PORT-MORESBY, mercredi 22 avril 2015 (Flash d’Océanie) – Un nouvel épisode des fréquentes guerres tribales en Papouasie-Nouvelle-Guinée a fait, en début de semaine, dix morts, après qu’une bagarre se soit généralisée au sujet d’un vol de cochon, dans la province d’Hela (Hauts-Plateaux).
Ces violences, entre les deux tribus rivales des Wapiago et des Tapamu, ont notamment coûté la vie à une fillette de six ans et à une femme âgée de soixante ans, a rapporté mercredi la presse locale.
Au début de l’affaire : un banal vol de cochon, dont l’auteur a dans un premier temps été arrêté.
« Mais ensuite, le propriétaire du cochon est allé dans le village du voleur présumé, armé d’un fusil et il a tué deux hommes, membres de la famille de celui présumé avoir commis ce vol », a précisé Mark Yangen, chef de la police de la province d’Enga, à la radio nationale NBC.
« À partir de là, tout s’est accéléré : quatre autres hommes sont morts au même endroit et deux autres, de l’autre clan. La femme de soixante ans et la fillette de six ans se trouvaient non loin de là et elles ont été tuées aussi », a-t-il poursuivi.
Bilan provisoire : au moins dix morts, et plusieurs blessés graves par balles et qui se trouvent depuis en soins intensifs à l’hôpital de Tari, le plus proche.
Depuis les provinces voisines, des renforts de police épaulés par des soldats de l’armée papoue ont depuis été envoyés sur place, pour contenir la situation et lancer un ultimatum aux deux clans : après la mise en place d’un cessez-le-feu, le voleur présumé et le propriétaire du cochon devront tous deux se livrer aux forces de l’ordre avant jeudi.
Faute de quoi, les autorités menacent de donner l’assaut sur les villages concernés pour y débusquer les principaux protagonistes, a confié au site internet pngloop Teddy Tei, adjoint au chef de la police de la province des Hauts-Plateaux.
En attendant une stabilisation à moyen terme de la situation, toutes les écoles, primaires et secondaires, des environs, ont été fermées jusqu’à nouvel ordre.
Les femmes et les enfants des deux clans rivaux ont pour la plupart choisi de quitter la zone de combats pour aller se réfugier dans la province voisine de Tari, chez des parents ou amis.
« Pour le moment, les combats semblent avoir cessé, mais la situation reste très tendue et ça pourrait recommencer à tout moment », estime Teddy Tei.
Son collègue, le Superintendant Mark Yangen, chef de la police de la province d’Hela, a renchéri en appelant les dirigeants locaux à une pleine coopération.
« Ça ne servirait à rien de rajouter des morts à ces dix-là, tout ça à cause d’un cochon. Comportez-vous en dirigeants et aidez la police à mettre fin à ces combats », a-t-il exhorté.
« C’est complètement insensé que dix personnes aient été tuées à cause d’un cochon. En fait, si nous nous entretuons pour ça, alors c’est nous tous qui sommes des cochons », a commenté Kope Waiko, haut-responsable de la province d’Hela.
En Papouasie-Nouvelle-Guinée, mais aussi dans tout le reste de la Mélanésie, ainsi qu’en de nombreux points de la Polynésie et de la Micronésie, la possession d’un ou de plusieurs cochons est non seulement synonyme d’autonomie alimentaire et de richesse, mais de statut social et coutumier.
À Vanuatu, notamment, le passage de grades dans la coutume est sanctionné par des cérémonies élaborées et marquée par des tueries de cochons, que l’initié est censé abattre uniquement à grands coups de casse-tête.
Lors des mariages et des cérémonies d’alliances entre clans, ce sont encore des cochons qui figurent en bonne place dans la liste des cadeaux échangés par les deux parties, aux côtés de la non moins emblématique racine de kava (piper methysticum, famille du poivrier, ingrédient principal d’une boisson aux vertus relaxantes et à l’origine exclusivement réservée aux grands chefs) ou encore des tubercules d’ignames et de taros.
Symbole fort de la coutume ancestrale, la dent de cochon sauvage figure en bonne place sur le drapeau de Vanuatu et orne la poitrine et les bras des grands chefs de cet archipel.
pad
Ces violences, entre les deux tribus rivales des Wapiago et des Tapamu, ont notamment coûté la vie à une fillette de six ans et à une femme âgée de soixante ans, a rapporté mercredi la presse locale.
Au début de l’affaire : un banal vol de cochon, dont l’auteur a dans un premier temps été arrêté.
« Mais ensuite, le propriétaire du cochon est allé dans le village du voleur présumé, armé d’un fusil et il a tué deux hommes, membres de la famille de celui présumé avoir commis ce vol », a précisé Mark Yangen, chef de la police de la province d’Enga, à la radio nationale NBC.
« À partir de là, tout s’est accéléré : quatre autres hommes sont morts au même endroit et deux autres, de l’autre clan. La femme de soixante ans et la fillette de six ans se trouvaient non loin de là et elles ont été tuées aussi », a-t-il poursuivi.
Bilan provisoire : au moins dix morts, et plusieurs blessés graves par balles et qui se trouvent depuis en soins intensifs à l’hôpital de Tari, le plus proche.
Depuis les provinces voisines, des renforts de police épaulés par des soldats de l’armée papoue ont depuis été envoyés sur place, pour contenir la situation et lancer un ultimatum aux deux clans : après la mise en place d’un cessez-le-feu, le voleur présumé et le propriétaire du cochon devront tous deux se livrer aux forces de l’ordre avant jeudi.
Faute de quoi, les autorités menacent de donner l’assaut sur les villages concernés pour y débusquer les principaux protagonistes, a confié au site internet pngloop Teddy Tei, adjoint au chef de la police de la province des Hauts-Plateaux.
En attendant une stabilisation à moyen terme de la situation, toutes les écoles, primaires et secondaires, des environs, ont été fermées jusqu’à nouvel ordre.
Les femmes et les enfants des deux clans rivaux ont pour la plupart choisi de quitter la zone de combats pour aller se réfugier dans la province voisine de Tari, chez des parents ou amis.
« Pour le moment, les combats semblent avoir cessé, mais la situation reste très tendue et ça pourrait recommencer à tout moment », estime Teddy Tei.
Son collègue, le Superintendant Mark Yangen, chef de la police de la province d’Hela, a renchéri en appelant les dirigeants locaux à une pleine coopération.
« Ça ne servirait à rien de rajouter des morts à ces dix-là, tout ça à cause d’un cochon. Comportez-vous en dirigeants et aidez la police à mettre fin à ces combats », a-t-il exhorté.
« C’est complètement insensé que dix personnes aient été tuées à cause d’un cochon. En fait, si nous nous entretuons pour ça, alors c’est nous tous qui sommes des cochons », a commenté Kope Waiko, haut-responsable de la province d’Hela.
En Papouasie-Nouvelle-Guinée, mais aussi dans tout le reste de la Mélanésie, ainsi qu’en de nombreux points de la Polynésie et de la Micronésie, la possession d’un ou de plusieurs cochons est non seulement synonyme d’autonomie alimentaire et de richesse, mais de statut social et coutumier.
À Vanuatu, notamment, le passage de grades dans la coutume est sanctionné par des cérémonies élaborées et marquée par des tueries de cochons, que l’initié est censé abattre uniquement à grands coups de casse-tête.
Lors des mariages et des cérémonies d’alliances entre clans, ce sont encore des cochons qui figurent en bonne place dans la liste des cadeaux échangés par les deux parties, aux côtés de la non moins emblématique racine de kava (piper methysticum, famille du poivrier, ingrédient principal d’une boisson aux vertus relaxantes et à l’origine exclusivement réservée aux grands chefs) ou encore des tubercules d’ignames et de taros.
Symbole fort de la coutume ancestrale, la dent de cochon sauvage figure en bonne place sur le drapeau de Vanuatu et orne la poitrine et les bras des grands chefs de cet archipel.
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