20 milliards en aide militaire, a dit le même jour un haut responsable américain.
La veille, le groupe russe Gazprom a annoncé avoir suspendu toutes ses livraisons de gaz à la Bulgarie et à la Pologne, assurant que ces deux pays n'avaient pas payé en roubles, comme l'exige depuis mars Vladimir Poutine.
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a dénoncé un "chantage au gaz" et affirmé que ces deux pays membres de l'UE et de l'Otan, très dépendants du gaz russe, étaient désormais approvisionnés "par leurs voisins de l'Union européenne".
L'Europe doit être "plus forte" et trouver des solutions "alternatives" pour ne plus utiliser le gaz russe, a déclaré jeudi en Ukraine le Premier ministre bulgare, Kiril Petkov.
Les ministres européens chargés de l'énergie se réuniront le 2 mai en "session extraordinaire", selon la présidence française de l'Union européenne.
"Dix soldats de la 64e brigade de fusiliers motorisés russe, appartenant à la 35e armée russe, ont été mis en examen, en lien avec le traitement cruel de civils et d'autres violations de la loi et des coutumes de la guerre", ont déclaré les services de la procureure Iryna Venediktova sur Telegram.
Le 2 avril, à Boutcha, des journalistes de l'AFP ont découvert une rue jonchée de cadavres, ceux d'hommes habillés en civils. Et les Nation unies ont affirmé avoir documenté le "meurtre, y compris certains par exécution sommaire", de 50 civils, après une mission dans cette ville le 9 avril.
Cette mise en examen est la première depuis ces découvertes macabres. La procureure a précisé que les dix hommes feraient l'objet de recherches, pour les arrêter et les amener devant la justice.
Moscou avait démenti début avril toute responsabilité et parlé de corps "mis en scène" par Kiev.
Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres avait appelé quelques heures plus tôt Moscou à coopérer avec l'enquête de la Cour pénale internationale sur de possibles crimes de guerre, à l'occasion d'un déplacement à Boutcha et dans d'autres banlieues de Kiev théâtres d'exactions imputées par les Ukrainiens aux forces russes.
"Quand nous voyons ce site horrible, je vois combien il est important d'avoir une enquête complète et d'établir les responsabilités", a déclaré M. Guterres. "J'appelle la Russie à accepter de coopérer avec la CPI", a-t-il ajouté.
A Borodianka, une autre localité proche de Kiev, M. Guterres a qualifié la guerre d'"absurdité au XXIe siècle", devant des habitations en ruines.
"J'imagine ma famille dans une de ces maisons aujourd'hui détruites et noircies, je vois mes petites-filles courir en (proie à la) panique", a-t-il lancé, avant d'ajouter : "aucune guerre n'est acceptable au XXIe siècle".
M. Guterres effectue sa première visite en Ukraine depuis le début du conflit et devait rencontrer le président Volodymyr Zelensky dans l'après-midi.
Pompiers sur tous les fronts
Ce déplacement intervient deux jours après une rencontre à Moscou avec Vladimir Poutine au cours de laquelle il a demandé à la Russie de collaborer avec l'ONU pour permettre l'évacuation des civils des zones bombardées.
La coordinatrice des Nations unies en Ukraine a annoncé jeudi qu'elle partait dans le sud de ce pays préparer une tentative d'évacuation de la ville assiégée et dévastée de Marioupol, presque entièrement contrôlée par les forces russes.
Les régions méridionales et orientales, où se concentre à présent l'offensive russe, subissaient jeudi un important bombardement.
"L’ennemi intensifie son offensive. Les occupants effectuent des frappes pratiquement dans toutes les directions", avec une activité particulièrement intense dans les régions de Kharkiv et le Donbass, a souligné l'état-major ukrainien dans sa note matinale.
Selon lui, l'armée russe tente d'empêcher le transfert de forces ukrainiennes du nord vers l'est.
L'armée russe a de son côté affirmé avoir détruit dans la nuit avec des "missiles de haute précision" deux dépôts d’armements et de munitions dans la région de Kharkiv, et effectué des raids aériens sur 67 sites militaires ukrainiens.
Elle a accusé les forces ukrainiennes d'avoir mercredi soir frappé "avec des missiles balistiques Totchka-U et des roquettes (…) des quartiers d'habitation du centre de Kherson", dans le sud de l'Ukraine.
A Kherson, la seule ville d'importance dont les Russes aient complètement pris le contrôle depuis le début de leur invasion de l'Ukraine le 24 février, l'administration locale russe a dit jeudi vouloir introduire le rouble à la place de la hryvnia ukrainienne à partir du 1er mai.
C'est "un acte d'annexion et une violation grave par la Russie" de la Charte de l'ONU, a dénoncé Lioudmyla Denissova, chargée des droits de l'Homme au Parlement ukrainien.
Dans les villes bombardées de l'est, les pompiers ukrainiens foncent d'un incendie à l'autre, comme à Kharkiv où plus de 2.000 bâtiments ont été endommagés ou détruits par le feu, selon Ievguen Vassylenko, le porte-parole régional des services d'urgence ukrainiens.
"Et ça continue comme ça tous les jours. Les gars n'ont pas assez de temps pour se reposer, c'est le plus difficile. C'est épuisant", explique à l'AFP Roman Katchanov, à la tête de la caserne numéro 11 de la deuxième cité d'Ukraine.
Négociations : Ankara se propose
Jeudi, le commandant des forces aériennes ukrainiennes a estimé que les lance-missiles fournis par les Occidentaux avaient une portée insuffisante pour "atteindre les avions de l’occupant, qui larguent des bombes sur nos villes à 8 km d'altitude et plus".
"Il nous faut des systèmes antiaériens de moyenne et longue portées" et des "chasseurs modernes", a déclaré Mykola Olechtchouk sur Telegram.
Le Royaume-Uni avait appelé mercredi les alliés de l'Ukraine à faire preuve de "courage" en augmentant leur aide militaire, arguant que la guerre dans ce pays était "notre guerre" et la victoire de Kiev un "impératif stratégique pour nous tous".
Les livraisons d'armes à l'Ukraine "menacent la sécurité" européenne, a pour sa part averti jeudi le Kremlin. La veille, le président russe avait promis une riposte "rapide et foudroyante" en cas d'intervention extérieure dans le conflit.
Un conseiller de la présidence ukrainienne a laissé entendre que Kiev pourrait attaquer des cibles militaires en Russie.
"La Russie attaque l'Ukraine et tue les civils. L'Ukraine se défendra par tous les moyens, y compris avec des frappes sur des entrepôts et des bases des assassins russes. Le monde reconnaît ce droit", a écrit jeudi sur son compte Twitter Mykhaïlo Podoliak.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a répété jeudi être prêt à "prendre l'initiative" pour mettre fin à la guerre, au cours d'une conversation téléphonique avec M. Poutine, selon Ankara. La Turquie a accueilli par deux fois, en mars, des négociations directes entre les deux parties et Moscou et Washington ont procédé mercredi à un échange de prisonniers sur son sol.
Energie : réunion européenne lundi
Sur le terrain économique, la Maison Blanche a proposé jeudi d'utiliser les avoirs saisis auprès d'oligarques russes pour compenser les dégâts causés en Ukraine par l'invasion russe.
Le président américain Joe Biden va demander au Congrès de débloquer 33 milliards de dollars supplémentaires pour répondre à la guerre en Ukraine, dont 20 milliards en aide militaire, a dit le même jour un haut responsable américain.
La veille, le groupe russe Gazprom a annoncé avoir suspendu toutes ses livraisons de gaz à la Bulgarie et à la Pologne, assurant que ces deux pays n'avaient pas payé en roubles, comme l'exige depuis mars Vladimir Poutine.
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a dénoncé un "chantage au gaz" et affirmé que ces deux pays membres de l'UE et de l'Otan, très dépendants du gaz russe, étaient désormais approvisionnés "par leurs voisins de l'Union européenne".
L'Europe doit être "plus forte" et trouver des solutions "alternatives" pour ne plus utiliser le gaz russe, a déclaré jeudi en Ukraine le Premier ministre bulgare, Kiril Petkov.
Les ministres européens chargés de l'énergie se réuniront le 2 mai en "session extraordinaire", selon la présidence française de l'Union européenne.