WASHINGTON, 15 juin 2013 (AFP) - Cacher ses traces, effacer ses données, envoyer des messages qui s'autodétruisent: il y a peu, cela aurait été de la paranoïa pour l'internaute lambda. Mais la révélation du programme Prism de surveillance de la Toile aux Etats-Unis rend ces pratiques plus séduisantes.
"La notion de niveau déraisonnable de paranoïa a changé ces dernières semaines", relève Alex Stamos, un consultant de la société de sécurité NCC Group, qui se décrit comme "un pirate à chapeau blanc".
Les outils permettant de se cacher derrière l'anonymat sur internet et les programmes de cryptage existent depuis des années mais sont souvent associés aux pirates informatiques et aux criminels.
En outre, "beaucoup de gens ne savent pas que ces outils existent, et beaucoup d'entre eux ne sont utilisables que par des +geeks+", souligne Sascha Meinrath, dirigeant de la fondation New America, qui aide à maintenir des communications sûres et privées dans des pays totalitaires.
Ironiquement, certains des outils pour devenir anonyme sur internet sont justement issus de programmes financés par le gouvernement américain pour aider les gens dans ces régimes autoritaires.
"Les technologies utilisables à Téhéran ou Phnom Penh sont aussi utilisables à New York ou Washington", note M. Meinrath.
L'un des programmes les plus connus pour masquer ses traces en ligne s'appelle Tor. Développé par l'armée américaine, il est maintenant géré par une organisation à but non lucratif, Tor Project, et compte 500.000 utilisateurs dans le monde, dont 15% aux Etats-Unis.
Trop compliqué pour beaucoup
"Nous ne gardons jamais de données qui puissent identifier nos utilisateurs", assure Karen Reilly, directrice du développement de cette organisation.
Mme Reilly rejette l'idée de servir de mauvais intérêts. "Les criminels sont toujours les premiers à adopter les nouvelles technologies", mais si les programmes pour rendre anonyme n'existaient pas, "ils trouveraient une autre solution", fait-elle valoir.
L'application Wickr permet pour sa part de détruire des données envoyées sur des appareils mobiles. "Tous nos messages s'autodétruisent (...) Tout le monde veut des messages qui s'autodétruisent depuis Mission impossible", commente son fondateur Nico Sell, disant toutefois constater "une augmentation considérable des téléchargements sur les dernières semaines".
Le moteur de recherche DuckDuckGo, qui ne conserve pas les adresses IP de ses membres, fait aussi état d'une croissance record. Depuis la révélation de Prism, auquel participeraient des poids lourds comme Google, "les gens cherchent d'autres solutions", juge son fondateur Gabriel Weinberg.
Casey Oppenheim, co-fondateur d'un autre programme masquant les identités en ligne, disconnect.me, dit au contraire n'avoir pas enregistré d'utilisation accrue. Pour lui, "la plupart des gens ne comprennent pas l'ampleur" des traces qu'ils laissent sur internet.
Alex Stamos relève aussi que les entreprises ne peuvent pas crypter leurs informations car elles doivent être disponibles en cas de demande de la justice. Et utiliser une clé de cryptage pour les échanges par courriels semble trop compliqué pour beaucoup d'individus.
Plusieurs experts soulignent en tout cas que l'utilisation de ces divers outils n'est pas l'apanage des criminels et que les interdire serait absurde.
"Il faudrait aussi rendre illégal le stylo ou l'ordinateur, ou même tous les moyens de communication", souligne Sascha Meinrath, rappelant que le service postal par exemple ne peut pas ouvrir le courrier sans bonne raison. "Le caractère privé de la correspondance est fondamental dans notre démocratie."
"La notion de niveau déraisonnable de paranoïa a changé ces dernières semaines", relève Alex Stamos, un consultant de la société de sécurité NCC Group, qui se décrit comme "un pirate à chapeau blanc".
Les outils permettant de se cacher derrière l'anonymat sur internet et les programmes de cryptage existent depuis des années mais sont souvent associés aux pirates informatiques et aux criminels.
En outre, "beaucoup de gens ne savent pas que ces outils existent, et beaucoup d'entre eux ne sont utilisables que par des +geeks+", souligne Sascha Meinrath, dirigeant de la fondation New America, qui aide à maintenir des communications sûres et privées dans des pays totalitaires.
Ironiquement, certains des outils pour devenir anonyme sur internet sont justement issus de programmes financés par le gouvernement américain pour aider les gens dans ces régimes autoritaires.
"Les technologies utilisables à Téhéran ou Phnom Penh sont aussi utilisables à New York ou Washington", note M. Meinrath.
L'un des programmes les plus connus pour masquer ses traces en ligne s'appelle Tor. Développé par l'armée américaine, il est maintenant géré par une organisation à but non lucratif, Tor Project, et compte 500.000 utilisateurs dans le monde, dont 15% aux Etats-Unis.
Trop compliqué pour beaucoup
"Nous ne gardons jamais de données qui puissent identifier nos utilisateurs", assure Karen Reilly, directrice du développement de cette organisation.
Mme Reilly rejette l'idée de servir de mauvais intérêts. "Les criminels sont toujours les premiers à adopter les nouvelles technologies", mais si les programmes pour rendre anonyme n'existaient pas, "ils trouveraient une autre solution", fait-elle valoir.
L'application Wickr permet pour sa part de détruire des données envoyées sur des appareils mobiles. "Tous nos messages s'autodétruisent (...) Tout le monde veut des messages qui s'autodétruisent depuis Mission impossible", commente son fondateur Nico Sell, disant toutefois constater "une augmentation considérable des téléchargements sur les dernières semaines".
Le moteur de recherche DuckDuckGo, qui ne conserve pas les adresses IP de ses membres, fait aussi état d'une croissance record. Depuis la révélation de Prism, auquel participeraient des poids lourds comme Google, "les gens cherchent d'autres solutions", juge son fondateur Gabriel Weinberg.
Casey Oppenheim, co-fondateur d'un autre programme masquant les identités en ligne, disconnect.me, dit au contraire n'avoir pas enregistré d'utilisation accrue. Pour lui, "la plupart des gens ne comprennent pas l'ampleur" des traces qu'ils laissent sur internet.
Alex Stamos relève aussi que les entreprises ne peuvent pas crypter leurs informations car elles doivent être disponibles en cas de demande de la justice. Et utiliser une clé de cryptage pour les échanges par courriels semble trop compliqué pour beaucoup d'individus.
Plusieurs experts soulignent en tout cas que l'utilisation de ces divers outils n'est pas l'apanage des criminels et que les interdire serait absurde.
"Il faudrait aussi rendre illégal le stylo ou l'ordinateur, ou même tous les moyens de communication", souligne Sascha Meinrath, rappelant que le service postal par exemple ne peut pas ouvrir le courrier sans bonne raison. "Le caractère privé de la correspondance est fondamental dans notre démocratie."