Bruxelles, Belgique | AFP | jeudi 22/03/2018 - Les dirigeants des pays de l'UE vont envoyer un message de fermeté jeudi à la Turquie, en condamnant ses "actions illégales persistantes" en Méditerranée, à quelques jours d'une rencontre avec le président Recep Tayyip Erdogan censée apaiser des relations tourmentées.
Des incidents ont eu lieu récemment en mer sur fond de contentieux territoriaux anciens avec Chypre et la Grèce. La marine turque a notamment empêché un navire italien d'aller forer dans les eaux chypriotes et un patrouilleur turc a percuté un navire grec en mer Egée.
La réunion programmée le 26 mars à Varna, en Bulgarie, entre M. Erdogan et les présidents de la Commission et du Conseil européen, Jean-Claude Juncker et Donald Tusk, doit notamment rassurer Ankara sur la poursuite de l'aide financière européenne promise dans leur accord migratoire controversé de mars 2016.
Mais certains Etats de l'UE ont insisté pour que la main tendue européenne à ce partenaire indispensable ne soit pas interprétée comme un chèque en blanc.
Le Conseil européen "condamne fermement la poursuite des actions illégales de la Turquie en Méditerranée orientale et en mer Egée et souligne sa pleine solidarité avec Chypre et la Grèce", ont prévu de déclarer jeudi les 28, selon un projet de conclusions qui doit être adopté dans la soirée.
Les conclusions doivent aussi "rappeler l'obligation de la Turquie de respecter le droit international et les bonnes relations de voisinage, et normaliser les relations avec les Etats membres de l'UE y compris la République de Chypre".
Elles doivent par ailleurs exprimer la "grave inquiétude" des 28 "sur le maintien en détention de citoyens de l'UE en Turquie".
Ces lignes font référence, sans les citer, à plusieurs contentieux d'Ankara avec la Grèce et Chypre qui se sont récemment envenimés, sur fond de critiques de l'UE d'une dérive jugée autoritaire du régime turc.
Le président Erdogan a adressé récemment des mises en garde au sujet de l'exploitation du gaz dans les eaux chypriotes, invoquant les "droits inaliénables" de la communauté chypriote-turque de l'île divisée sur ses ressources naturelles.
La marine turque a bloqué début février un bateau italien venu forer au large des côtes de l'île, invoquant "des manoeuvres militaires" dans ce secteur.
En février également, un patrouilleur turc avait percuté un navire grec près d'un îlot inhabité disputé en mer Egée orientale.
Les relations difficiles entre la Grèce et la Turquie, membres de l'Otan, sont accentuées par le refus d'Athènes d'extrader huit officiers turcs ayant trouvé refuge en Grèce après le putsch manqué de juillet 2016.
Les autorités turques ont de leur côté arrêté début mars deux soldats grecs entrés en territoire turc en patrouillant à la frontière.
Les dirigeants chypriote et grec ont prévu de prendre la parole jeudi soir à Bruxelles pour évoquer les "provocations" de leur voisin turc, selon une source diplomatique.
"Nous devons être très clairs envers la Turquie et ses obligations, en particulier en matière de respect du droit international", a affirmé le Premier ministre grec Alexis Tsipras, à son arrivée à Bruxelles. "Mais nous devons aussi garder ouvertes les portes du dialogue", a-t-il ajouté.
Le rôle de la Turquie sur le front syrien a aussi accentué les crispations ces dernières semaines. Certains pays de l'UE ont demandé que l'offensive turque contre l'enclave kurde d'Afrine soit évoquée jeudi soir à Bruxelles, a indiqué un responsable européen.
La semaine dernière, la Commission européenne avait toutefois voulu envoyer des signaux positifs au régime turc qui se plaint régulièrement du blocage de ses négociations d'adhésion, lancées en 2005, et reproche aux Européens de ne pas avoir encore exempté ses ressortissants de visas.
L'exécutif européen vient ainsi de donner son feu vert à une seconde aide de 3 milliards d'euros pour l'accueil des réfugiés syriens en Turquie pour 2018 et 2019, après une première du même montant pour 2016 et 2017.
Ce soutien avait été promis sous conditions dans le cadre de leur accord migratoire controversé de mars 2016, qui a permis de freiner de manière spectaculaire les arrivées de migrants sur les côtes grecques.
L'annonce de cette aide devrait être confirmée lors de la réunion de Varna.
Des incidents ont eu lieu récemment en mer sur fond de contentieux territoriaux anciens avec Chypre et la Grèce. La marine turque a notamment empêché un navire italien d'aller forer dans les eaux chypriotes et un patrouilleur turc a percuté un navire grec en mer Egée.
La réunion programmée le 26 mars à Varna, en Bulgarie, entre M. Erdogan et les présidents de la Commission et du Conseil européen, Jean-Claude Juncker et Donald Tusk, doit notamment rassurer Ankara sur la poursuite de l'aide financière européenne promise dans leur accord migratoire controversé de mars 2016.
Mais certains Etats de l'UE ont insisté pour que la main tendue européenne à ce partenaire indispensable ne soit pas interprétée comme un chèque en blanc.
Le Conseil européen "condamne fermement la poursuite des actions illégales de la Turquie en Méditerranée orientale et en mer Egée et souligne sa pleine solidarité avec Chypre et la Grèce", ont prévu de déclarer jeudi les 28, selon un projet de conclusions qui doit être adopté dans la soirée.
Les conclusions doivent aussi "rappeler l'obligation de la Turquie de respecter le droit international et les bonnes relations de voisinage, et normaliser les relations avec les Etats membres de l'UE y compris la République de Chypre".
Elles doivent par ailleurs exprimer la "grave inquiétude" des 28 "sur le maintien en détention de citoyens de l'UE en Turquie".
- "Provocations" -
Ces lignes font référence, sans les citer, à plusieurs contentieux d'Ankara avec la Grèce et Chypre qui se sont récemment envenimés, sur fond de critiques de l'UE d'une dérive jugée autoritaire du régime turc.
Le président Erdogan a adressé récemment des mises en garde au sujet de l'exploitation du gaz dans les eaux chypriotes, invoquant les "droits inaliénables" de la communauté chypriote-turque de l'île divisée sur ses ressources naturelles.
La marine turque a bloqué début février un bateau italien venu forer au large des côtes de l'île, invoquant "des manoeuvres militaires" dans ce secteur.
En février également, un patrouilleur turc avait percuté un navire grec près d'un îlot inhabité disputé en mer Egée orientale.
Les relations difficiles entre la Grèce et la Turquie, membres de l'Otan, sont accentuées par le refus d'Athènes d'extrader huit officiers turcs ayant trouvé refuge en Grèce après le putsch manqué de juillet 2016.
Les autorités turques ont de leur côté arrêté début mars deux soldats grecs entrés en territoire turc en patrouillant à la frontière.
Les dirigeants chypriote et grec ont prévu de prendre la parole jeudi soir à Bruxelles pour évoquer les "provocations" de leur voisin turc, selon une source diplomatique.
"Nous devons être très clairs envers la Turquie et ses obligations, en particulier en matière de respect du droit international", a affirmé le Premier ministre grec Alexis Tsipras, à son arrivée à Bruxelles. "Mais nous devons aussi garder ouvertes les portes du dialogue", a-t-il ajouté.
- Soutien financier -
Le rôle de la Turquie sur le front syrien a aussi accentué les crispations ces dernières semaines. Certains pays de l'UE ont demandé que l'offensive turque contre l'enclave kurde d'Afrine soit évoquée jeudi soir à Bruxelles, a indiqué un responsable européen.
La semaine dernière, la Commission européenne avait toutefois voulu envoyer des signaux positifs au régime turc qui se plaint régulièrement du blocage de ses négociations d'adhésion, lancées en 2005, et reproche aux Européens de ne pas avoir encore exempté ses ressortissants de visas.
L'exécutif européen vient ainsi de donner son feu vert à une seconde aide de 3 milliards d'euros pour l'accueil des réfugiés syriens en Turquie pour 2018 et 2019, après une première du même montant pour 2016 et 2017.
Ce soutien avait été promis sous conditions dans le cadre de leur accord migratoire controversé de mars 2016, qui a permis de freiner de manière spectaculaire les arrivées de migrants sur les côtes grecques.
L'annonce de cette aide devrait être confirmée lors de la réunion de Varna.